Premier match de 2022 pour le Thunder (ou dernier match de 2021 à l’heure locale), et après deux défaites loin d’être honteuses à l’extérieur, il est temps de retrouver le Paycom Center afin d’essayer de lancer la nouvelle année de la meilleure des façons. Au programme de cette nouvelle année : des Knicks bien palots cette saison, loin d’être la darling comme ce fût le cas la saison dernière. Malgré tout, les Knicks étaient sur une bonne période pour eux, enchaînant les victoires lors des précédents matchs. Une confrontation qui paraissait donc sur le papier plus équilibrée que ce que l’on pouvait penser.
Comme d’habitude, le health and safety protocol fait des ravages dans les rosters NBA et nous prive de pas mal de joueurs pour ce match. Tout d’abord côté Thunder, JRE, Bazley et coach Daigneault sont toujours en isolement, alors que Poku a été autorisé à revenir, seulement 3 jours après l’annonce de son indisponibilité. Entre lui et Wiggins, on peut dire que certains systèmes immunitaires du côté d’OKC sont particulièrement résistants. Longtemps incertains à cause de douleurs à la cheville, Shai Gilgeous-Alexander et Kenrich Williams ont finalement bien été présents, une bonne nouvelle pour l’intérêt de ce match. Côté Knicks, le COVID a aussi frappé, puisque Julius Randle est entré dans le protocole, rejoignant ainsi Nerlens Noel. La légende du Thunder Kemba Walker n’a pas souffert du COVID, mais a bien été annoncé out quelques minutes avant le début du match. 5 majeur donc ‘’classique’’ avec les absences côté Thunder (Shai-Dort-Wiggins-Watson-Roby) tandis que les Knicks ont dû promouvoir certains de leurs précieux remplaçants dans le 5 de départ, notamment Obi Toppin. Tout était donc prêt pour que l’on puisse vraiment avoir un match au moins intéressant pour débuter 2022.
Fil du match
A la fin du premier quart-temps, on est en droit de se demander si les deux équipes n’ont pas sabré le champagne avant le début du match, tant les deux équipes semblent totalement incapables de produire du beau jeu et de la réussite. Les premières minutes du match sont d’ailleurs catastrophiques pour le Thunder : quasi pas de mouvement en attaque, pas de rythme, à l’image d’un Luguentz Dort complètement hors-tempo, avec aucune réussite au tir et sur les drives. De l’autre côté, les Knicks profitent de notre manque d’intérieur dissuasif pour venir attaquer la raquette. Résultat : un cinglant 12-3 durant les premières minutes et le besoin urgent de la part du Thunder de revenir pour éviter de passer un nouveau match à courir après le score. La réponse, elle interviendra finalement dès la sortie du temps-mort et, comme d’habitude, elle porte souvent le même nom : Shai Gilgeous-Alexander. Avec 7 points consécutifs, il permet à son équipe de vite recoller et de ne pas laisser la place au doute. A partir de ce moment, le match s’équilibre. Cependant, on assiste à une vraie opposition de style entre les deux attaques : là où les Knicks n’ont aucune réussite extérieure et marquent leurs points dans la raquette, le Thunder n’a aucun accès facile sous le panier et doit s’en remettre à sa réussite extérieure pour suivre au score. Il faudra un coup d’accélérateur de la part de Ty Jerome en fin de quart-temps, avec deux bombinettes de loin, pour permettre au Thunder de virer en tête après 12 minutes de jeu (23-20)
Le second quart-temps débute de la même manière que le premier s’était terminé, à savoir avec une avalanche de tirs à 3pts réussis pour le Thunder : Jerome, Muscala, Poku Maledon, et même Shai mettent dedans, et les Knicks ne peuvent pas suivre la cadence imposée par OKC. En résulte le premier écart en faveur du Thunder. La passage du banc aura été globalement très positif, pourtant face à un adversaire qui utilise souvent son banc pour rattraper le retard créé par les straters. Ici, c’est bien Jerome et compagnie qui dictent le jeu et s’envolent au score (42-34). Avec le retour des titulaires, les choses deviennent un petit peu plus compliquées. Notamment parce que côté New York, ça vient gratter des lancers, ça ne rentre qu’un lancer sur deux mais ça vient quand même en gratter. Et surtout, OKC se retrouve incapable de défendre un R.J Barrett, bien trop physique et bien trop rapide pour les défenseurs du Thunder. Fort heureusement, cette réussite des Knicks ne s’applique pas à leurs 3pts, et comme ils décident de s’acharner dans ce domaine, OKC parvient à conserver le lead à la mi-temps (51-49), notamment grâce à un Shai de très grande classe, allant partout où il le souhaite sur le terrain et faisant vivre un calvaire aux défenseurs new-yorkais. 24 bonnes premières minutes donc, même si OKC aurait pu bénéficier d’une avance plus confortable en étant un peu plus appliqué en attaque.
Les deux premières minutes du retour des vestiaires sont compliquées pour le Thunder. Malgré un 3 points de Roby pour faire passer l’écart à 5, les Knicks jouent mieux et sont même en mesure de passer devant. Occasion manquée pour les new-yorkais, qui vont payer très cher cette possible inversion du momentum en leur faveur. En effet, c’est un 15-3 que colle OKC aux Knicks avec le thème récurrent de la soirée : des 3pts. Un apport non-négligeable de Roby avec 8 pts en quasi 3 minutes, des 3 de Kenrich, un lay-up de Wiggins et un 3 de Dort, et voici 14 points d’avance pour le Thunder (70-56). Les dernières minutes du quart-temps vont voir les Knicks revenir un petit peu au score, malgré la défense de plus en plus étouffante de la part du Thunder, qui verrouille l’accès au cercle, chose qu’il n’avait pas réussi à faire lors de la première mi-temps. Comme à l’image de cette dernière possession du quart-temps, avec un Shai qui défend extrêmement bien sur Quickley. 12 minutes donc où le Thunder, sans être exceptionnel, à réussi à creuser en écart, grâce à sa réussite de loin et sa défense sous le cercle.
Malheureusement, il est difficile de maintenir une adresse extérieure assez folle tout le match, sans connaître un petit coup de moins bien, encore plus lorsque l’on est le Thunder 2021-2022. Et avoir un coup de moins bien offensif, c’est laisser la porte ouverte à un retour des Knicks. C’est ce qui va arriver durant ce début de 4e quart-temps. Moins en réussite de loin, OKC voit les hommes de Tom Thibodeau revenir à seulement 3 points (74-71). Et alors que le momentum semble tourner en faveur des joueurs de la grosse pomme, il va suffire de 3 actions pour quasiment entériner la victoire du Thunder. Après un 3 manqué de Maledon, Ty Jerome prend le rebond off et Muscala décale Poku qui met dedans, +6. Ensuite, un gros contre de la part du toujours surprenant Derrick Favors, suivi d’un lay-up de Ty Jerome, +8. Un 3 manqué de Grimes et un Maledon qui fait danser Gibson plus tard, l’écart est de retour à 10 points. Les Knicks n’auront plus l’occasion de revenir dans le match à partir de ce moment. Le banc va tenir, notamment défensivement, et le retour des starters associés avec Moose ne fera qu’accroitre l’écart, encore et toujours grâce à cette insolente réussite de loin. Cela donne donc une victoire 95 à 80 pour le Thunder, dans un match qui finalement aura été assez maîtrisé par les joueurs de l’Oklahoma, qui auront su profiter de l’adresse effroyablement basse des Knicks pour punir avec leur adresse incroyablement élevée de leur côté. Et mine de rien, le Thunder se retrouve… à moins de 2 matchs d’un potentiel spot au play-in.
MVP
La question pouvait légitimement se poser concernant le MVP de ce match. Shai a fait un match dans ses standards, c’est-à-dire élevées (23/4/4) mais avec une seconde mi-temps bien plus en retrait que la première, notamment offensivement, où il a semblé vouloir forcer les drives et les lancers durant les ultimes minutes du match, alors que ce dernier était plié. Kenrich nous a sorti lui aussi une performance solide, encore une fois très complète (8/7/4). Aaron Wiggins continue de nous éblouir de ses performances récentes, avec un nouveau match où il montre qu’il est tout sauf un pick 55. Mais le choix s’est finalement porté sur Ty Jerome. Est-ce parce que je ne suis pas objectif sur lui ? Peut-être, mais c’est surtout parce qu’il est à l’origine de deux énormes momentums pour le Thunder. Le premier, c’est tout d’abord son coup de chaud de loin dans le premier quart-temps, avec un 3/4 de loin en l’espace de 5 minutes. Dans un match où les deux équipes semblaient être plutôt amorphes, c’est lui et bien lui seul qui vient apporter un peu de folie dans ce match. A partir de ce moment où Jerome prend feu, le Thunder va prendre le lead pour ne plus jamais le lâcher. Le second moment, on l’a déjà cité dans le fil du match, c’est son rebond offensif qui donne le 3 de Poku ensuite. Là encore, il vient soulager OKC d’une situation qui commençait à sévèrement sentir mauvais pour la fin de match. A partir de ce rebond off, c’est un 7-0 qui va suivre, et donc la victoire pour le Thunder. Finalement, Ty Jerome n’a pas été le meilleur joueur cette nuit, mais il a très certainement été le plus valuable. Après une performance assez folle face aux Suns y’a 2 jours, il prouve encore une fois, ce coup-ci en sortie de banc, qu’il doit bénéficier d’un temps de jeu assez conséquent, même avec le retour de Tre Mann, et encore plus quand on connaît son profil de sniper capable de prendre feu à partir de pas grand-chose. En tout cas, Ty Jerome reste, assez largement, un joueur sous-exploité par le Thunder cette saison.
Débrief
Le collectif a parlé
Le graphique est plutôt bien tombé. Si vous avez suivi le broadcast du match côté Thunder, vous avez aperçu ce graphique montrant que le Thunder détient la plus grande série active de matchs où le banc marque 20 points ou plus. En effet, il faut remonter à Avril 2019 pour voir le banc d’OKC, qui a pourtant donné tant des difficultés à cette équipe les précédentes années, marquer moins de 20 points. Et cette nuit, ce sont bien eux les responsables de cette victoire. Privés de Mann, de Bazley, pourtant les deux joueurs les plus prolifiques en terme de points marqués en sortie de banc, les remplaçants auront inscrit 43 points, dominant le banc des Knicks de 13 points, finalement quasi l’écart du match. Pas une mauvaise performance à souligner, ils auront tous été bons à des moments différents. Que ce soit Kenrich qui aura été partout une nouvelle fois, Moose qui aura sanctionné en fin de match, Poku qui aura lui aussi rentré des tirs importants et Maledon qui aura su profiter des quelques occasions de tirs et de drives dont il a pu bénéficier, c’est finalement les moments où le 5 était assis que la victoire s’est décidée. Et même défensivement, la performance est loin d’être mauvaise, bien au contraire. Fidèles à leurs principes, ce banc aura su sécuriser la raquette ainsi que les rebonds défensifs suite à ces loupés. Au final, un banc qui donne satisfaction et qui va permettre à Mark Daigneault de bénéficier d’encore plus d’options une fois que tout le monde sera revenu. A condition, bien sûr, de ne plus donner du temps de jeu à Paul Watson Jr.
L’adresse extérieure salvatrice
Lors du dernier article, nous avons parlé de l’adresse extérieure une nouvelle fois cataclysmique du Thunder. Et c’est globalement le running gag de cette saison. Chaque match ou presque, l’adresse extérieure se retrouve dans nos points négatifs. Cette fois-ci , c’est bien l’adresse extérieure qui permet à OKC d’aller chercher cette win. Alors que la raquette semble bouchée durant les premières minutes, c’est bien le tir à 3 points qui va permettre de marquer des points. Et ce sera finalement le cas tout au long de la soirée, avec une légère baisse de régime dans le 4e quart-temps, mais finalement bien gérée par une plus grande agressivité vers le cercle. Au final : la meilleure performance de la saison dans le domaine, avec un très joli 18/43 de loin. Un chiffre encore plus agréable comparé à l’horrible 8/41 des Knicks cette nuit, ce qui se rapprocherait plus des standards des gars de l’Oklahoma cette saison, mais encore trop bon pour imiter le 4/41 des Celtics il y’a quelques jours. Finalement, seul Dort aura semblé ne jamais être vraiment en rythme avec son tir extérieur. Même Moose, globalement maladroit, aura trouvé le moyen de terminer à 3/9, avec quasiment les 9 tirs complètements ouverts. Et d’ailleurs, la plupart des tirs du Thunder de loin étaient relativement ouverts, certains même issus d’un excellent mouvement de balle, notamment sur un 3 dans le corner de Jerome, malheureusement manqué mais à la suite d’une action parfaite collectivement. Est-ce que ce bon match de loin va se poursuivre sur les matchs qui suivent ? Pas sûr, mais en tout cas on voit bien que le Thunder, à partir du moment où les tirs tombent un peu plus dedans, est un adversaire plutôt redoutable.
En bref

Highlights
Nouveau match au Paycom Center, nouvelle victoire pour le Thunder. Cela fait donc 4 de suite dans cette salle, et la meilleure façon de clôturer 2021 et de lancer 2022. Avec cette win, OKC s’éloigne dangereusement du bas du tableau de l’Ouest… mais se rapproche aussi du milieu de la conférence, ce qui serait synonyme de play-in. Nous sommes sûrement à un moment pivot dans la saison du Thunder, où l’objectif de la saison peut basculer dans un sens comme dans l’autre en fonction des résultats des semaines à venir. Premier élément de réponse Lundi à 1h avec la réception des Mavs, en espérant retrouver encore du monde hors du health and safety protocol.