Bilan de la saison : l’avis de la rédaction

Ça y est, la saison du Thunder est arrivée à son terme au bout de ces 82 matchs de saison régulière. Après une campagne 2020-21 terminée à la 14ème place de l’Ouest avec un bilan de 22-50, OKC finit cette année à la … 14ème place de l’Ouest encore, avec cette fois-ci 24 victoires pour 58 défaites. Comme l’année dernière, cette saison 2021-22 a été coupée en deux dans l’Oklahoma, avec une première partie intéressante dans le jeu, avec les joueurs majeurs présents, puis un sale tanking à partir du All-Star break, la faute à des blessures (et Sam Presti, mais chut).

Mais avant de penser à la suite, notamment la lottery et la draft, l’équipe vous propose son gros bilan de la saison 2021-22 du Thunder.

L’effectif

Roster complet

Comme vous pouvez le constater, le Thunder a donné sa chance à pas mal de joueurs cette saison, pour des raisons diverses, les protocoles covid fin 2021 ayant notamment poussé beaucoup d’équipes à compléter leur roster avec des joueurs de G-League. En ce sens, 26 joueurs ont porté le maillot d’OKC durant cette campagne 2021-22. Nous parlerons juste après de la rotation majeure de l’équipe, mais avant cela on peut glisser un mot sur les 12 basketteurs de G-League à qui le staff de Mark Daigneault et le front office ont donné leur chance en NBA.

Durant la recrudescence des protocoles covid au sein de l’effectif, Rob Edwards et Scotty Hopson ont pu fouler le parquet du Paycom Center, pour 2 et 1 matchs respectivement, peu à dire sur leurs performances donc. Gabriel Deck n’a, quant à lui, jamais été réellement intégré au projet d’OKC. 7 matchs puis coupé pour retourner au Real Madrid, l’argentin a été remplacé par un Diakite peu convaincant (13 matchs). Enfin, Paul Watson a joué 9 matchs avant de voir son two-way contract arriver à son terme, un soulagement pour la fanbase tant son niveau était calamiteux lors de ses entrées.

La fin de saison arrivant, le tank s’est doucement mis en place et quoi de mieux pour perdre que de donner sa chance à des joueurs inexpérimentés. C’est à partir de ce moment que Krejci a récupéré du temps de jeu, de plus en plus au fil des matchs, pour un apport quasi inexistant. Pas sûr que sa prochaine année de contrat soit garantie, surtout au vu des performances d’un autre arrière inattendu : Lindy Waters III. Le sniper de 24 ans a profité de son two-way contract en 2nde partie de saison pour dégainer de loin et son profil est plus facilement projetable dans une rotation NBA. Sarr a aussi pris sa chance avec 22 matchs intéressants. Un peu de protection de cercle, un peu de spacing, pas sûr que cela suffise pour choper un contrat NBA l’année prochaine mais il s’est au moins fait remarquer. Enfin, 4 joueurs ont signé pour les derniers matchs de la saison avec des fortunes diverses. Si Hoard a performé, avec notamment un 20-20, Simpson a peu montré hormis ses hooks surprenants pour un meneur d’1m83, Kalaitzakis n’a pas fait mieux qu’aux Bucks et Frazier a été atroce.

Le 5 majeur

Peu de surprises concernant le 5 majeur, hormis le débat que l’on avait anticipé au poste de pivot.

SGA est évidemment le franchise player de l’équipe et l’a encore prouvé cette saison. 24 points et 6 passes de moyenne pour l’ancien de Kentucky qui, malgré des pourcentages nettement en baisse et une entame de saison compliquée, a impressionné bon nombre d’observateurs sur son niveau de jeu. « Seulement » 56 matchs pour lui, la faute à une blessure à la cheville fin janvier et une fin de saison sans enjeu pour OKC qui a avancé ses vacances, c’est tout de même bien plus que sur la dernière campagne.

Pour l’accompagner sur le backcourt, Josh Giddey a répondu présent. On l’annonçait comme starter indiscutable et l’australien a régalé par sa vista et son QI basket. Longtemps dans la course au podium du ROY, 4 fois Rookie du mois de la conférence Ouest, il s’est malheureusement blessé à la hanche et sa saison s’est quasiment arrêtée au All-Star break.

Luguentz Dort est solidement installé dans le starting five d’OKC et a vu son rôle encore évoluer cette année. Toujours une énorme présence défensive de la part de Lu, qui a continué de harceler moralement bon nombre d’adversaires, mais parfois un certain relâchement dans le domaine, sûrement du à ses responsabilités offensives grandissantes. 17 points de moyenne en prenant presque 8 tirs à 3pts par match, Dort a été sur-utilisé dans une attaque d’OKC en cruel manque de talent.

Darius Bazley est quant à lui un poste 4 de circonstance dans notre 5 majeur. S’il y a majoritairement joué, que ce soit en début de saison puis après les nombreuses blessures, c’est surtout en tant que pivot remplaçant qu’il s’est éclaté. Nouveau rôle pour une nouvelle vie pour Baze qui sort de ce rôle d’ailier au large qui ne lui va pas pour se rapprocher du cercle des 2 côtés du terrain.

Enfin, le poste 5 est celui qui a alimenté beaucoup de débats … avant de les clore assez rapidement. Si on avait choisi Roby comme poste 5 titulaire, en concurrence avec Favors, c’est bien Jeremiah Robinson-Earl qui a pris le spot au bout de 10-15 rencontres. Le rookie en provenance de Villanova a apporté un bel équilibre défensif à l’équipe et était même efficace à 3pts avant un gros trou d’air. Une blessure au pied a amputé une partie de sa saison mais JRE s’affirme comme une belle surprise côté Thunder.

Le banc

Commençons par Tre Mann, dont la campagne est conforme à nos attentes. Le rookie drafté en 18ème position de la dernière draft était attendu avec des minutes en sortie de banc, il les a gagnées au fur et à mesure de l’avancement de la saison. Des galères pour finir au cercle certes, mais des coups de chaud énormes au scoring qui augurent de bonnes choses pour la suite.

Pour compléter le backcourt, on voyait plutôt Maledon récupérer le spot de meneur back-up au détriment de Jerome. Que nenni. Si Theo a eu sa chance en premier, ses performances médiocres ont permis à Jerome de prendre sa place au fur et à mesure de la saison, malgré lui aussi des matchs peu enthousiasmants. Maledon a récupéré du temps de jeu en fin de saison et sorti quelques bons matchs, mais dans un contexte de tanking qui rendent ces prestations peu impactantes.

Bis repetita pour Pokusevski. Après une saison rookie d’abord mauvaise, puis encourageante en seconde partie de saison, on s’attendait à ce que Poku continue sur sa lancée. On a eu le droit au même scénario qu’il y a 1 an. Une première moitié de campagne désastreuse, le serbe étant complètement perdu sur le terrain, puis un passage en G-League qui précède une belle seconde moitié de saison.

Kenrich a lui été précieux dans ce rôle de 6ème homme qui lui va si bien. Sans être le meilleur joueur de l’équipe, Kenny Hustle est toujours bon et se rend utile dans tous les compartiments du jeu. Le chouchou de la fanbase.

Pour finir sur les ailes, parlons de la surprise Aaron Wiggins. Drafté en fin de second tour, le rookie s’est fait une bonne place dans la rotation, avec même 35 titularisations. Quelques matchs à plus de 20 points, un peu de défense, à voir si l’ancien de Maryland durera en NBA mais il a mérité son contrat garanti et aura une place dans la rotation de la saison prochaine.

Au poste de pivot, vu que JRE s’est imposé en tant que titulaire, la rotation derrière était un peu indécise. Muscala s’est montré le plus régulier, lui qui malgré une blessure au pied et donc des limitations de minutes (une quinzaine par match, pas de back-to-back) a apporté un spacing si important dans l’attaque d’OKC. 43% de loin, un game winner à Toronto et 43 matchs réussis pour Moose. Favors n’a quant à lui pas marqué les esprits, avec une place aléatoire dans les plans de Daigneault. Un peu de rebond, un jump shot en tête de raquette maitrisé et c’est à peu près tout pour l’inspecteur Derrick qui ne devrait pas faire long feu dans l’Oklahoma. Vient enfin le cas Roby. On l’attendait titulaire, il a surtout joué en G-League avant de faire son retour dans l’équipe pour le tank. Toujours aussi nul en défense, il tourne par contre à 44% (!) de loin mais il n’a pas fait la rotation lors des matchs compétitifs.

Le moment marquant de la saison

Pierre :

« La réception des Lakers le 10 décembre 2021. Probablement personne ne citera ce match dans cette rubrique, et c’est assez logique. Mais il restera pour moi inoubliable. En effet, pour la première fois de mon existence, j’ai pu réaliser le rêve de nombreux fans : voir un match en live, au sein du Paycom Center. Et on peut dire que j’ai eu de la chance, puisque les deux équipes ont alignés presque tous leurs meilleurs joueurs. Russ et Lebron (sans Davis), contre SGA, Giddey, Dort… ça fait rêver. Et si Lebron a marché sur l’eau lors de cette rencontre, Tre Mann aura enflammé la salle avec le dunk de la saison pour OKC, avant qu’Avery Bradley ne la climatise à coup de 3pts. La défaite fut comme souvent assez large pour le Thunder au final, mais le match fut terriblement divertissant, avec une ambiance assez folle pour un match de saison régulière avec une équipe faible. »

Constant :

« Nous sommes dans la nuit du 2 au 3 décembre 2021, et le Thunder est en B2B. Après une performance une nouvelle fois décevante face aux rivaux de Houston, ponctué par le 32/10/7/2/5 à 11/15 au tir de Jae’Sean Tate, direction Memphis pour la bande de l’Oklahoma. En interne, je commence à m’agacer des performances récentes de l’équipe, en utilisant le terme « embarrassant ». Ce à quoi Pierre réponda « tu exagères ». Arrive ce match face aux Grizzlies où je dois faire le LT. On apprend que Shai Gilgeous-Alexander et Kenrich Williams viennent s’ajouter à Josh Giddey dans la liste des absents, nous donnant un back-court avec Tre Mann, Luguentz Dort et Ty Jerome. Les Grizzlies n’étaient pas encore devenu la darling de la NBA et Ja Morant était absent. J’ai donc pensé qu’on allait vivre un match assez serré… quelle ne fût pas ma surprise. Le résultat ? La plus grosse défaite de l’histoire, un -73. Je n’oublierai jamais les briques de Paul Watson Jr. (pire joueur de l’histoire du Thunder), le +52 de Santi Aldama, et cet écart qui monte… inexorablement. Et se rendre compte que cette équipe a, en l’espace de 7 mois, connu la plus grosse défaite de l’histoire NBA, mais aussi celle à domicile. Encore aujourd’hui je ne pardonne pas ces humiliations, qui sont pour moi véritablement inacceptables et sans aucune circonstance atténuante. Une tâche noire dans l’histoire du Thunder. »

Samson :

« Le 62ème match de la saison a été celui qui m’a le plus agréablement marqué. Début mars, face aux Nuggets d’un Nikola Jokic possiblement double MVP, je n’attendais absolument rien du Thunder. D’autant plus en voyant le nombre de joueurs indisponibles (Dort, Giddey, Williams, Robinson-Earl, Muscala, Wiggins, Favors et Jerome) et en connaissant les soucis de l’équipe dans le secteur intérieur. Le réveil d’avant match était dur et l’envie de live tweet presque inexistante. Pourtant, comme un signe du destin plus d’un an après l’écriture d’un article sur sa personne, Isaiah Roby a sorti l’un de ses meilleurs matchs en carrière avec un 26/7/5/2/2 en toute humilité. Comme si ce n’était pas suffisant, SGA surfait sur sa bonne passe post all-star break en jouant à un niveau hallucinant. Toute l’équipe surperformait à tel point qu’il était impossible de critiquer l’un d’eux le temps d’un soir. Une adresse extérieure à plus de 55% sans forcer le moindre tir. Un mouvement de balle rarement vu depuis deux ans à OKC. En bref, une anomalie bien appréciée en plein milieu d’une saison pleine de galère. »

Lucas :

« Le 5ème match de cette saison est le match qui m’a le plus marqué. Après avoir perdu ses 4 premiers matchs de la saison dont un match la veille face aux Warriors, le Thunder recevait l’équipe très expérimentée des Lakers. Et après un début de match (19-41 à la fin du 1er QT) et une première mi-temps globalement ratée, le Thunder a su remonter un retard de 26 points pour finalement s’imposer 115-123. Cette victoire était un vrai accomplissement pour l’équipe après deux défaites encourageantes les jours précédents, les joueurs ont su montrer qu’ils ne lâchent rien et que c’était ça la mentalité au Thunder. On aura principalement eu un très bon Giddey qui a contribué à maintenir OKC dans le match et un énorme Shai (27pts – 9rbs – 5ast à 7/19 au tir et 5/11 à 3 points) qui a pris feu en fin de troisième quart-temps et qui a totalement enflammé la salle avec des shoots improbables. On retiendra aussi de ce match ce fameux geste de Shai qui est certainement rentré dans l’histoire du Thunder pour de longues années et qui risque d’être sorti de nombreuses fois sur Twitter pour les saisons à venir. »

Tom :

« Match 57 de la saison, le Thunder est en déplacement au Madison Square Garden. Après avoir gagné le match du nouvel an contre eux, les Knicks avaient envie de se racheter, même s’ils étaient dans un état de forme déplorable (qui les a sorti de la course au play-in). Le All-Star break approche et OKC est aussi dans le dur. 5 défaites de suite, Shai est encore blessé, tout comme Dort (et JRE). Wiggins et Roby ont débuté le match, même Krejci a joué quelques minutes, c’est dire le manque d’options à dispositions pour Daigneault et son staff. Cependant, cette rencontre qui s’annonçait compliquée en apparence s’est révélée être mon moment phare de la saison. Pour Josh Giddey déjà, dont sa prestation de patron vient ponctuer un mois de février énorme en l’absence de Shai. 28-11-12 pour l’australien qui a même planté des pull-ups à 3pts et a donné le tournis à la défense (?) des Knicks. Pour Tre Mann ensuite, qui fait une démonstration au scoring et signe sûrement son match référence. 29pts contre Dallas un peu plus tôt dans la saison, il atteint cette fois-ci la barre des 30pts en faisant la complète 3pts – step-backs – finitions acrobatiques, un pur régal. On peut même y ajouter la belle prestation de Bazley (23pts) qui va chercher le panier de l’égalisation sur Mitchell Robinson, et aussi des apports déterminants de Kenrich, Favors et même Jerome (oui oui). Au final, le Thunder s’impose en overtime et 2 jeunes cracks ont tout explosé sur leur passage, que demander de plus ? »

Les récompenses WeAreThunder

Le MVP

Avis de la rédac : 5x SGA (Tom, Constant, Samson, Lucas, Pierre)

Que ce soit sur Twitter ou au sein de la rédaction, Shai Gilgeous Alexander est largement le MVP de la saison du Thunder, de manière logique. Alors que nous sommes aussi tous d’accord pour dire qu’il a fait une saison à deux vitesses. D’abord croqueur, il a eu tendance à vampiriser le jeu d’OKC et sa première moitié de campagne était plutôt décevante à ce niveau. Puis, sa seconde partie de saison est exceptionnelle ; on a retrouvé le Shai patron et inarrêtable lorsqu’il va au cercle. La question se pose donc sur son plafond : sera-t-il capable de porter le Thunder sur une saison complète ? A-t-il l’étoffe d’un leader ? La saison prochaine nous donnera sûrement des éléments de réponse à ce niveau là.

La satisfaction

Avis de la rédac : 2x Giddey, 2x Mann, 1x Bazley

Vous avez très largement plébiscité Josh Giddey comme satisfaction de l’année et on le comprend. Cependant, nous avons de notre côté une bagarre entre Tre Mann et lui, tandis que Samson a privilégié les performances de Darius Bazley.

Josh Giddey (Lucas & Pierre)

Beaucoup d’attentes autour de l’australien au sortir de la draft (joueur préféré de Lucas sur cette cuvée) et il a bel et bien répondu présent. Son QI basket au-dessus de la moyenne, sa très bonne gestion du P&R et surtout son niveau déjà élite à la passe (et plus globalement à la création) se sont transposées avec succès dans la grande ligue. En plus de cela, Pierre est rassuré sur ses points faibles : il s’est montré par passage capable de scorer assez efficacement, a confirmé qu’il avait le potentiel pour devenir un shooteur et un défenseur honnête, pas négatif. De quoi déjà s’affirmer comme le second membre du backcourt du futur avec SGA ? Oui.

Tre Mann (Constant & Tom)

Nous avions des attentes autour du rookie en provenance de Florida, notamment par rapport à son profil de pétard ambulant qui faisait envie. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne nous a pas déçu. Il a gagné sa place au fur et à mesure de la saison en envoyant de plus en plus de grosses performances au scoring, dont plusieurs à 30+ points, et son step-back est déjà un signature move. En plus, il a montré quelques bonnes choses à la création et en défense, ce qui laisse présager une évolution de Mann en joueur bien plus complet qu’un simple get buckets en sortie de banc.

Darius Bazley (Samson)

Voir rubrique « La surprise »

La surprise

Avis de la rédac : 2x Wiggins, 2x Waters, 1x Bazley

Duel plus serré ici avec Aaron Wiggins qui est votre surprise de la saison. Chez nous, il est en balance avec Lindy Waters III, tandis que Constant met lui plus en avant la saison de Darius Bazley.

Aaron Wiggins (Samson & Pierre)

Lucas l’avait vu : il y a de quoi faire quelque chose avec Aaron Wiggins. Le rookie a réalisé une très bonne première partie de saison, lui permettant d’obtenir une Lu Dort Special, un contrat longue durée avec très peu d’argent garanti. Il s’est montré intéressant défensivement mais surtout en attaque, avec des capacités aux drives, sur les cuts et un brin de tir. Mais sa deuxième partie de saison laisse vraiment à désirer. Touché par plusieurs blessures, Wiggins n’a pas su profiter de la faiblesse de l’effectif pour se montrer et s’affirmer.

Lindy Waters III (Tom & Lucas)

Nous avons choisi Lindy Waters qui, en sortant de nulle part, a réussi à nous pondre de très belles performances et à montrer un vrai potentiel en tant que sniper pour l’année prochaine. Il a affiché une confiance en lui et en son shoot digne des meilleurs tireurs d’élite de la NBA et a su s’intégrer parfaitement dans l’équipe. Son apport défensif peut par contre lui faire défaut, à voir s’il parviendra à prouver qu’il mérite sa place la saison prochaine dans un roster déjà bien chargé.

Darius Bazley (Constant + satisfaction de Samson)

Au moment où tout espoir semblait être perdu, il a su nous sortir le meilleur stretch de sa carrière. Impact défensif, meilleure utilisation en attaque, meilleure prise de décision, repositionnement au poste 5 tant demandé, tant d’arguments qui font que Bazley a surpris (ou satisfait) du monde cette année, là où on a tous cru le mettre en déception au bout des 25 premiers matchs de régulière. Malgré tout, 45 bons matchs ne suffiront pas, et il devra continuer à prouver l’année prochaine.

La déception

Avis de la rédac : 3x Maledon, 2x Jerome

Gros débat entre Théo, Poku et Ty, remporté par Jerome sur Twitter. Pas de Poku de notre côté mais plutôt Maledon en majorité, avec tout de même quelques cartouches adressées à votre DPOY (Deceptive Player Of the Year).

Théo Maledon (Lucas, Tom & Samson)

Que dire de cette saison de Maledon … Il n’a clairement pas été à la hauteur. Contrairement à un certain chauvinisme qui règne, nous n’avions pas d’énormes attentes autour de Théo car on essaie de rester mesurés à son égard. Cependant, nous nous attendions tout de même à ce qu’il conserve une place régulière dans la rotation et fasse ses preuves dans un contexte assez permissif où tout le monde a eu sa chance. Il n’a jamais su se montrer au niveau malgré les occasions qui lui ont été octroyées. A-t-il déjà loupé sa dernière chance avec le Thunder ?

Ty Jerome (Constant & Pierre)

Très grosses attentes le concernant après une demi-saison exceptionnelle l’année dernière, pour finalement sombrer dans un jeu inefficace et horriblement frustrant. Les bons matchs du meneur cette saison peuvent se compter sur les doigts d’une seule main et son adresse, qui nous faisait tant plaisir l’année dernière, a tout simplement disparu. Si on ajoute à cela l’explosion de Tre Mann et le manque d’investissement en défense, on a un Ty Jerome qui est (logiquement) sorti de la rotation, et c’est tant mieux.

Le joueur à suivre

Avant la saison, chaque membre de l’équipe avait choisi un joueur en particulier sur lequel il porterait son attention. Il est temps de faire le bilan sur l’évolution de chacun d’entre eux après cette campagne 2021-22.

Pierre : Aleksej Pokusevski

« Il était pour moi impossible de ne pas mettre Poku dans cette rubrique en Octobre dernier. Les progrès entrevus en fin de saison dernière avaient rempli le train Pokumon. Mais le train s’est vite vidé. En effet, comme lors de sa saison rookie, lors de premiers mois, Poku n’a simplement pas été au niveau. Il a semblé perdu sur le terrain, sans confiance, sans rythme et surtout aucun progrès n’était visible. Puis, après un passage éclair en G-League, tout s’est débloqué pour le Serbe. Le jeu se ralentit, l’adresse revient, les capacités à la création et l’impact défensif sont de retour. Et même, en bonus, un changement physique qui semble doucement s’opérer. S’il faut être patient avec le créateur de sac-banane, son année 3 sera encore une fois largement suivie, tant il intrigue et divertit par ses actions autant géniales que catastrophiques. »

Constant : Josh Giddey

« Peut-être le joueur (avec Bazley) dont a le plus parlé cette saison en live et en pod, donc là encore plus grand-chose à ajouter. Instantanément entré dans mon top 3 de mes joueurs favoris, en compagnie d’un double MVP serbe et d’un top 5 PG all-time évoluant du côté de l’Arizona. Grosses attentes le concernant, je n’ai absolument pas été déçu. Unique regret : sa blessure à un moment où il commençait à causer très fort pour le podium du ROY. Bref, déjà hâte d’être en Juillet pour voir la Summer League de Utah afin de retrouver sur un parquet la deuxième pièce la plus importante du rebuild à OKC. »

Samson : Luguentz Dort

« Il est difficile d’être réellement satisfait ou déçu de la saison de Luguentz Dort. Son niveau élite en défense est désormais bien acquis et ses quelques matchs face aux meilleurs guards l’ont encore prouvé. S’il a parfois laisser paraître une régression en défense, celle-ci s’explique surtout par son rôle encore plus important en attaque. En effet, il prend en moyenne deux tirs en plus par match que la saison dernière, joue encore plus balle en main, s’autorise des tirs de plus en plus compliqués… Si ce nouveau rôle peut en frustrer certains, il est presque indéniable que dans le contexte actuel, il était nécessaire. Enfin, même si peu de gens sont d’accord avec moi sur ce point, la progression de Lu Dort me laisse penser qu’il est encore relativement loin du niveau qu’il peut atteindre. Je suis persuadé qu’une longue carrière parmi les meilleurs joueurs défensifs de la ligue l’attend et pourquoi pas des sélections au match des étoiles. En espérant que cela arrive sous le maillot du Thunder. »

Lucas : Aaron Wiggins

« Aaron Wiggins a répondu en grande partie aux attentes que j’avais sur lui dans la preview du début de saison : je le voyais jouer une grande partie de la saison en G-League et finalement il a joué 24 minutes en moyenne sur 50 matchs et a même été dans le 5 majeur à plusieurs reprises, bénéficiant notamment des blessures. Il termine la saison avec 8,3 pts / 3,6 rbs / 1,4 ast en ayant réalisé 4 matchs à plus de 20 points. Malheureusement, malgré de bonnes performances, il a aussi montré ses limites défensives (là où je l’attendais beaucoup par rapport à son profil physique et ce qu’il avait pu montrer à Maryland) et n’a pas été le shooter que j’attendais en terminant à 30% de réussite à 3 points sur la saison. Je reste tout de même convaincu que Wiggins peut apporter quelque chose dans cette équipe, il a de vrais flashs offensifs que ce soit au scoring ou aussi à la passe, et a les capacités physiques pour devenir un bon défenseur. Je crois toujours en ses capacités de scoreur qu’il pourrait apporter en sortie de banc, que ce soit balle en main ou off ball et j’espère qu’il pourra continuer à se développer avec le Thunder la saison prochaine. »

Tom : Darius Bazley

« Je ne suis pas spécialement le plus grand fan du joueur, mais pourtant sa 3ème saison NBA me paraissait intéressante à surveiller. Pour une question de prolongation de contrat déjà, lui qui sera éligible à une extension cet été, pour une question de rôle aussi. En effet, malgré des moyennes honnêtes de 14pts et 7rbds l’année dernière, son apport sur le terrain était discutable. Pour moi, il a montré de bien meilleures choses durant la saison écoulée, et ce malgré un volume de stats en baisse (11pts, 6rbds). Après une entame de saison catastrophique au poste 4, Daigneault lui a enfin trouvé un rôle qui lui va bien, celui de poste 5 back-up. En attaque, il joue plus simple et touche plus souvent ses ballons près du cercle, ce qui lui permet de moins cogiter balle en main et d’augmenter son efficacité (51% à 2pts). Surtout, il est devenu un des plus gros atouts défensifs du Thunder, de part son utilisation et sa polyvalence. Il est devenu une vraie force de dissuasion pour les guards qui attaquent le cercle, mais peut aussi switcher sur tout type de profil avec son combo longueur – mobilité qui est de mieux en mieux utilisé. Il semble aussi avoir pris en maturité et a clairement pris confiance dans son nouveau rôle. A voir s’il signera une prolongation dès cet été, mais on peut enfin réellement se projeter sur son rôle dans le projet long-terme d’OKC. »

Les objectifs du début de saison ont-ils été respectés ?

Développement et… tanking

En début de saison, nous étions encore sous le coup de la déception d’avoir seulement un pick 6 lors de la dernière draft après une demi-saison bazardée pour perdre le plus possible. Même si Josh Giddey s’avère être un très bon choix au sortir de sa saison rookie, l’objectif était cette année de se mettre dans les meilleures dispositions possibles pour récupérer un top prospect de la cuvée 2022. Si la lottery peut encore nous faire déchanter, arriver 4ème pire bilan de la ligue est un bon pas dans ce sens.

Cependant, l’idée était dans le même temps de développer le young core déjà présent dans l’effectif. Si on peut regretter la fin de saison encore jouée avec des no names (on en parle après), les jeunes ont eu pas mal d’opportunités au cours de la saison et ont montré pour certains de très bonnes choses. Giddey a confirmé tout le bien que l’on pensait de lui, Mann a vu son rôle et son apport croitre au fil de la saison, Bazley a trouvé un rôle qui lui va bien et JRE + Wiggins ont surpris. Statu quo pour Poku et déception pour Maledon, mais dans l’ensemble les jeunes se sont plutôt bien développé au courant de l’année.

Faire des choix

En arrivant cette saison, on s’attendait à y voir un peu plus clair sur les membres du projet long terme à OKC. Force est de constater qu’on est toujours dans le flou, hormis sur certains joueurs. Si Shai et Giddey sont les pièces centrales de la construction d’effectif, des doutes persistent toujours sur Bazley (prolongation ?) ou Poku, tandis qu’un débat est en train de naître autour du cas Dort. Mann est sûrement le plus enthousiasmant, mais c’est à peu près tout et le tanking post-All-Star break n’a pas aidé.

Repères et stabilité

Comme l’année dernière, encore une saison à 2 vitesses pour OKC et c’est une déception. En effet, les matchs après le All-Star break perdaient de leur intérêt et de plus en plus de régen 2k étaient présents sur le terrain. Les blessures n’ont clairement pas aidé (épaule de Dort, cheville de Shai, hanche de Giddey, pied de JRE), notamment offensivement dans une campagne durant laquelle OKC a été la 2nde pire attaque de NBA (meilleurs que le Magic quand même). Le manque de talent sur les ailes et de shoot s’est clairement fait ressentir, et ce malgré le talent offensif de Shai et le génie créatif de Giddey. Un duo qu’on ne peut d’ailleurs toujours pas juger sur sa complémentarité, Giddey s’étant blessé à la hanche pile au moment du retour de blessure de SGA. On aurait aimé voir ce duo à l’œuvre ensemble en fin de saison (Daigneault avait parlé d’utiliser Shai plus souvent off-ball aux côtés de Giddey) pour développer leur complicité qui n’est pas la plus évidente à première vue (les deux aiment avoir le ballon, aucun des deux n’est efficace de loin).

Une saison galère en attaque donc, mais des bases intéressantes posées en défense. Si OKC n’est « que » dans le top 20 défensif de cette campagne 2021-22, c’est surtout dû à l’énorme turnover des 25 derniers matchs qui a impacté négativement le niveau défensif de l’équipe. Lorsque tout le monde était présent, le Thunder défendait bien, et ce malgré le manque de pivots fiables pour protéger le cercle. Beaucoup de switchs et d’aides, pas mal de profils longs et mobiles, si le Thunder a pris peu de blowouts pour une équipe de bas de tableau cette année, c’est en grande partie dû à son hustle et son intelligence défensive. OKC était même la 9ème défense NBA au All-Star break et a pu compter sur des Dort, Shai, Bazley ou Kenrich (voir JRE) pour faire le boulot de ce côté du terrain. En voilà un bon axe de développement pour la suite.

Pronostics de la preview et avis sur la saison a posteriori

Les pessimistes

Pierre : 22-60, 14ème

« Si mon bilan est faux, je suis globalement satisfait par le 24-58. Complétement acquis à la cause du tanking agressif, j’ai d’abord eu plutôt peur en début de saison. Plusieurs victoires ont été obtenus malgré des performances médiocres de SGA, Bazley ou Poku pour ne citer qu’eux. Et si les rookies ont été des pièces importantes de ces victoires, le besoin de talents supplémentaires dans le roster reste évident. Et puis, comme l’année dernière, la deuxième partie de saison a permis à l’équipe de remettre le tank d’aplomb. Des blessures à gogo, des joueurs laissés au repos, des joueurs utilisés de plus en plus faibles… La casse a été limitée pour aller chercher une belle place à la loterie. Oui la saison a été particulièrement pénible à suivre. Oui, on aimerait voir ce que cette équipe, au complet et à fond, peut proposer et espérer. Mais soyons patients. Comme Presti le rappelle souvent, la reconstruction est un travail de long terme, qui n’empruntera aucun raccourci. »

Tom : 22-60, 15ème

« Comme tout le monde, j’avais vu venir la saison en bas de tableau pour le Thunder, mais en sous-estimant tout de même la capacité des Rockets à perdre des valises de matchs. 4ème pire bilan de la ligue, c’est exactement la place que l’on avait l’année dernière avant la lottery – on espère avoir un peu plus de chance cette année – et c’est logique compte tenu des manques criants de l’effectif. Une purge à regarder offensivement, avec un cruel manque de shoot et même de talent sur les ailes, heureusement que Giddey était là pour faire vivre le ballon car certains matchs devenaient difficiles à regarder. Par contre, j’aime bien les bases défensives posées par Daigneault et ses joueurs. Une vraie capacité à switcher quasiment tous les postes, une bonne mentalité dans le domaine aussi, avec notamment Shai qui montre l’exemple et la belle progression de Bazley. Le Thunder a beaucoup perdu, mais souvent en se battant jusqu’au bout, c’est un bon point à signaler. Sinon, évidemment déçu de voir que notre saison s’est terminée lors du All-Star break, je n’ai rien de personnel envers Zavier Simpson et Vit Krejci mais j’aurais préféré voir plus de Giddey et Mann, quitte à gagner un peu plus. »

Les optimistes

Samson : 26-56, 13ème

« Sans avoir eu le pronostic comptable exact, j’ai au moins eu bon sur le scénario. Le Thunder était bien trop juste pour être proche du play-in et n’avait aucune marge de manœuvre. Les nombreuses absences ont annihilés les espoirs – s’il y en avait – de matchs à enjeux. Pourtant, même en étant très rarement au complet, l’équipe a montré qu’elle était trop forte pour tomber dans les bas-fonds de la NBA. La déception se trouve finalement dans la progression collective de l’équipe qui n’a pas pu évoluer tactiquement ensemble. Un deuxième point noir se trouvera peut-être au moment de la loterie. En attendant, nous pouvons tout de même nous réjouir des prestations individuelles de la plupart des jeunes. »

Constant : 30-52, 13ème

« Je savais que 30 victoires était trop optimiste. D’ailleurs, si vous lisez l’article de début de saison ou écoutez le pod je dis qu’on sera certainement aux alentours des 26 wins. J’ai cependant toujours maintenu que le Thunder allait remporter plus de matchs cette année que l’année dernière, certitude vérifiée. Ces 24 victoires nous seront peut-être utiles pour la loterie (ou pas, je penche plutôt pour le pas), mais avec un Shai au niveau dès le Game 1, moins de blessures, un clutch aussi bien géré que l’année dernière (gros recul cette année, qu’on a peu évoqué), et un Ouest relativement faible, un spot pour le play-in n’aurait pas été si loin. »

Il a vu l’avenir

Lucas : 24-58, 14ème

« Alors oui, j’ai trouvé le bilan exact du Thunder sur cette saison, mais j’aurais préféré me tromper pour qu’on puisse espérer un pick dans le top 3. Honnêtement, cette saison n’a apporté que très peu de certitudes pour la suite et seuls quelques joueurs comme Giddey et Mann ont su se démarquer du groupe pour montrer que le Thunder pouvait compter sur eux (sur le plan individuel) pour les saisons à venir. Le but de cette saison était de tester le plus de joueurs pour voir qui allait s’inscrire dans le futur de la franchise mais, même si beaucoup de joueurs ont eu leur chance, on a eu tellement de rotations dans le roster que l’on ressort de cette saison avec peu voir aucunes certitudes collectives. On peut aussi comprendre que c’est assez compliqué d’établir une idée et un style de jeu quand on sait que ça ne pourrait durer que le temps d’une saison et que l’effectif pourrait être chamboulé la saison d’après. Je suis tout de même confiant pour l’intersaison du Thunder, qui se jouera en grande partie à la loterie puis à la draft, avec deux dates à ne louper sous aucun prétexte. »

« PS: d’ailleurs pour continuer dans mes performances de voyance qui ont déjà fait leurs preuves, j’annonce qu’OKC draftera Bennedict Mathurin. »

Pour aller plus loin

Pour retrouver une analyse encore plus complète de la saison écoulée, n’hésitez pas à écouter le podcast sorti il y a une dizaine de jours.

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Une seconde saison de reconstruction en bas de tableau pour OKC qui ne surprendra personne, le tank s’est bien porté malgré une belle concurrence (bravo Houston). Pas la plus intéressante sur le terrain, mais on retiendra de bonnes promesses et rappelez-vous : toutes les équipes que vous voyez batailler pour le titre en ce moment sont passées par ce genre de périodes creuses. Dans l’actualité du Thunder, on vous donne RDV le 17 mai pour une lottery ô combien importante pour le futur.

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