Rookies 2021-22 : on fait le point au All-Star break

Le All-Star break arrive à son terme et le Thunder va entamer sa fin de saison avec un bilan de 18 victoires pour 40 défaites. Solidement installé au spot de 4ème pire équipe de NBA, OKC va bénéficier du retour de blessure de son leader, Shai Gilgeous-Alexander, mais a aussi pour but de continuer le développement de son noyau de jeunes talents. Après un premier point effectué un peu avant Noël, profitons de la trentaine de matchs supplémentaires pour analyser l’évolution de nos rookies.

Josh Giddey (pick 6)

Stats : 53 matchs, tous startés, 31.4 minutes
12.4 points, 7.8 rebonds, 6.4 passes, 0.9 interceptions, 0.4 contres, 3.2 turnovers
41.8% au tir (12.4 tentatives), 26.7% à 3pts (4 tentatives), 70.5% aux lancers (1.5 tentatives)

On commence avec un joueur qui fait pas mal parler de lui en ce moment, Josh Giddey. En effet, l’australien reste sur 3 triple-doubles consécutifs sur les 3 derniers matchs (après avoir été le plus jeune joueur à faire un triple-double en NBA début janvier), avec notamment une performance XXL au Madison Square Garden qui n’est pas passée inaperçue. Plus globalement, Giddey bénéficie à titre individuel de l’absence de Shai pour récupérer encore plus de responsabilités à la création, voire même au scoring, et répond surtout avec brio aux attentes. On pouvait craindre un effondrement d’OKC sans sa star canadienne, il n’en est rien avec un bilan de 4-6 sans SGA, et on peut dire merci à Giddey pour son apport offensif déterminant durant cette période (16.2 points, 9 rebonds, 7.5 passes à 46% au tir sur ces 10 matchs). En prime, on peut préciser qu’après avoir été élu Rookie du mois de novembre à l’Ouest, il a récidivé en décembre et en janvier (et l’aura probablement en février au vu de ses performances), et se positionne comme un candidat très sérieux au podium du trophée de ROY (Mobley semble tout de même intouchable en n°1).

On en avait déjà parlé dans le premier article il y a 2 mois, Giddey se démarque du reste de sa cuvée par ses talents de passeur. Sur les 30 derniers matchs, l’australien tourne quasiment à 7 passes de moyenne, avec 8 matchs à 10 passes ou plus et toujours cette sensation qu’il pourrait tourner à 8 ou 9 assists si ses coéquipiers mettaient des tirs derrière l’arc ou même des lay-ups (n’est-ce pas JRE). Il est suprême dans le domaine et utilise de plus en plus ses qualités évidentes au rebond pour lancer de bonnes séquences en transition après un rebond défensif. 8.6 rebonds de moyenne sur les 2 derniers mois, même en ayant connu Westbrook ce n’est pas banal pour un meneur, sachant qu’il prend 2 rebonds offensifs par match et est un des seuls d’OKC à jouer de manière intense dans ce domaine. Petit bémol sur le jeu de passes de Giddey, il perd aussi plus de ballons. Seulement 3 matchs à 1 perte de balle, aucun à 0, l’australien a tout de même du déchet notable dans son jeu. Cela est surtout dû à un manque d’application par moments, avec soit des passes trop fantaisistes, soit pas assez appuyées. On attend donc qu’il épure un peu plus son jeu sur cette fin de saison, même s’il reste évidemment le meilleur passeur de sa cuvée.

Il est aussi important de mentionner une certaine progression en défense de notre rookie. On avait pointé du doigt sa contribution dans le domaine à Noël, il reste certes un des moins bons défenseurs de l’équipe mais subit de moins en moins de ce côté du terrain. Mark Daigneault a moins besoin de le masquer et si Giddey reste assez moyen dans le domaine, il fait bien plus d’efforts et n’est plus un poids pour l’équipe. Une bonne défense NBA implique des efforts de tout le collectif et si le Thunder est la 9ème défense de la ligue, ce n’est pas pour rien.

On finit tout de même avec la progression la plus notable, c’est-à-dire celle au scoring. C’est simple, Giddey progresse partout. Plus de points, plus de tickets shoots, de meilleurs pourcentages que ce soit dans la peinture ou derrière l’arc, il reste un shooteur assez médiocre mais affiche des progrès notables dans le domaine. Ses finitions à moins de 4m du cercle sont très bonnes et Giddey hésite de moins en moins à prendre sa chance (seulement 4 matchs à moins de 10 tirs tentés). Il reste ce problème des lancers francs, qu’il provoque trop peu pour un joueur peu efficace de loin. Mais l’australien a assumé cette hausse de responsabilités, avec notamment 3 matchs à plus de 20 points, même si on se doute que le retour de SGA va entraîner une baisse de son scoring jusqu’à la fin de la saison.

Match référence : 14/02 @ Knicks
28 points, 11 rebonds, 12 passes, 1 interception, 7 turnovers
11/22 au tir, 3/4 de loin, 3/6 aux lancers en 38 minutes

Tre Mann (pick 18)

Stats : 45 matchs, dont 13 startés, 20 minutes
8.7 points, 2.2 rebonds, 1 passe, 0.7 interceptions, 0.2 contres, 0.8 turnovers
38.3% au tir (8.3 tentatives), 36.5% à 3pts (3.8 tentatives), 75% aux lancers (1.2 tentatives)

On poursuit avec un Tre Mann qu’on avait vu intégrer progressivement et de manière plus régulière la rotation de Daigneault durant le mois de décembre. Cela s’est poursuivi au mois de janvier avec 15-20 minutes en sortie de banc quasiment tous les soirs et quelques matchs à plus de 10 points qui faisaient plaisir. Finie la G-League pour l’ancien de Florida, trop fort pour ces conneries, et bienvenue dans une rotation NBA.

Mais le plus intéressant à analyser est son intégration dans le 5 majeur depuis 1 mois. Titulaire face à Indiana, il a ensuite profité de la blessure de Shai pour faire parti du starting five tous les soirs et a récupéré des tickets shoots. Sur ses 11 derniers matchs, tous en tant que titulaire, il n’a pris moins de 10 tirs que deux fois, et a pu montrer ses qualités indéniables de scoreur. 14 points de moyenne à 37% de loin, l’ancien de Florida a apporté ce spacing qui manque tant au Thunder cette année. S’il reste encore assez irrégulier dans son apport offensif (0/6 contre Toronto, 1/8 à Philadelphie), ses coups de chaud se font de plus en plus présents. Après avoir mis 29 points dans la victoire en prolongations à Dallas (bien chambré par Giddey pour ne pas en avoir mis 30 d’ailleurs), il a récidivé au Garden, en atteignant cette fois cette barre des 30 points. A coups de step-backs qui envoient Doncic ou Bertans sur Pluton, mais aussi de floaters et de finitions acrobatiques, Mann régale tout en gardant cette poker face qui semble être un hommage poignant envers Lady Gaga tant il ne célèbre aucun de ses paniers. Il ne lui manque plus que de la consistance près du cercle, parce que seulement 40% de réussite à 2pts avec ses qualités de finisseur, c’est étonnamment faible.

Il faut aussi mentionner son bon apport défensif. En effet, Mann reste impliqué des deux côtés du terrain et défend clairement mieux que ce que j’imaginais avant sa draft. Il s’intègre bien au système défensif de Daigneault, mais doit tout de même régler certains problèmes de fautes qui l’empêchent parfois de jouer autant que prévu.

Match référence : 14/02 @ Knicks
30 points, 2 rebonds, 1 passe, 2 interceptions, 1 turnover
9/16 au tir, 4/7 de loin, 8/8 aux lancers en 31 minutes

Jeremiah Robinson-Earl (pick 32)

Stats : 44 matchs, dont 36 startés, 23 minutes
7.1 points, 5.8 rebonds, 1 passe, 0.6 interceptions, 0.3 contres, 0.8 turnovers
40.1% au tir (6.6 tentatives), 33.3% à 3pts (3.4 tentatives), 71.4% aux lancers (1 tentative)

On passe à Jeremiah Robinson-Earl, le pivot titulaire d’OKC, qu’on avait laissé sur une grosse crise au tir de loin après un beau début de saison. On peut d’ailleurs commencer par parler de son apport offensif, qui reste globalement le même. De bons écrans, un vrai QI basket, mais du savon dans les mains et une réussite correcte mais sans plus derrière l’arc. Ses finitions au cercle sont atroces, ce qui est dommage car son placement et ses mouvements sont eux très bons. On sent la formation de role player intelligent typique de Villanova, il faut maintenant que JRE bosse son efficacité au cercle pour assurer sa place dans le projet du Thunder à moyen/long terme.

Cependant, si JRE joue autant, c’est en premier lieu pour son apport défensif. Il est déjà un bon rebondeur malgré son manque de taille et ses mains en mousses, du fait de son très bon placement ainsi que de son implication dans le domaine. Mais c’est surtout son intelligence défensive et sa polyvalence qui font beaucoup de bien à la défense d’OKC. Il gêne bien les lignes de passe adverses mais est surtout capable de switcher sur n’importe qui. Son combo résistance physique / mobilité lui permet d’être un atout important dans le système défensif de Daigneault.

Malheureusement, JRE est blessé au pied depuis 1 mois et l’incertitude règne sur son retour. Il sera réévalué mi-mars et on espère le revoir d’ici la fin de saison, même s’il n’aura sans doute que peu d’opportunités supplémentaires dans cette campagne 2021-22.

Match référence : 21/01 @ Hornets
12 points, 11 rebonds, 2 passes, 2 interceptions
5/8 au tir, 2/4 de loin en 23 minutes

Aaron Wiggins (pick 55)

Stats : 34 matchs, dont 20 startés, 22.4 minutes
7.1 points, 3.4 rebonds, 1.1 passes, 0.7 interceptions, 0.2 contres, 0.8 turnovers
46.4% au tir (5.7 tentatives), 30.7% à 3pts (2.6 tentatives), 70.6% aux lancers (1.5 tentatives)

Il est temps maintenant de parler du dernier rookie d’OKC sur cette cuvée 2021, Aaron Wiggins. L’ancien de Maryland avait déjà intégré ponctuellement la rotation du Thunder en début de saison, il en est maintenant un membre à part entière. Titularisé sur 18 des 31 derniers matchs, il a donné satisfaction et bénéficie de plus de 20 minutes par match, une sacrée surprise ! S’il revient difficilement d’une petite blessure récente, il ne faut pas oublier que ses mois de décembre et janvier sont très convaincants, en témoigne le contrat garanti qu’il a signé durant le All-Star break.

Ses titularisations sont principalement dues à son profil qui le rend intéressant pour l’équipe. Poste 2-3 assez costaud, il est même capable de jouer sur les ailes aux côtés de Dort et d’apporter un plus défensivement. S’il n’est pas élite dans le domaine, il reste bon et son agressivité est un atout pour OKC. Si son avenir à long terme dans le projet du Thunder reste à définir, il est actuellement un role player intéressant qui est bénéfique à l’équipe d’un point de vue défensif.

Mais c’est en attaque que Wiggins a surpris son monde. On avait déjà ciblé ses limitations au tir, jusqu’ici rien ne change, il n’est pas le plus fiable. Cependant, il est un vrai bon slasher et trouve les bonnes lignes de pénétration pour faire mal aux raquettes. 59% à 2pts, la stat est éloquente mais peu étonnante lorsqu’on voit la qualité de ses finitions au cercle. Pas ultra techniques, mais efficaces, Wiggins va droit au but. Il a notamment 2 matchs à plus de 20 points à son actif à la fin décembre, preuve qu’il est aussi capable de temps à autre d’apporter une contribution offensive intéressante.

Match référence : 26/12 vs Pelicans
24 points, 6 rebonds, 1 passe, 2 turnovers
8/10 au tir, 2/4 de loin, 6/8 aux lancers en 32 minutes

Vit Krejci (pick 37 de la draft 2020)

Stats NBA : 6 matchs, 5.2 minutes, 1 point, 0.8 rebonds, 0.3 passes, 0.3 turnovers

Stats G-League : 14 matchs, 20.9 minutes
6.5 points, 4.9 rebonds, 2.5 passes, 1.1 interceptions, 0.2 contres, 1.4 turnovers
48.4% au tir (4.6 tentatives), 44.8% à 3pts (2.7 tentatives), 55.6% aux lancers (0.7 tentatives)

On finit cet article avec 3 rookies qui ont fait leurs débuts en NBA cette saison, font parti de l’effectif jusqu’à la mi-avril, mais ont très peu joué dans la grande ligue. Krejci est le seul contrat garanti de ce groupe et a pu bénéficier des absences pour jouer 3 des 4 dernières rencontres d’OKC. Peu de conclusions à tirer tant le temps de jeu est restreint, mais il semble déjà apporter un peu de qualité défensive. Si on s’attarde sur ses stats de G-League, il a là aussi peu joué récemment, et on attend donc toujours de voir cette qualité de tir entrevue dans l’anti-chambre de la NBA se matérialiser chez les « pros ».

Lindy Waters III (non drafté, two-way contract)

Stats NBA : 3 matchs, 4 minutes, 1.7 points et 0.3 rebonds

Stats G-League : 28 matchs, 19.9 minutes
8.2 points, 3.3 rebonds, 1.1 passes, 1.1 interceptions, 0.3 contres, 0.3 turnovers
47.7% au tir (5.4 tentatives), 41.9% à 3pts (4.2 tentatives), 92.2% aux lancers (0.9 tentatives)

Passons maintenant à Lindy Waters, 24 ans, qui a signé récemment un two-way contract après de bonnes performances avec le Blue. Il est né dans l’Oklahoma, a joué en NCAA à Oklahoma State, il paraissait donc logique que sa première expérience en NBA soit à OKC. Là aussi l’échantillon avec le Thunder est faible, mais ce que l’on a entrevu va dans le sens de ce que disent ses stats de G-League : c’est une gâchette à 3pts. Le geste est très fluide, la confiance en son tir à l’air là aussi et ses pourcentages aux lancers sont très bons (même s’il en tente peu). Il tente 3/4 de ses tirs derrière l’arc et semble donc être un spécialiste à 3pts, ce qui ne peut pas faire de mal au Thunder actuellement.

Olivier Sarr (non drafté, two-way contract)

Stats NBA : 2 matchs, 7 minutes, 2 points, 2.5 rebonds et 1 contre

Stats G-League : 23 matchs, 15.7 minutes
7.7 points, 5.8 rebonds, 1.1 passes, 0.3 interceptions, 0.5 contres, 0.8 turnovers
52.4% au tir (5.4 tentatives), 33.3% à 3pts (1.2 tentatives), 78.5% aux lancers (1.2 tentatives)

On conclut avec une petite dose de chauvinisme : notre second two-way contract qui remplace Paul Watson, coupé, est français. Sarr a convaincu les dirigeants de lui faire confiance, mais là encore l’échantillon de matchs en NBA est trop faible pour se faire un avis sur le joueur. La seule chose que l’on peut dire, c’est que le profil du niortais (taille, rebond, contre) correspond à un besoin du côté d’OKC, qui n’a que Pokusevski comme 7-footer.

Second bilan très encourageant donc pour nos jeunes qui continuent de progresser à vue d’oeil. On avait peu de doutes sur le « nez fin » de Sam Presti, mais il est toujours satisfaisant de voir que le young core a l’opportunité de s’exprimer, surtout dans une période de reconstruction comme celle que l’on vit dans l’Oklahoma.

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