L’art de la touche

Depuis plusieurs saisons, notamment depuis le passage de Billy Donovan, le Thunder s’est toujours montré particulièrement efficace et dangereux lors des fameux ATO (ou After Time Outs). Si vous regardez régulièrement OKC jouer, cela saute aux yeux que le staff et les joueurs essayent au maximum d’exploiter les situations de jeu arrêtées, notamment les touches.

Et c’est encore plus flagrant depuis la prise de fonction de Mark Daigneault, qui s’est déjà fait une petite réputation dans le domaine. Cette saison, le phénomène s’est amplifié, et le Thunder exploite la moindre remise en jeu en attaque pour créer une situation de tir ou lancer un système.

Alors, pour donner du crédit au travail de Coach D et de son staff, mais aussi à l’intelligence des joueurs sur ces situations, notamment de Josh Giddey, analysons différentes situations que j’ai pu observer ces dernières semaines.

Créer des opportunités

D’abord, il est facilement identifiable que l’objectif numéro 1 d’OKC sur les remises en jeu en zone d’attaque est de créer une opportunité directe de tir ouvert. Si cela peut paraître logique, le Thunder semble particulièrement investi dans cet objectif, plus que les autres équipes de la ligue et il semble y avoir un vrai travail de fond et de système sur les situations de touche.

C’est d’ailleurs une chose qui est remarquée autour de la ligue par les spécialistes et autres insiders, qui soulignent déjà le travail de Daigneault, qui s’affirme comme un coach particulièrement apprécié pour ces ATO.

Mais comment OKC s’est affirmé comme une équipe élite dans cet aspect si particulier du jeu, alors que l’équipe est la plus jeune de la ligue et reste en recherche d’automatisme ? Deux facteurs peuvent pour moi expliquer cette très bonne utilisation des remises en jeu : les systèmes dessinés et le QI basket des joueurs.

Des systèmes bien dessinés

D’abord, il est presque impossible de créer un tir ouvert ou une bonne situation sur une touche sans un bon système, ou plutôt un système qui met en valeur les joueurs et/ou exploitent les faiblesses en défense de la majorité des équipes NBA.

Daigneault cherche souvent à exploiter dans un premier temps les inattentions adverses. Trop souvent, les défenses NBA mettent du temps à se mettre en place lors des remises en jeu. Le Thunder va chercher à sanctionner ce manque de réactivité au maximum, en jouant le plus rapidement possible les touches.

Ensuite, Daigneault va beaucoup utiliser l’attraction que suscite SGA. Logiquement, les défenses adverses vont souvent se focaliser sur Shai, menace numéro 1 d’OKC et l’un des meilleurs scoreurs de la ligue.

Et le placement de base de ses systèmes permettent souvent d’exploiter ces deux avantages.

Dans cette première vidéo, nous avons un exemple de ces deux éléments. Les 4 joueurs d’OKC sont placés sur le terrain de manière classique pour Daigneault, et sont prêts à lancer le système de touche de base. SGA est placé en haut côté ballon, Kenrich à l’elbow prêt à poser un écran, et Joe et J-Dub proposent des mouvements loin du ballon, avant de se servir de Kenrich pour venir chercher la balle à la place de SGA.

Mais ici, pas besoin de ce système. D’abord, on peut voir que Sacramento n’est pas forcément totalement en place, et que Giddey cherche à jouer vite dès qu’il a la balle. Il identifie rapidement la situation (on y reviendra) et lit la défense avant même d’avoir la balle. Ensuite, SGA est défendu par Fox, qui a un placement… douteux. Il ouvre complétement le cercle à Shai, anticipant probablement une course du canadien vers le milieu du terrain pour recevoir la balle. C’est cadeau pour SGA, qui n’a même pas besoin d’un vrai écran de Kenrich Williams et de la continuité du système pour avoir la balle et scorer.

Petite variation ici sur un système de touche ligne de fond. Giddey est toujours à la remise, mais cette fois SGA commence à l’opposé du ballon, toujours poste haut. Wiggins amène de la largeur à 0° à l’opposé, alors que Kenrich et Joe se place côté ballon pour un jeu à 2. Les deux mouvements vont alors se dérouler en même temps. Kenny essaye de libérer Joe, alors que Wiggins porte un écran à SGA pour le libérer dans le corner. Celui-ci est efficace, face à des Rockets qui ne switchent pas. SGA reçoit la balle de Giddey dans le bon timing, et peut bénéficier d’un tir ouvert.

Mais, au-delà de son système de base, en cas de besoin, notamment en fin de match ou en fin de quart-temps, Daigneault a d’autres choses en stock. Il se montre plutôt créatif pour trouver un tir rapide ou ouvert pour le joueur choisi, soit un shooteur.

Ici, contre Sacramento, OKC est dans l’urgence : -6 et plus que quelques secondes à jouer, il faut un 3pts rapide. La remise en jeu est, en plus, plus compliquée qu’habituellement, Giddey étant complétement dans le coin. Daigneault va choisir l’option Joe, soit le meilleur shooteur de la ligue à 3pts. Pour cela, Joe va recevoir un écran de tous les autres joueurs présents sur le terrain, autour des 45° côté ballon. Une sorte de triple stagger. Le but : retarder Huerter et permettre à Joe de recevoir une passe lobée de l’autre côté du terrain. Les Kings font le choix de ne pas switcher, et même sans réellement impacter Huerter, l’ex Sixers prend de l’espace par rapport à la défense. Il a un quart de terrain libre et suffisamment d’avance pour tirer dès la réception de la passe. Le tir n’est pas simple, mais largement acceptable pour Joe. Ce système est aussi permis par la taille et la qualité de passe de Josh Giddey.

Autre situation d’urgence contre les Bulls, avec cette fois une touche fond. Il reste trois secondes au Thunder pour trouver un tir. Daigneault va cette fois s’adapter pour pouvoir libérer Mike Muscala, l’un de ses shooteurs.

Le système est très simple, et est surtout très efficace grâce à la défense absolument horrible des Bulls. Dragic défend sur Waters, et subit l’écran de Mike Muscala. Il est en retard, et Waters se précipite pour le cercle, non pas pour avoir la balle, mais pour faire écran sur le défenseur de Muscala. Mauvaise communication des deux Bulls, Moose peut tranquillement ressortir à 0° pour avoir un 3 ouvert.

Dernière situation chaude sur cette vidéo. 11 secondes à jouer, égalité entre OKC et Denver. Cette fois, Daigneault va nous proposer un système avec de nombreuses options et possibilités de passe pour Giddey.

D’abord, Joe amène son défenseur loin du jeu et du ballon. En cas de manque d’attention, il aurait pu recevoir une passe lobée. Dans le même temps, Kenrich Williams pose un écran pour Jalen Williams. Si Jalen Williams n’est pas forcément recherché sur cette situation, il a désormais une légère avance sur son défenseur. Vient alors le cœur du système : le jeu à 2 entre Shai et J-Dub. On peut imaginer que J-Dub doit normalement porter un écran à SGA pour le libérer et qu’il puisse attaquer le cercle, tirer ou jouer son 1v1 contre Aaron Gordon. Mais celui-ci défend bien SGA, le colle et gêne sa potentiel prise d’écran. Williams réagit immédiatement, en feintant seulement l’écran pour plonger au cercle. Son défenseur, Bruce Brown Jr, en retard au départ de l’action, peut facilement lire le cut et le défendre. Mais ça ouvre l’accès au cercle à Shai. Il se détache de Gordon pour foncer au panier juste derrière Jalen. Pas optimal dans le spacing, mais efficace, notamment grâce à J-Dub qui ressort à l’opposé de la balle et amène son défenseur avec lui. SGA va dans l’espace libre et reçoit la balle pour sanctionner la défense.

Si le système a permis aux joueurs d’avoir des situations favorables et de mettre à mal la défense, la réussite de l’action est aussi grandement due à l’intelligence des joueurs et à leur réactivité face aux choix défensifs.

Intelligence et lecture de la défense

En effet, si les systèmes de Daigneault sont efficaces, ils le sont d’autant plus grâce au QI basket des joueurs sur le terrain, et leurs développements dans ce sens.

Dans de nombreuses situations, sans qu’un énorme décalage ne soit créé par un écran ou un autre mouvement, les joueurs sont capables de sanctionner l’anticipation de la défense, les manques de communication ou autres placements douteux.

Sur cette action, Dort réagit parfaitement à la défense des Sixers et notamment à celle d’Harden. Le départ du système est classique, similaire à ce que l’on a pu analyser plus tôt dans cet article. On va rechercher d’abord à servir SGA sur un cut grâce à un écran de Jaylin Williams vers le cercle. Philadelphie défend correctement le cut, et semble avoir scouté les systèmes de touche du Thunder. Mais peut-être trop.

Ainsi, Harden, à l’opposé du ballon sur Lu Dort, rentre trop en aide, anticipant et surveillant le cut de SGA. Le barbu perd alors Dort de vue. La réaction et la sanction sont immédiates de la part du Canadien, qui remonte à 45° et prend ses distances avec l’ancien MVP. La situation de tir potentielle pour Dort est tout de suite identifié par Giddey, qui envoie comme à son habitude une superbe skip pass.

La mauvaise communication des Sixers et la présence de J-Dub entre Harden et Tucker permettent à Dort de rester seul, Tucker étant en retard pour corriger l’erreur d’Harden. Lu est dans un fauteuil, ça fait 3pts, grâce à une simple lecture d’une erreur de placement de la défense.

Au tour de SGA de parfaitement lire la défense adverse, en plus d’utiliser son avantage physique face à son défenseur, Donte DiVincenzo. Comme souvent, le système commence avec un course vers le cercle de Shai, que Kenrich Williams essaye de libérer. C’est inefficace, comme DiVicenzo ferme la passe direct pour SGA.

Mais celui-ci va parfaitement lire le positionnement de son défenseur, qui le surpasse complétement et n’est plus entre lui et le panier, et va le poster et garder la position avantageuse. La balle est donnée à Kenrich, qui lit parfaitement la situation pour servir le All-Star.

Ici, encore une fois, le Thunder utilise un cut vers le cercle pour débuter le système de touche. C’est Jalen Williams qui est cette fois recherché, SGA débutant l’action à l’opposé de la remise en jeu. J-Dub n’a même pas besoin d’un écran pour recevoir la balle, et bénéficie de l’inattention de la défense de Brooklyn. Le rookie reçoit la balle au poste bas et joue dos au cercle pour résister au retour de Sharpe. Sharpe, en retard au début de l’action, a bien réagi ensuite et a l’avantage de taille face à J-Dub.

Mais c’est ce qui se passe de l’autre côté du terrain qui nous intéresse. Kenrich Williams, Dort et SGA sont tous les trois alignés entre la ligne des lancers-francs et les 3pts. Vu le mouvement de Kenrich au début de l’action, qui ignore J-Dub, on peut imaginer que la suite de l’action prévoyait de faire ressortir SGA en direction de Giddey, après deux écrans de Kenny et Dort.

Mais la balle est arrivée dans les mains de Jalen au poste bas, et il faut exploiter cette situation. OKC va sanctionner une trop grande anticipation de la défense adverse. Watanabe, missionné sur Shai, s’attend justement à ce que celui-ci prenne des écrans et ressorte vers le ballon. Il essaye de fermer la prise d’écran potentielle pour SGA, en se mettant dos à la balle et en ouvrant complétement l’accès au cercle.

Son placement ne lui permet de voir que trop tard la situation de post-up de J-Dub et il n’adapte pas son placement défensif à temps. C’est une aubaine pour SGA, qui coupe au cercle pour offrir une solution au rookie. Celui-ci joue très bien la situation, en réalisant un rapide reverse et s’ouvrant la ligne de passe. Le timing est parfait, SGA capte la balle sous le cercle avec de l’avance sur toute la défense.

Dernier exemple de très bonne lecture de la défense. Cette fois face à Houston, sur une touche ligne de fond. Deux « actions » se passent en simultané. SGA prend un écran de Muscala dans l’axe. Ce n’est pas très efficace, mais Muscala aurait pu être servi directement tant Sengun le laisse seul. De l’autre côté, Jalen Williams porte un écran sur le défenseur de Wiggins, et se sert de son avantage physique pour prendre une position préférentielle face à Jalen Green. Il est servi par Giddey et poste Green. D’après son attitude, on constate tout de suite qu’il cherche une passe et analyse le mouvement de ses coéquipiers. Il peut servir Muscala, complétement seul, mais patiente quand il voit le mouvement de Shai. Shai en effet va sanctionner la défense de Nix, qui se tourne face à la balle et laisse SGA passer dans son dos. Sengun ne défend pas, l’aide à l’opposé est inexistante puisque Kenyon Martin Jr colle Wiggins. Shai a un boulevard pour scorer, que J-Dub a parfaitement vu.

Les systèmes sont donc uniquement un socle mis au service du collectif du Thunder, et à l’intelligence des joueurs sur le terrain. Et, au delà de SGA, la menace n°1 sur le terrain qui est beaucoup recherché, un autre joueur se montre particulièrement précieux dans ces situations : Josh Giddey.

Josh Giddey, l’arme fatale :

Si Josh Giddey réalise une très bonne deuxième saison, montrant notamment des gros progrès au tir et sur ses finitions au cercle, cela ne doit pas faire oublier la qualité première de l’Australien : sa qualité de passes. Grâce à celle-ci, Giddey ajoute une dimension supplémentaire aux remises en jeu d’OKC, étant toujours à l’affut des erreurs défensives adverses et étant toujours prêt à donner un caviar à un coéquipier.

C’est l’une des actions marquantes de la saison dernière, l’une de celles qui ont permis à Josh Giddey de faire parler de lui. Dans un clutch compliqué, mené de 2pts avec 8s à jouer, le Thunder doit trouver une solution de tir rapide.

Si Daigneault semble avoir dessiné un système pour libérer Dort ou Kenrich, Giddey a trouvé une bien meilleure solution. Doncic n’est pas bien placé, complètement dos à la balle et anticipant une course vers les 3pts de Kenny. Il est sanctionné par la lecture de jeu de Giddey et Williams, qui marque facilement sous le cercle.

Mais il est important de s’attarder sur l’attitude du meneur australien. Avant de recevoir la balle de l’arbitre, Giddey scanne le parquet et analyse la situation et la défense proposée par les Mavs. Grâce à cela et son immense intelligence de jeu, il détecte l’erreur de placement de Luka. Il se « connecte » alors avec Kenrich, par un léger échange de regard et mouvement de tête pour lui indiquer le mouvement qu’il souhaite et la passe qu’il va effectuer.

Puis, une fois la balle dans les mains, Giddey va se servir de son autre avantage majeur : sa taille. Avec une skip pass que sa taille lui permet d’effectuer parmi son défenseur, il s’ouvre l’angle de passe et peut parfaitement servir Williams.

Sur cette action, Giddey utilise encore sa vision de jeu et profite du manque d’attention et de réactivité des Celtics sur l’arrêt de jeu et sur le remplacement de White. Les joueurs ne sont pas forcément attentifs, tout comme Kenrich, alors que Josh a déjà la balle dans les mains, et a surtout déjà trouvé une ligne de passe inédite.

Noah Vonleh, à l’opposé de la balle donc placé en aide, est légèrement trop haut et ne voit donc pas la balle et Josh Giddey. Il n’en faut pas plus à l’australien et à sa vision élite pour imaginer une passe dans son dos. Kenrich est surpris mais se retrouve seul avec un tir ouvert dans le corner. Il n’y a parfois pas besoin de système quand on a Giddey.

Autre situation spéciale Giddey. Ici, il décide de très vite donner la balle, dès que l’arbitre la rend disponible. OKC a en effet très vite lancé son système pour prendre à défaut la défense de Houston. Comme plus haut pour SGA, Wiggins prend un écran pour être libéré dans le corner. Giddey le sait, et réagit parfaitement en servant l’ailier dans le bon timing, avec une passe à terre loin d’être simple, dans le dos de Kenyon Martin Jr.

Dernière action décisive de Josh Giddey, en fin de match contre les Bucks, avec une touche côté mal placée. Daigneault innove, avec un lineup petit et un SGA poseur d’écran sur l’action. Mais c’est grâce à Giddey que Dort va pouvoir scorer, en sanctionnant l’erreur de Brook Lopez, pourtant l’un des meilleurs défenseurs de la ligue.

Poku va poser un simple écran sur Matthews, qui est particulièrement efficace car Matthews s’attendait à le prendre de l’autre côté. Lopez hésite ensuite, et essaye de défendre Poku et Dort, qui plonge au cercle, en même temps. Lopez sous-estime la qualité et les possibilités de passes de Giddey, qui glisse un sublime caviar dans son dos. C’est parfaitement exécuté, au point où Lopez ne voit même pas la balle arriver.

Grâce à un combo vision de jeu – QI basket – taille unique, l’australien est un atout majeur pour OKC sur ces situations arrêtées. Et ses coéquipiers semblent le comprendre, tant ils arrivent à se positionner pour sanctionner la défense adverse.

Agir dans la continuité

Si depuis le début, nous avons pu voir de nombreuses situations de tirs rapides, créés par de bons systèmes et d’excellents lectures de la défense par les joueurs, ce n’est pas toujours le cas. Les défenses sont souvent attentives et prêtes à contrer les mouvements mis en place par Daigneault.

Les touches vont alors servir au Thunder pour lancer un système ou des mouvements plus longs, dans le prolongement du système de touche. On ressent bien souvent une envie d’agir dans le continuité de début de la situation.

Sur cette touche fond, on voit directement que SGA est particulièrement ciblé par la défense des Spurs, avec un joueur qui le colle. On va donc utiliser les autres options offensives sur le terrain, notamment Joe et Muscala.

Joe, au départ de l’action côté ballon, coupe vers le cercle en passant très près de Muscala, pour perturber la défense. Le défenseur de Muscala est obligé d’aider pour empêcher le panier facile, ce qui libère Moose dans la zone intermédiaire. Mann lui passe la balle et enchaîne directement avec un handoff. Les Spurs switchent mais communiquent mal, ce qui libère le pivot d’OKC.

Joe, qui s’était arrêté au milieu de sa coupe, sous le cercle, va alors revenir sur ses pas pour regagner l’espace libre du côté de Tre Mann, à 0°, en prenant un écran (pas vraiment utile) de Muscala. Cette fois, les Spurs ne switchent pas et font un bon close-out sur Joe, la menace extérieure du Thunder. Mais Muscala a conservé son avance sur son joueur, et peut le « seal » pour conserver sa position préférentielle sous le cercle. Il est bien servi par Zaï, et provoque la faute de Collins venu finalement en aide.

Sur une touche fond basique et malgré un SGA bien surveillé, le Thunder a exploité les forces de ses joueurs, notamment de Joe, pour créer assez facilement une bonne situation de tir.

Etonnamment, lors de l’action ci-dessus, il n’y a pas forcément de recherches d’opportunité de tirs directement sur la touche. Mais Daigneault utilise un système rapide de touche pour créer la situation de jeu à 2 qu’il souhaite facilement.

Lu Dort est facilement libéré avec un écran sortant de Muscala pour recevoir la balle dans l’axe, alors que SGA suit la trajectoire inverse et va se positionner sous le cercle. L’action débute alors, avec Shai qui va jouer le rôle du poseur d’écran pour Dort. J-Dub, après sa passe, va se cacher dans le corner, tout comme Kenrich à l’opposé. Le placement de Muscala ne semble pas optimal, puisqu’il reste dans la zone intermédiaire et très proche de SGA, alors qu’il aurait pu s’écarter.

Mais au final, l’action fonctionne : SGA ne pose même pas réellement d’écran mais cela suffit à créer un léger décalage pour Dort, qui drive main gauche. SGA pop dans l’axe, pendant que Lu se sert de sa vitesse pour mettre en difficulté Harris et provoquer l’aide d’Embiid. Dort fait le bon choix sur ce drive, en servant Kenrich seul dans le corner pour un 3 ouvert.

Dernière situation ici, assez semblable à celle présentée juste avant. Après l’incontournable coupe vers le cercle de SGA, c’est J-Dub qui va venir chercher la balle, profitant de l’espace libéré par SGA et d’un écran de J-Will. Tout de suite après, tout le monde va se mettre en place pour une action particulièrement intéressante : Giddey et Dort filent dans les corners et Jaylin va se positionner poste haut comme pour poser un écran à J-Dub. Le danger viendra au final de SGA, qui va jouer le rôle du poseur d’écran pour le rookie. Une situation pas si surprenante, puisqu’OKC est l’une des équipes qui utilisent le plus ses guards pour poser des écrans. SGA ne pose pas un écran exceptionnel, mais ça suffit à perturber Jabari Smith Jr qui ne peut contenir J-Dub. Si on peut imaginer la continuité du système avec un écran de J-Will pour Shai, il n’y en aura pas besoin, J-Dub étant parti postériser Sengun.

Je trouvais particulièrement intéressant d’analyser les systèmes de touche utilisés par OKC. Souvent oubliée ou peu mise en avant, l’utilisation des touches permet au Thunder de se créer régulièrement de très bonnes situations de tirs, ou au minimum de lancer un système efficace ensuite, sans rompre la continuité des actions. Elles sont, au final, un autre indicateur de la très bonne saison que réalise OKC, et des progrès réalisés en attaque, notamment sur demi-terrain.

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