Rookies 2021-22 : le bilan au tiers de la saison

Nous voici à 27 matchs de saison régulière pour le Thunder dans cette campagne 2021-2022 et OKC pointe au 15ème rang de l’Ouest avec un bilan de 8 victoires pour 19 défaites. Pas de course au play-in, un projet de reconstruction qui commence, et qui dit rebuild dit draft et jeunes joueurs sur lesquels notre GM Sam Presti et son staff veulent miser pour l’avenir. Une semaine avant Noël, il est donc temps de faire un point sur les performances de nos draftés 2021 (et d’un drafté en 2020) qui découvrent la grande ligue.

Josh Giddey (pick 6)

Stats : 25 matchs, tous startés, 29.9 minutes
10.7 points, 6.8 rebonds, 5.9 passes, 1 interception, 0.6 contres, 2.9 turnovers
39.7% au tir (11.3 tentatives), 24.4% à 3pts (3.6 tentatives), 70% aux lancers (1.2 tentatives)

On débute avec le premier choix de Sam Presti durant la draft 2021, Josh Giddey. Le numéro 6 de la dernière cuvée de rookie concentrait pas mal d’espoirs à son arrivée, avec un Presti élogieux sur son profil et un Mark Daigneault qui lui fait confiance d’entrée en le titularisant dans tous les matchs auxquels il a pu prendre part cette saison. Pas de passage en G-League pour l’australien, déjà prêt à se frotter aux meilleurs joueurs de cette ligue, avec 30 minutes de jeu par soir et beaucoup de responsabilités à la création dans une attaque qui en manque.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Giddey a répondu présent sur ce point. Second ball-handler du Thunder derrière Shai, il est cependant le playmaker principal qui a pour mission de faire circuler le ballon et faire vivre l’attaque d’OKC de manière collective, tandis que son compère canadien doit s’occuper d’alimenter la marque avec ses talents de scoreur. L’attaque du Thunder est certes la pire de NBA en termes de rating offensif, mais Giddey limite grandement la casse de ce côté du terrain, en apportant sa vision de jeu et une vista précieuse pour son équipe. Déjà 6 passes de moyenne et un ratio assist/turnover de 2 – ce qui est très correct – ces chiffres pourraient être bien meilleurs si ses coéquipiers rentraient leurs tirs. De plus, il maîtrise déjà vraiment bien le Pick&Roll, avec des caviars servis pour ses poseurs d’écran (JRE et Bazley en roll, Favors qui pop en tête de raquette), une qualité indispensable pour un meneur NBA. Ce talent à la passe le démarque d’ailleurs des autres dans la grande ligue, en témoigne cette récompense obtenue et méritée de rookie du mois de novembre à l’Ouest.

Au niveau du scoring, l’impression est encore mitigée. Giddey manque de qualité de tir, on l’avait déjà noté sur sa saison en NBL mais sa mécanique de tir est à travailler et les pourcentages ne mentent pas (< 25% à 3pts). L’australien n’est pas une réelle menace de loin et les défenses adverses hésitent d’ailleurs de moins en moins à le laisser shooter plutôt que de le laisser prendre les espaces. Car ses qualités au scoring sont tout de même là. Grâce à sa compréhension du jeu, et malgré un manque de qualités physiques l’handicapant dans la prise de contact, Josh Giddey sait exploiter les espaces laissés par les adversaires pour se faufiler vers le cercle et aller chercher des points faciles. Il a d’ailleurs un sacré toucher à 3m du cercle avec son floater qu’il maîtrise vraiment bien.

Son QI basket élevé, couplé à ses 2m03, lui permettent d’ailleurs d’être très bon au rebond. Quasiment 7 prises par match pour un guard, on a beau avoir connu Westbrook dans l’Oklahoma, cela reste solide et c’est une qualité déjà entrevue avant sa draft que Giddey arrive à transposer dans la grande ligue.

On finit par contre sur un vrai point noir : la défense. On le sait en manque de qualités athlétiques, mais l’australien subit vraiment de ce côté du terrain. Un manque de muscles, un manque de longueur de bras aussi qui poussent les adversaires d’OKC à cibler de plus en plus le rookie, qui a du mal à lutter face aux athlètes NBA. Attention à ne pas devenir un poids dans une défense plutôt correcte, car le Thunder a cruellement besoin de ses atouts offensifs pour exister et doit donc le masquer en défense.

Match référence : 22/11 @ Hawks
15 points, 7 rebonds, 8 passes, 1 interception, 2 contres, 3 turnovers
6/13 au tir, 0/5 de loin, 3/3 aux lancers en 31 minutes

Tre Mann (pick 18)

Stats NBA : 19 matchs, dont 2 startés, 16.4 minutes
7.4 points, 1.8 rebonds, 0.5 passes, 0.6 interceptions, 0.3 contres, 0.7 turnovers
41.9% au tir (6.8 tentatives), 37.3% à 3pts (2.7 tentatives), 70% aux lancers (1.1 tentatives)

Stats G-League : 6 matchs, tous startés, 27.2 minutes
15.8 points, 4.5 rebonds, 3.5 passes, 1.5 interceptions, 0.3 contres, 3.7 turnovers
46.8% au tir (13.2 tentatives), 36.7% à 3pts (5 tentatives), 60% aux lancers (1.7 tentatives)

On poursuit avec le pétard ambulant de la draft d’OKC, Tre Mann. L’ex-joueur de Florida est arrivé dans l’Oklahoma avec le profil de gâchette capable de prendre feu soudainement et on était curieux de voir comment il allait s’adapter au monde des grands.

Son début de carrière n’a pas été simple, avec un rôle variable dans la rotation de Mark Daigneault. Une dizaine de minutes, puis quelques matchs en G-League, puis un retour dans la rotation avant de retourner au Blue, Mann apprend la vie de rookie pour pas mal de jeunes draftés avec une place régulière dans la rotation difficile à obtenir. Mais Tre a montré qu’il était déjà trop bon pour jouer dans l’anti-chambre de la NBA, avec quasiment 16 points de moyenne avec de bons pourcentages au tir. Entre deux matchs de G-League, sa belle performance dans une victoire face aux Kings (12 points à 5/8) fait parler et on espère le voir de plus en plus sous le maillot du Thunder.

Ce sera le cas et Tre Mann va saisir sa chance à pleines mains. 23 minutes de moyenne sur les 8 derniers matchs, Daigneault n’hésite pas à lui donner des responsabilités et Mann tourne à 10.3 points à 39% de loin. Il fait parler sa belle palette offensive, en scorant à coups de step-back à 3pts, de cross sur Satoransky et se met à utiliser un peu plus son très bon floater qu’on avait repéré en NCAA. Il prend confiance et gagne en régularité dans son apport offensif, en canalisant un peu mieux son côté croqueur.

Mais le plus surprenant et encourageant est son implication défensive. Il met beaucoup d’intensité de ce côté du terrain à chacune de ses entrées et si parfois il se jette un peu trop (sorti pour 6 fautes face aux Pelicans), son énergie fait du bien à OKC. Tre Mann est utile des deux côtés du terrain et a gagné sa place dans la rotation de Mark Daigneault pour le moment, malgré la concurrence de Jerome ou Maledon.

Match référence : 10/12 vs Lakers
19 points, 3 rebonds, 1 interception
8/15 au tir, 3/8 de loin en 27 minutes

Jeremiah Robinson-Earl (pick 32)

Stats : 27 matchs, dont 19 startés, 21.9 minutes
6.9 points, 5.7 rebonds, 0.8 passes, 0.5 interceptions, 0.3 contres, 0.9 turnovers
41.2% au tir (6.3 tentatives), 33.3% à 3pts (3.2 tentatives), 72% aux lancers (0.9 tentatives)

Au tour de JRE qui arrivait dans une équipe en cruel manque de rotation intérieure fiable. L’ancien de Villanova, pourtant sélectionné au second tour de la draft, avait une vraie opportunité d’obtenir du temps de jeu en faisant face à la concurrence de Favors, Muscala et Roby.

Malgré ses 2.06m, il s’est imposé au fur et à mesure comme le pivot titulaire d’OKC cette saison. On a parlé de sa bonne relation en pick&roll avec Giddey, il apporte du spacing à une équipe qui en manque cruellement. Lui qui a joué tous les matchs du Thunder en 2021-22, il tournait à 41% de loin sur les 19 premiers matchs de la saison. Malheureusement, c’est la crise au tir depuis 8 matchs, avec un pauvre 5/28 à 3pts qui limite grandement son apport offensif. En effet, malgré de bonnes qualités dans la pose d’écran, il manque de promptitude pour finir au cercle et a plusieurs fois raté des lay-ups qui paraissaient pourtant simples.

Son point fort principal reste tout de même le rebond. Malgré sa petite taille, il en est quasiment à 6 prises par match en à peine 22 minutes. C’est ce qu’on avait repéré au moment de sa draft, il performe dans le domaine et permet au Thunder d’améliorer sa protection de cercle.

Pour finir, il montre aussi des qualités intéressantes en défense, notamment sur les switchs. Malgré son côté un peu pataud, il est capable de tenir face à des guards adverses, en témoigne une possession défensive durant laquelle il défend Harden en 1v1 et pousse le barbu à envoyer une énorme brique à 3 points. Il se bat et est intelligent dans son placement, ce qui explique notamment son temps de jeu assez important pour un second tour de draft.

Match référence : 15/11 vs Heat
16 points, 5 rebonds, 2 passes, 1 contre
6/11 au tir, 4/6 de loin en 25 minutes

Aaron Wiggins (pick 55)

Stats NBA : 10 matchs, dont 2 startés, 15.2 minutes
3 points, 1.6 rebonds, 1 passe, 0.4 interceptions, 0.1 contres, 0.8 turnovers
45.5% au tir (2.2 tentatives), 33.3% à 3pts (1.8 tentatives), 57.1% aux lancers (0.7 tentatives)

Stats G-League : 5 matchs, dont 2 startés, 26.6 minutes
12 points, 5.8 rebonds, 3 passes, 1.4 interceptions, 0.4 contres, 1.8 turnovers
62.5% au tir (8 tentatives), 36.4% à 3pts (2.2 tentatives), 100% aux lancers (0.6 tentatives)

Pour finir les rookies de cette cuvée 2021, il est temps de parler d’Aaron Wiggins. Avec sa sélection en 55ème place, on se disait qu’il n’aurait pas une place assurée dans la rotation et qu’il lui faudrait des passages réguliers en G-League pour s’acclimater au niveau pro. Il a tout de même déjà joué une dizaine de matchs avec OKC cette saison (plus d’un tiers des rencontres), pour un temps de jeu de 15 minutes tout à fait intéressant.

Si on regarde tout d’abord ses performances en G-League, on remarque que son apport offensif est bon (efficace, pas trop de scoring extérieur pour un guard) mais pas énorme. Et pour cause, Wiggins est plutôt un profil défensif, et Mark Daigneault l’a bien compris. L’ancien wing de Maryland a débuté sa carrière NBA lors du 12ème match de la saison régulière face aux Nets avec une mission simple sur le papier mais beaucoup moins dans les faits : défendre KD du mieux possible. Bonne chance rookie, Aaron s’est tout de même bien débrouillé vu que Daigneault l’a refait jouer régulièrement et même starter face au Jazz et aux Pelicans.

Offensivement, il est encore assez brut. 3 points de moyenne, il est assez peu balle en main et tente d’apporter en spot-up dans les corners mais a encore beaucoup de travail à abattre avant de devenir régulier au tir.

Cependant, le plus qu’il apporte défensivement est indéniable. Costaud, mobile et énergique, on sent qu’il s’entraîne avec Lu Dort et adopte avec joie cette mentalité de pitbull qui harcèle le joueur qu’on lui désigne et coupe les lignes de passes. C’est un vrai pot de colle et ses qualités athlétiques lui permettent de bien gêner son vis-à-vis. Voilà pourquoi Wiggins joue autant avec le Thunder malgré un vrai manque de talent offensif ; il trouve petit à petit son rôle dans cette équipe et c’est de bonne augure pour la suite de sa saison.

Match référence : 14/11 vs Nets
3 points, 4 rebonds, 4 passes, 1 interception, 1 contre, 1 turnover
1/4 au tir, 1/4 de loin en 21 minutes

Vit Krejci (pick 37 de la draft 2020)

Stats NBA : 3 matchs, 3 minutes, 0.7 points et 1 rebond

Stats G-League : 10 matchs, dont 4 startés, 21.8 minutes
6.7 points, 5.3 rebonds, 2.4 passes, 1.4 interceptions, 0.3 contres, 1 turnover
47.8% au tir (4.6 tentatives), 48.3% à 3pts (2.9 tentatives), 50% aux lancers (0.8 tentatives)

On glisse tout de même un petit paragraphe pour Vit Krejci qui certes n’est pas de la cuvée 2021 mais fait ses débuts NBA cette saison, après avoir passé la dernière à soigner un genou gravement blessé. Difficile d’exprimer un avis sur l’arrière tchèque tant son temps de jeu est famélique cette saison. 2 entrées lors des garbage time des deux premiers matchs de la saison, puis 5 secondes de jeu face aux Spurs le 7 novembre, Vit doit se contenter de peu dans la grande ligue.

Sa chance d’avoir plus de temps de jeu viendra de ses performances avec le Blue, lui qui y a déjà disputé 10 matchs. Une très bonne efficacité de loin sur laquelle on espère le voir capitaliser pour essayer de passer dans la hiérarchie des arrières devant un Paul Watson par exemple pour gratter une place en bout de banc.

Voilà pour le bilan des nouveaux arrivés en NBA chez le Thunder après un tiers de saison. Un bilan globalement intéressant avec du temps de jeu et des rôles pour (quasiment) tout le monde. On a hâte de les voir continuer leur apprentissage dans la grande ligue, eux qui peuvent bénéficier de la présence de vétérans comme Muscala, Favors ou Williams pour progresser.

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