Que retenir de la Summer League de Utah et de Vegas ?

Après 7 matchs et quasi 2 semaines de compétition, le double programme de l’été du Thunder vient de se terminer. 7 confrontations différentes, avec pas mal de joueurs en action et beaucoup qui ont enchaîné les matchs (comme les bonnes performances). L’occasion pour nous de faire un point sur ces deux Summer League, et de revenir sur ce qu’on a aimé… et sur ce qu’on a moins aimé. Cependant, c’est bien la première fois depuis très longtemps que le contenu proposé par le Thunder est aussi positif.

Le jeu collectif

Un mouvement de balle prometteur

C’était un point sur lequel on pouvait avoir quelques attentes. Avec la Draft de Chet Holmgren, d’Ousmane Dieng, de Jalen et de Jaylin Williams, les progrès dans le jeu collectif devaient être immédiatement visibles, surtout si on prend en compte le fait que Josh Giddey a joué plus de matchs que prévu. Sur ce point, je trouve que nous n’avons vraiment pas été déçu. Bien sûr, la Summer League n’est pas vraiment le lieu des systèmes très complexes et du mouvement de balle, mais le Thunder a su très souvent tirer profit d’avoir autant de playmaker sur le parquet. La preuve étant que, excepté le match face aux Rockets, le Thunder n’a jamais terminé en-dessous des 18 assists par match, point qui fait vraiment plaisir quand on connaît la pauvreté du jeu collectif d’OKC depuis quasiment toujours. Josh Giddey bien sûr a énormément contribué mais on a pu voir un réel effort collectif, avec des joueurs investis, qui cherchaient très souvent le coéquipier ouvert plutôt que de finir eux-mêmes. Ce mouvement de balle et cette recherche de la passe a bien évidemment son côté négatif : OKC a perdu énormément de ballons durant ces 2 Summer League. Néanmoins, ces turnovers n’ont pas été limités qu’au Thunder tant le jeu proposé consistait plus à voir un panier entre deux turnovers que l’inverse.

A voir si cette tendance se poursuivra une fois la régulière lancée (difficile de croire que ce ne sera pas le cas vu le roster présent sur ces deux semaines) mais de voir un collectif assez huilé, avec des joueurs qui jouent ensemble au lieu de jouer l’un après l’autre, ça fait plaisir et ça fait très longtemps que l’on n’avait pas vu ça du côté du Thunder.

Mais une attaque en panne séche d’adresse

Les années passent, les joueurs aussi, et pourtant les problèmes offensifs du Thunder semblent toujours être les mêmes. Difficile de décrire concrètement ce qu’était le système offensif proposé tant la Summer League encourage ce qu’on peut appeler une certaine créativité dans les prises de décisions, mais on a vu pas mal de jeu au poste en partant de la ligne à 3 points, notamment pour Chet, énormément de joueurs servi en mouvement, que ce soit Wiggins ou JDub, et une agressivité vers le cercle toujours très présente, que ce soit pour Giddey ou pour ce même Jalen Williams. Malgré tout, l’efficacité ne fut pas particulièrement au rendez-vous : Giddey aura loupé beaucoup près du panier, et pas les plus difficiles (notamment ce lay-up qui aurait pu envoyer le match face aux Rockets en overtime), Tre Mann aura lui aussi pas mal vendangé près du cercle, Jaylin Williams a aussi montré pas mal de ses limites, pareil pour Dieng ou encore pour Poku.

Mais le réel problème ne fut pas l’adresse près du cercle mais bien celle derrière l’arc. Comme l’an passé, elle a été absolument cataclysmique. Hormis le match face aux Kings (8/23), qui est bizarrement le match où a pris le moins de 3 des 7 joués, l’adresse n’a juste jamais été là. Beaucoup de tentatives (plus d’une trentaine de moyenne) pour au final voir beaucoup de tirs contestés, et finalement peu de tirs complètement ouverts. Dans ce domaine, les principaux maçons se nomment Josh Giddey et Tre Mann. Dans des registres différents certes (le second a forcé son jeu quand le premier n’a pas eu la réussite malgré des tirs plus simples) mais assez révélateurs des problèmes d’adresse actuels (et futurs) du Thunder. Et ce n’est pas les coups de chaud de Gabe Brown qui vont venir nous sauver en saison régulière. Il aura peut-être fallu pour cela voir plus de Chet à 3, lui qui a souvent alterné entre un gros échantillon sur un match suivi d’un petit, ou un peu plus de JDub, lui qui finalement n’a pas été très productif dans ce domaine, privilégiant d’autres aspects du jeu.

Une défense quant à elle toujours aussi présente

Ce n’est très honnêtement pas une énorme surprise (d’ailleurs peu de choses ont réellement été surprenants d’un point de vue collectif) mais le Thunder continue de bien défendre. Hormis le dernier match face aux Pels où elle a coulé (la faute à un effectif incroyablement réduit), la défense a souvent été ce qui a permis au Thunder de remporter des matchs. Bien sûr, il faut mentionner l’incroyable activité de Chet près du cercle, lui qui aura vraiment pesé de tout son poids dans ce domaine, mais aussi parler du très bon travail effectué par Jalen Williams sur les ailiers, par JRE dans le secteur intérieur, par Wiggins aussi, toujours sur les ailiers. Même si l’intensité et l’envie n’étaient pas toujours là chez certains (coucou Josh), ce n’était clairement pas ce qui ressortait le plus. Je trouve que l’exemple le plus parlant est celui de Jaylin Williams, notamment face à James Wiseman. Sur ce match, Jay Will se fait totalement dominer par le pick 2 de la Draft 2020, pourtant il n’a jamais cessé d’essayer de le mettre en difficulté, de le faire sortir de ses zones préférentielles, de l’obliger à toujours faire ce petit truc en plus pour réussir à marquer. Et quand c’est un Jaylin qui prend l’eau, c’est un autre Williams qui lui a totalement éteint Jonathan Kuminga.

Et bien sûr, je ne pouvais pas terminer ce passage sur la défense sans évoquer les milliards de passage en force provoqué par le Thunder sur cette Summer League. On a le coutumier du fait avec Jaylin, mais on a aussi les élèves de ce dernier en la présence de JRE et de JDub. Autant de belles choses dans ce domaine qui peuvent nous laisser croire que le Thunder va être une équipe particulièrement embêtante défensivement, et ce sur tous les postes. En tout cas, Mark Daigneault a de quoi nous concocter de beaux schémas défensifs, parce qu’il dispose d’un effectif qui peut défendre quasi tous les postes et tous les types de profils (j’ai bien dit quasi).

Ils ont marqués des points

Jalen Williams

Comment ne pas débuter cette liste de joueurs qui nous ont fait plaisir sans d’entrée mentionner Jalen Williams ? Le pick 12 de cette dernière Draft était attendu, non pas attendu dans le sens ‘’on va voir ce qu’il va donner’’ mais plus sur le côté ‘’on sait qu’il va être bon’’. Avec ses 21 ans et 3 années de fac, il faut dire qu’il était mieux armé pour cette Summer League où chacun est quelque peu livré à soi-même et se devait de montrer plus qu’un Ousmane Dieng et son inexpérience. Lorsque l’on regarde les joueurs qui ont brillé dans cette Summer League, ce sont souvent des rookies plus vieux (Eason, JDub, Murray) ou des gars de seconde année (Grimes, Thomas) qui connaissent déjà la NBA.

Toujours est-il que Jalen nous a surpris, d’une manière incroyablement positif. Déjà : son impact défensif. Pour cela il suffit de regarder un seul match : celui face aux Rockets où il a complètement éteint Jabari Smith, notamment en le contrant alors que ce dernier était en pleine extension sur son tir. Voir Williams être capable de défendre un futur 4 en NBA, c’est très excitant pour le potentiel défensif de cette équipe. En plus de cela, il a montré offensivement de très belles choses : beaucoup de cuts, de drives très physiques (avec de la réussite) et quelques jolies passes. Un peu déçu de son dernier match où il était le premier ball-handler en théorie mais où l’on a finalement vu peu de choses. Néanmoins son handle reste une vraie arme, surtout pour un joueur comme lui qui ne sera pas le principal ball-handler de l’équipe. Bref, Jalen Williams est sûrement le MVP de ces deux Summer League côté Thunder, et on a hâte de le voir évoluer au sein de la grande Ligue.

Jeremiah Robinson-Earl

Je faisais partie des sceptiques concernant JRE à la fin de sa saison rookie. Probablement trop influencé par sa mauvaise seconde partie de saison, entrecoupée d’une blessure qui l’aura éloigné pas mal de temps des parquets. Si bel et si bien que je commençais à vraiment croire en la possibilité de l’instauration d’une concurrence entre JRE et Jaylin Williams pour le poste d’intérieur back-up. Il n’y aura pas de concurrence tant le premier a été quasi sans défaut. Peut-être pas le MVP mais sûrement le plus régulier dans ses performances, parfois discret mais précieux dans la grande majorité des matchs. Offensivement, il a fait du JRE mais dans une version quelque peu retouchée : énormément de rebonds offensifs (9 à lui tout seul face aux Warriors, pourtant constitué d’une raquette Wiseman/Kuminga qui envoie niveau physique), un jeu près du cercle beaucoup plus poli que l’an dernier (on a pas revu les paniers tout fait manqués à titre d’exemple) et une utilisation sur pick and roll intéressante qui lui aura notamment permis de montrer qu’il était capable de délivrer de bonnes passes.

Défensivement on a aussi vu de belles choses : pas souvent utilisé sur le meilleur attaquant adverse, même lorsque celui-ci était un intérieur, il a quand même montré qu’il tenait mieux physiquement, qu’il subissait moins le contact, toujours en gardant une certaine mobilité latérale qui n’est finalement pas donnée à tant d’intérieurs que cela. A voir si JRE sera titulaire comme l’an passé, cette année aux côtés de Chet, ou utilisé en sortie de banc, mais je suis à nouveau très curieux de voir ce que ce bon Jeremiah Robinson-Earl peut nous donner.

Chet Holmgren

Lui qui aura été la cible de tous les regards de tous les observateurs de toutes les franchises NBA, a délivré deux Summer League que moi je qualifie de réussies. En fait, j’ai l’impression que cette Summer League sera la saison rookie de Chet en version condensée. On a un premier match absolument dingue, avec une incroyable réussite au tir et une présence au contre absolument folle, on a un second match où il passe complètement à travers, que ce soit défensivement où il a rencontré les pires difficultés pour contenir le déjà légendaire Kenneth Lofton, mais aussi offensivement où il a semblé ne pas spécialement faire les bons choix par manque de lucidité. Avec ces deux matchs, on a deux extrêmes qui seront pour moi le niveau de Chet en fonction des matchs l’an prochain : un joueur absolument exceptionnel ou bien un profil qui peut réellement inquiéter.

Néanmoins, dans tout cet élan de débats et d’observation de Chet, il y a bien un point sur lequel je ne suis pas déçu : sa dissuasion près du cercle. On la savait déjà très bonne du côté de Gonzaga, elle n’a fait que s’amplifier sur cette Summer League. Holmgren était partout dès qu’un adversaire s’approchait du cercle, l’empêchant quasi systématiquement de finir et en forçant un kick-out. Si quelqu’un tentait de lui monter dessus : scotch immédiat, et Tari Eason peut en témoigner, parce qu’il l’a vécu 2 fois dans le même match. Chet a vraiment confirmé qu’il pouvait être un point d’ancrage pour une défense, et c’est ce que l’on voulait voir en premier lieu chez lui, bien avant ses qualités offensives.

Des bons matchs offensifs de Chet, on en a vu. Il y a le premier, mais aussi celui face au Magic où il termine en solide double-double (16/10). Là aussi, utilisation différente : pas mal de réussite loin du cercle pour le match face à Utah, plus aérien et proche du cercle face à Orlando. Il a montré qu’il n’avait pas peur du contact et qu’il était parfois capable de finir très très fort ses drives. Tout n’a pas été parfait (la faute aussi à une utilisation en attaque parfois suspecte) et il devra gommer ses pertes de balle, mais les 5 premiers matchs de Chet sont tout de même très, très satisfaisants et l’on n’attend plus qu’une seule chose : le voir jouer son premier match officiel en NBA.

Ils n’ont pas convaincu

Jaylin Williams

J’aurais aimé que Jay Will se retrouve dans ceux qui ont convaincu tant le joueur et le profil donne envie qu’il réussisse, mais la NBA peut parfois se montrer impitoyable. Le problème de Jaylin Williams sur cette Summer League, c’est que tous les défauts qui lui ont été imputé lors de son passage à Arkansas ont été amplifié. Déjà : son manque de protection près du cercle. Ce déficit est encore plus évident lorsqu’on le compare à Chet, et même à JRE. Williams ne peut pas protéger le cercle s’il n’arrive pas à provoquer une charge. Alors oui, des charges il en a provoqué, mais ce n’est pas suffisant pour être valuable défensivement. Vient ensuite son manque de mobilité : le jeu semblait aller trop vite pour lui, ce qui est particulièrement inquiétant lorsque le contexte est de la Summer League. Une nouvelle fois, la comparaison avec JRE est d’autant plus douloureuse.

Offensivement, là aussi ça a été compliqué. Bien sûr sa qualité de passe a été mise en action, et il est vraiment doué dans ce domaine. Cela suffit-il pour autant ? Pas vraiment. Beaucoup de maladresses de la part de Jay Will, notamment près du cercle où il a de grandes difficultés à finir ou se rapprocher. Pour ce qui est du tir de loin, on l’a très peu vu, et ce n’est pas non plus pour cela qu’il a été drafté. Et j’en reviens toujours au même point, mais JRE a été beaucoup plus à son aise dans ce domaine. A voir si ce n’était qu’un mauvais passage pour Jay Will et qu’il va se rattraper sur les matchs de pré saison, mais pour l’instant ce n’est pas très rassurant.

Aleksej Pokusevski

Comme Jdub, lui aussi était attendu. A l’orée de sa troisième saison en NBA, Poku se devait de montrer qu’il avait le niveau pour rouler sur cette Summer League, surtout que les joueurs de 3e année ayant plus de 100 matchs en NBA sont rarissimes dans cette compétition. Sur les 3 matchs que l’on a vu, Poku n’a absolument pas dominé comme un Josh Giddey a pu le faire par séquences. Les deux premiers matchs sont absolument atroces : peu de réussite, des pertes de balle évitables, une sélection de tirs qui laisse plus qu’à désirer, et une création vue en fin de saison dernière aux abonnés absents. Pour ce qui est défensivement, il n’a pas non plus réussi à séduire ou à nous rassurer sur son niveau : toujours très sujet aux contacts et finalement peu à l’aise pour tenir dans ce côté du terrain.

Le troisième match a été un petit plus rassurant, avec déjà plus de réussite et une activité plus importante au rebond, mais est-ce vraiment ce que l’on voulait voir de Poku ? Absolument pas. Lui qui alterne entre le très mauvais et le bon à cette fois-ci choisi le très mauvais. Attention à lui : ce n’est que de la Summer League mais l’horloge tourne, Kenrich Williams a été prolongé il y’a moins de 48h, Jalen Williams et Ousmane Dieng ont été drafté, JRE toque à la porte et Bazley est toujours là. Le feu vert est terminé pour Poku, et il va devoir très vite montrer un bien meilleur visage dès les premiers matchs de saison régulière, sous peine de voir son temps de jeu disparaître. En tout cas, le compte à rebours est lancé pour lui.

Que retenir de ces Summer League de Utah et de Vegas ? Déjà que le Thunder a eu un effectif quasi au complet, ce qui ne fut absolument pas le cas l’an dernier. Ensuite que l’on voit un réel esprit d’équipe s’instaurer, notamment offensivement. Et pour finir, que la majorité d’entre eux ont montré de très belles choses, de quoi nous donner de l’espoir dans leur développement. Maintenant tout ce petit monde va partir en vacances, avant de se retrouver en septembre pour le training camp et en octobre pour la grande reprise (ou les grands débuts pour certains).

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s