Une saison sans Chet : qu’en est-il de notre rotation intérieure ?

La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe dans la fanbase : Chet Holmgren, pick n°2 de la dernière draft et catalyseur de la majorité de la hype autour d’OKC, est forfait pour toute la saison à la suite d’une blessure lors d’un match sans enjeu. Si la réaction sur le coup était une immense déception, nous sommes déjà à la mi-saison ; il est donc intéressant de voir comment le Thunder s’est adapté et qui a profité de la place laissée par Chet pour se montrer.

Comment s’en sort-on collectivement ?

Le Thunder reste encore cette année une défense solide de NBA avec le 11ème defensive rating actuellement. Mais au vu du manque de dissuasion dans le secteur intérieur, les équipes adverses cherchent avant tout à agresser le cercle pour profiter de leur domination physique. Et sur certains points, cela se concrétise pour eux, notamment au rebond. C’est un domaine dans lequel OKC souffre de son manque de taille, avec le 27ème Reb% (pourcentage de rebonds récupérés) de la ligue et le 28ème DReb% (pourcentage de rebonds défensifs récupérés). Ce déficit de sécurisation du rebond défensif, couplé au rythme de jeu rapide pratiqué par cette jeune équipe d’OKC, fait que le Thunder est la formation qui laisse le plus de points sur seconde chance de la ligue.

OKC étant aussi la 6ème équipe à encaisser le plus de points dans sa raquette, on pourrait penser que la défense intérieure du Thunder est défaillante. Mais cette stat est surtout due au volume de tirs pris par les adversaires dans cette zone : OKC est la 6ème équipe à concéder le plus de tentatives à moins de 8 ft. (2m50) du cercle. Si on se penche sur le taux de réussite des adversaires sur ces tentatives, on tombe au 22ème rang (c’est-à-dire que le Thunder est la 9ème meilleure défense de NBA à l’intérieur). Comment ce manque de réussite adverse dans notre raquette peut-il s’expliquer ? Malgré le nombre élevé de tentatives et le manque d’un vrai protecteur de cercle dissuasif ? Par un gros effort collectif ! Si vous regardez les matchs d’OKC, vous le savez déjà, l’équipe n’hésite pas à aider à l’intérieur, voire à doubler, quitte à laisser des tirs de loin ouverts. Le Thunder calque son système défensif sur une base que beaucoup de bonnes défenses appliquent : fermer l’accès au cercle en préférant que les adversaires dépendent de leur tir à 3 points.

En attaque, OKC joue du positionless basketball qui devient classique mais on remarque certains manques causés notamment par l’absence de Chet. Déjà, il nous manque cette verticalité, cette menace de lob qui pourrait laisser encore plus d’espaces à Shai sur son jeu mi-distance. Il nous faudrait aussi de meilleurs poseurs d’écran, à l’image d’un Mike Muscala qui est le seul de l’effectif à réellement impacter sur pick & roll / pick & pop. Ce n’est pas pour rien que le meilleur 5 d’OKC cette saison est avec Muscala en pivot. Si notre attaque est en progrès, c’est surtout via l’amélioration du tir extérieur et pas vraiment grâce à de la menace intérieure sérieuse.

Maintenant, au-delà des considérations collectives, nous allons nous pencher sur les membres de notre secteur intérieur. Qui a pris le temps de jeu disponible ? Qui a performé ? Qui est en retrait du roster malgré cette « opportunité » à saisir ?

Qui prend du temps de jeu ?

Ils en profitent :

Aleksej Pokusevski

Stats : 31 matchs, dont 25 startés, 21.9 minutes
8.8 points, 5.1 rebonds, 2 passes, 0.6 interceptions, 1.3 contres, 1.3 turnovers
44% au tir (7.8 tentatives), 37.6% à 3pts (3.3 tentatives), 63.6% aux lancers (1.1 tentatives)

C’est LA satisfaction de cette première partie de saison dans notre secteur intérieur. En sortie de 2 saisons décevantes, on avait du mal à projeter le rôle de Poku en NBA et, personnellement, j’étais assez pessimiste pour son avenir dans la preview de la saison. Force est de constater qu’il a fait taire pas mal de critiques en devenant enfin un joueur de basket NBA.

La principale raison de cet épanouissement nouveau de Poku provient de son changement de rôle : on arrête de le mettre ailier avec le ballon en main et on réduit son taux d’usage, en le mettant poste 5 et en lui demandant des choses simples. Moins de pression pour le serbe qui s’est mis à monter en puissance après quelques premières rencontres compliquées en début de saison. Le second match contre les Clippers (15 points, 6 rebonds, 3 passes, 1 contre à 6/11 dont 3/5 de loin) a lancé sa saison et Poku a bien produit sur le mois de novembre. On a entrevu une baisse de régime durant le mois de décembre, mais même durant ces matchs un peu moins bons il continue à impacter un minimum la rencontre, là où il faisait n’importe quoi 2 matchs sur 3 la saison dernière.

Du coup, qu’en est-il réellement de son rôle ? Et bien il montre des signes encourageants au niveau de la protection de cercle. S’il n’est pas encore une force de dissuasion, il est régulièrement présent en second rideau pour contester les drives adverses (plus compliqué lorsque ce sont directement des intérieurs qui montent au dunk). Avec 1.3 contres en 22 minutes de moyenne, les chiffres parlent pour Poku qui, durant le mois de novembre, a enchainé 12 rencontres avec au moins 1 contre (dont 4 de suite à 3 contres !).

Mais il est surtout devenu une vraie menace à 3pts. Avec le même nombre de tentatives par match, Poku est passé d’un hideux 29% du parking à un superbe 38%. La mécanique et la confiance sont là, les spots sont bien meilleurs aussi, avec notamment ce catch & shoot plein axe qu’il maitrise bien. On s’attendait d’ailleurs à ce que ce pourcentage retombe après le mois de novembre mais il n’en est rien, preuve des progrès réels du serbe à longue distance.

Malheureusement, Poku s’est sérieusement blessé au tibia en fin d’année contre les Spurs et va devoir observer une période de convalescence plutôt longue. Il sera réévalué d’ici la fin février, en espérant qu’il ne tarde pas trop à revenir à 100% car il fait une bonne campagne 2022-23.

Projection sur la suite de sa saison : se remettre de sa blessure et revenir comme titulaire au poste 5, en continuant son développement en tant que stretch 5 / protecteur de cercle

Match référence : 10/12 @ Cavaliers
16 points, 14 rebonds, 5 passes, 3 contres, 2 turnovers
6/14 au tir, 3/3 de loin, 1/2 aux lancers en 34 minutes

Jeremiah Robinson-Earl

Stats : 26 matchs, dont 18 startés, 21.1 minutes
8.5 points, 5 rebonds, 1 passe, 0.7 interceptions, 0.4 contres, 0.6 turnovers
48.9% au tir (6.7 tentatives), 38.2% à 3pts (2.9 tentatives), 78.6% aux lancers (1.1 tentatives)

Lui avait fait une bonne saison rookie l’an dernier, tronquée par une blessure qui lui avait fait rater une trentaine de matchs. Cette saison, JRE continue ses progrès, surtout offensifs, et s’affirme comme une solution de rotation solide dans cette équipe d’OKC.

Défensivement, l’entame de campagne était vraiment compliquée pour l’ancien de Villanova. Régulièrement titulaire, il subissait souvent physiquement (et au niveau de son manque de taille) face aux intérieurs adverses, devant fréquemment être mis de côté en seconde mi-temps pour stabiliser la défense collective. Puis, Jeremiah s’est doucement mais sûrement remis à impacter positivement du côté défensif, ce qui avait plutôt fait sa force en 2021-22. Son match face à Zion était très intéressant et quelques passages en sortie de banc lui ont fait du bien à ce niveau-là.

Mais c’est en attaque que le sophomore performe. C’est simple : il score mieux partout. JRE est passé de 35% à 38% à 3 pts sur un volume quasiment similaire, c’est déjà un plus pour le spacing du Thunder. Mais il est surtout passé d’un exécrable 48% à un bien meilleur 57% à 2pts. Des mains vachement moins savonneuses pour capter le ballon et finir au cercle, le développement d’un petit jump shot à mi-distance côté droit, différents éléments qui expliquent la soudaine hausse d’efficacité au tir d’un JRE très bon offensivement.

Cependant, lui aussi s’est blessé à la cheville et cela fait un mois qu’il est absent. Actuellement en week-to-week selon Daigneault, de quoi espérer un retour d’ici la fin du mois de janvier ? Notre rotation en a bien besoin.

Projection sur la suite de sa saison : revenir de sa blessure à 100% (et avant le All-Star break de préférence), continuer d’espacer le terrain, redevenir définitivement un bon défenseur collectif

Match référence : 18/11 @ Grizzlies
14 points, 7 rebonds, 1 passe, 3 contres, 2 turnovers
6/9 au tir, 0/2 de loin, 2/2 aux lancers en 27 minutes

La déception :

Darius Bazley

Stats : 25 matchs, dont 1 starté, 16.2 minutes
5.6 points, 3.5 rebonds, 0.9 passes, 0.5 interceptions, 1 contre, 0.7 turnovers
43.7% au tir (4.8 tentatives), 38.2% à 3pts (1.4 tentatives), 48.9% aux lancers (1.9 tentatives)

C’est la débandade côté Darius, pour qui cette contract year se transforme en cauchemar, alors même qu’il jouait 28 minutes de moyenne et avait semblé trouver un rôle la saison dernière.

Pourtant, son entame de saison en sortie de banc était plutôt bonne grâce à son impact défensif. Toujours capable de switcher sur à peu près tout le monde, capable de dissuader près du cercle, il reste à 1 contre de moyenne alors même que son temps de jeu a été divisé par 2, c’est dire l’impact du bonhomme de ce côté du terrain. Personnellement, je pense même qu’il est le meilleur défenseur de l’effectif cette saison. Sa seule titularisation de la saison, face au Heat de Bam Adebayo, va d’ailleurs dans ce sens avec une bonne performance de Bazley …

… mais il est vraiment mauvais de l’autre côté du terrain. Ses 38% derrière l’arc sont à relativiser avec le faible nombre de tentatives et le fait qu’aucun joueur NBA ne monte contester son tir. Mais il est surtout inefficace dans le reste, avec un dégueulasse 46% à 2pts et un tout aussi vomitif 49% aux lancers. On a toujours ces séquences de Bazley balle en main, qui pose un dribble et se prend direct pour Giannis, et qui foire évidemment l’action via une brique ou une perte de balle. Darius est tout le contraire d’un two-way player : excellent en défense mais horrible en attaque, est-ce vraiment viable dans la rotation d’une équipe NBA ?

Et bien pas selon Daigneault, qui a clairement mis le joueur à l’écart en le benchant quasiment à toutes les rencontres maintenant. Malgré les blessures et donc un manque criant de joueurs dans le secteur intérieur, Bazley n’a participé qu’à 4 (dont 2 avec un temps de jeu sous les 10 minutes) des 12 derniers affrontements du Thunder, matchs durant lesquels il n’arrive d’ailleurs plus à contribuer comme il le faisait en début de saison. Il y a sûrement des choses en interne qu’on ne sait pas, car impossible que cette décision d’isoler Darius hors de la rotation ne soit que sportive.

Projection sur la suite de sa saison : un trade à la deadline peut-être ? Du mal à le voir réintégré au projet de l’équipe, ça sent la fin de saison à cirer le banc

Match référence : 25/11 vs Bulls
17 points, 3 rebonds, 2 contres
7/9 au tir, 2/4 de loin, 1/2 aux lancers en 19 minutes

Il garde son rôle :

Mike Muscala

Stats : 30 matchs, dont 2 startés, 14.1 minutes
5.8 points, 3.1 rebonds, 0.9 passes, 0.3 interceptions, 0.6 contres, 0.3 turnovers
42.6% au tir (4.5 tentatives), 37.6% à 3pts (3.1 tentatives), 80% aux lancers (1 tentative)

À 31 ans, le papy de l’effectif le plus jeune de la ligue continue de faire son petit bonhomme de chemin en tant que vétéran respecté de tous dans cette équipe du Thunder. Moose fait du Moose, voir même un peu plus que cela.

Si vous ne vivez pas dans une grotte, vous savez très bien qu’un Muscala épanoui est un Muscala qui met des tirs. Pourtant, le début de saison n’était pas rassurant. En effet, Mike ne tournait qu’à 32% de loin en octobre-novembre et avait même été sorti de la rotation pour 6 rencontres de suite. Mais avec les blessures, il a été logiquement réintégré à la rotation et a enfin lancé sa saison. Sur les 16 derniers matchs, il tourne à 43% à 3pts pour 3 tentatives par match ! Pick & pop, tir en transition, voire même en sortie d’écran, Moose s’éclate et va même mettre quelques points au cercle sur pick & roll. Un Muscala dans cette forme est du pain béni pour l’attaque du Thunder, ce n’est pas pour rien que le meilleur 5 d’OKC cette saison est avec lui au poste de pivot.

On peut aussi remarquer un apport intéressant pour protéger le cercle. Il ne sera certes jamais élite mais il réussit à contribuer de manière honnête cette saison. Il s’est d’ailleurs fait remarquer lors de sa seule titularisation de la saison (contre les Wizards le 06/01), avec 2 contres et une belle activité défensive.

Projection sur la suite de sa saison : continuer de mettre des tirs et de faire kiffer la fanbase

Match référence : 27/12 vs Spurs
19 points, 6 rebonds, 2 passes, 1 interception, 1 contre
5/8 au tir, 3/5 de loin, 6/6 aux lancers en 21 minutes

Ils jouent avec parcimonie :

Eugene Omoruyi

Stats : 19 matchs, dont 1 starté, 12.2 minutes
5.2 points, 2.3 rebonds, 0.5 passes, 0.7 interceptions, 0 contres, 0.7 turnovers
47.6% au tir (4.3 tentatives), 27.6% à 3pts (1.5 tentatives), 61.9% aux lancers (1.1 tentatives)

Pas le plus attendu des joueurs du roster, Omoruyi tente de profiter de son two-way contract pour enfin se montrer en NBA, après une saison gâchée par les blessures à Dallas.

Capable de belles entrées par moments (voir match référence), Eugene reste tout de même irrégulier dans la plupart des secteurs du jeu. Certes, il apporte du hustle mais c’est à peu près tout. Trop petit pour prendre du rebond, ses séquences au poste 5 s’apparentent à du small-ball, lui qui est tout de même capable de switcher sur des ailiers défensivement.

En attaque, son tir n’est pas hyper fiable (28% de loin) malgré quelques coups de chaud. Omoruyi est un bon gars dans le collectif, sa présence dans le roster n’est pas une anomalie, mais compliqué de le voir comme un membre à part entière du projet.

Projection sur la suite de sa saison : l’utiliser de temps en temps pour pallier aux absences. Aucune idée de quel est son rôle par contre

Match référence : 11/11 vs Raptors
22 points, 3 rebonds, 1 passe, 1 interception, 2 turnovers
8/10 au tir, 5/6 de loin, 1/2 aux lancers en 27 minutes

Jaylin Williams

Stats : 11 matchs, dont 3 startés, 11.9 minutes
3 points, 3.5 rebonds, 1.1 passes, 0.5 interceptions, 0.1 contres, 0.5 turnovers
34.3% au tir (3.2 tentatives), 25% à 3pts (1.1 tentatives), 60% aux lancers (0.9 tentatives)

Rookie drafté en 34ème position de la dernière draft, J-Will a connu une légère hype car il semble avoir fait un bac +12 en passage en force. Et oui, il est fort dans le domaine, on sent qu’il y prend du plaisir en plus (il doit se sentir comme un poisson dans l’eau aux côtés de Kenrich, Joe ou encore Wiggins). Mais qu’en est-il du reste ?

C’est compliqué, franchement. Pourtant, il cartonne en G-League, avec notamment un gros triple-double en 21-14-12 qui a bien mis en avant ses qualités atypiques à la passe pour un intérieur. Il est capable de fluidifier une attaque c’est vrai, avec de l’orientation poste haut pour des cuts ou encore du hand-off. Mais niveau scoring c’est difficile. Il manque cruellement de physique pour aller scorer près du cercle et son tir n’est pas du tout au point, les stats le montrent de manière évidente.

C’est globalement le manque de qualités athlétiques qui lui fait défaut. C’est même une véritable boucherie défensivement car il n’est pas assez vertical pour contester les assauts des intérieurs adverses (il explose même au contact).

On peut quand même noter que Daigneault ne l’a pas mis dans des conditions idéales récemment. Avec toutes les blessures à l’intérieur, on se doutait que J-Will aurait des opportunités. Mais de là à être titulaire sur 3 de ses 4 derniers matchs, il y a eu un craquage de coach Mark, qui a envoyé au feu son rookie se faire démolir par Plumlee, Embiid ou Carter Jr. Sa seule bonne performance récente est d’ailleurs en sortie de banc, face à Boston, pas un hasard.

Projection sur la suite de sa saison : retourner en G-League pour s’éclater, la NBA est pour l’instant un trop haut niveau pour lui

Match référence : 03/01 vs Celtics
8 points, 7 rebonds, 3 passes, 2 interceptions, 1 turnover
3/6 au tir, 2.3 de loin en 16 minutes

Le test de Daigneault : Kenrich Williams

On finit avec un choix de coaching de Daigneault qui voit bien que son secteur intérieur est décimé (mais ne voit pas Bazley par contre). Pour ce faire, il a décidé de nous faire une Tyronn Lue en playoffs en mettant Kenrich Williams dans le rôle de Nicolas Batum. Kenrich a débuté 2 rencontres en tant que poste 5 dans cet ultra small-ball proposé par OKC. Bilan : 2 victoires, dont un énorme blow-out contre Boston (et donc le dernier match contre Dallas).

Difficile d’y voir plus qu’un pari sur quelques matchs, mais cela donne plus d’options au tacticien du Thunder qui sait qu’il peut compter sur un Kenrich performant pour proposer des séquences comme celles-ci au cours d’une rencontre.

D’ailleurs, si vous voulez les stats de Kenrich sur ces 2 matchs : 10 points, 5 rebonds, 3 passes à 3/6 dont 2/3 de loin contre les Celtics ; 14 points, 9 rebonds, 2 passes à 6/8 dont 2/3 de loin contre les Mavericks. Voilà pourquoi j’aime ce joueur.

Voilà donc pour cette première moitié de saison sans Chet avec des vraies tendances qui se dégagent et un serbe qui nous fait croire en plissant les yeux qu’Holmgren est en fait sur le terrain. On attend les retours de blessure avec impatience ainsi qu’un retour de Bazley avec des minutes, à moins que Jaylin Williams ne mette tout le monde d’accord, laissez-moi rêver.

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