Après une victoire aussi belle qu’inattendue face aux Mavs il y a de cela 48 heures, le Thunder avait l’occasion cette nuit de poursuivre sa belle série en enchaînant une troisième victoire consécutive, ce qui ne lui était plus arrivé depuis le milieu du mois de Décembre. Face à eux, un adversaire bien connu puisque le Thunder l’a joué (et battu) en début de semaine : les Blazers. L’occasion donc pour Luguentz Dort et toute la troupe de confirmer le coup de mieux malgré la blessure de Shai.
Pour ce match, pas mal d’absents des deux côtés. Pour la franchise de l’Oklahoma, aux habituels Shai et Roby, sont venus s’ajouter JRE, absent pour six semaines, ainsi qu’Aaron Wiggins, blessé lui aussi à la cheville lors du dernier match et qu’on ne devrait pas revoir avant plusieurs semaines. Mark Daigneault n’a donc pas d’autre choix que de bricoler sa rotation intérieure et il décide d’aligner Diakité en 5, aux côtés de Bazley en 4. Ce dernier n’a d’ailleurs été qu’une seule fois titulaire sur les quinze derniers matchs qu’il a joué précédemment. Un choix que l’on peut critiquer tant le manque de spacing de cette raquette est flagrant, et tant Baze s’affirme de plus en plus comme un vrai pivot moderne. Côté Blazers, en plus de l’hécatombe de blessés, il y a eu aussi un petit trade (vol) avec les Clippers. Exit donc Robert Covington et Norman Powell, présents lors de la confrontation de début de semaine.
Fil du match
Le début de match n’est pas vraiment semblable à celui de Dallas. En effet, on voit un Thunder qui peine à déployer son jeu offensif. On voit beaucoup de tirs à 3 points, avec peu de réussite, et ceux qui étaient à la fête Jeudi dernier semble louper leur début de partie, notamment un Tre Mann qui loupe ce qu’il réussissait face aux Mavs. Cette impuissance du Thunder se traduit par le fait que l’on voit même Diakité tenter des 3 points, évidemment manqués. Malgré cela, OKC reste dans le match, notamment grâce à ses 6 rebonds offensifs dans le seul premier quart, domaine dans lequel on est plutôt bons et qui permet de combler ce manque évident de talent offensif. Deuxième point : la défense. Une fois de plus, le Thunder s’appuie sur cette dernière pour rester devant, notamment en empêchant largement les Blazers de bénéficier de tirs ouverts, notamment de loin. Il est donc normal qu’après 12 minutes, OKC bénéficie d’une avance de 2 points mais sur un tout petit score (21-19), en grande partie grâce aux 8 points de Lu Dort.
Le second quart-temps est lui plus compliqué. Malgré un bon passage offensif en début de quart-temps qui permet au Thunder de prendre deux possessions d’avance, la défense n’est plus aussi efficace et laisse les Blazers prendre feu de loin, notamment un Tony Snell qui va mettre 11 points (dont 3 tirs primés) dans ce seul quart-temps. Et offensivement, on ne peut pas dire que ce soit la fête. Le Thunder n’arrive pas à trouver de bons tirs près du cercle, n’arrive pas non plus à trouver des bonnes lignes de drive, et se contente globalement de ne tenter que des 3, avec donc plus ou moins de réussite. Sur les 20 tirs tentés du quart-temps, 16 seront des 3 points. C’est trop et ce n’est pas suffisant de réussite pour être viable. Seul Ty Jerome et Kenrich Williams semblent être en mesure de trouver un moyen de marquer. Et au final, un two-for-one loupé et un jump shot de Simons au buzzer de la mi-temps permettent à Portland de prendre l’avantage au retour des vestiaires (50-46).
Le début du troisième quart-temps est quant à lui véritablement inquiétant. OKC n’a absolument aucun rythme offensif et n’arrive pas à se défaire d’une bonne défense des Blazers. De l’autre côté, Nurkic se fait plaisir avec Diakité et l’écart finit par grimper, pour atteindre finalement les 10 points (58-48) avant que Mark Daigneault ne prenne un temps-mort pour essayer de stopper l’hémorragie. C’est à ce moment qu’OKC va retrouver ses bases offensives. Grâce à un Josh Giddey qui décide de passer à la vitesse supérieure au scoring et à 3 tirs primés consécutifs, OKC envoie un run de 18-9 pour revenir à un petit point de Portland. Le match, qui semblait se diriger tout un droit vers un blow-out, a totalement été relancé grâce à ces 3 minutes où OKC a su se remettre les idées en place. Le Thunder se permet même de reprendre les commandes à 2 minutes de la fin du quart-temps, avant qu’un 3 de McCollum (son unique de la soirée) redonne l’avantage aux Blazers, 76-75.
Ces 12 dernières minutes s’annoncent très mal pour le Thunder. En effet, le banc ne parvient pas à marquer le moindre point pendant deux minutes, et les Blazers reprennent 5 points d’avance. Sur le point de craquer, c’est encore une fois les rebonds offensifs et Kenrich Williams qui vont venir soulager le Thunder. Si vous ajoutez à cela un Muscala qui se met en jambes et une défense qui ne laisse absolument plus rien passer, vous obtenez un lead Thunder avec 9 minutes à jouer, lead que les hommes de Mark Daigneault ne lâcheront plus jamais. On croit même le match plié lorsque Lu Dort plante un nouveau 3 à 5 minutes du terme pour donner 3 possessions d’avance à son équipe. Mais pendant 3 minutes, aucun point ne sera marqué, des deux côtés, alors que le Thunder semblait être en mesure de définitivement plier l’affaire. Et en NBA, si vous ne pliez pas l’affaire, vous pouvez vous faire rattraper. Portland revient à -3 et a même l’opportunité de revenir à -1 avec 16s à jouer. Fort heureusement, la défense va s’accrocher et tenir. Il faudra quand même transpirer une fois de plus, lorsque, après le jeu des lancers, Anfernee Simons est à peu de choses d’égaliser au buzzer et d’envoyer le match en overtime. Mais une nouvelle fois en deux jours, OKC tient sur la dernière possession, cette fois-ci pour s’adjuger sa troisième victoire en autant de matchs joués sans Shai.
MVP
Difficile d’élire un MVP tant cette victoire est à mettre au profit du collectif. Ty Jerome aurait largement pu se retrouver dans cette position, Kenrich Williams aussi, mais finalement c’est bien Lu Dort qui se retrouve MVP de ce match. Il aura été le seul à mettre de loin sur la première mi-temps, à un moment où le Thunder ne rentrait rien, et il aura été l’un des artisans de la remontée du troisième quart avec ses 10 points. Plus globalement sur ce match il sera resté dans la droite lignée du match face à Dallas, avec de l’adresse de loin (4/8) et peu d’erreurs offensivement, à peu près tout ce qu’on peut lui demander. Mais surtout, c’est défensivement qu’il aura été très fort. Rien de nouveau me dirait-vous, puisque Luguentz Dort aime tout particulièrement les arrières de Portland, notamment un McCollum, qui n’est pas assez physique et qui manque de rapidité (le point faible de Dort, les petits rapides). Résultat, un 9/24 pour C.J et une ligne arrière tenue d’une main de maître par Lu, avec en plus de cela des fautes offensives provoquées comme on lui connaît. Si ces dernières semaines il semblait lui aussi connaître un coup de mou, et ce des deux côtés du terrain, il est le premier bénéficiaire de la blessure de Shai et joue parfaitement sur ces 3 matchs. A voir s’il sera capable de tenir le rythme, notamment au niveau de sa réussite au tir qui on le sait, est une montagne russe permanente, mais pour l’instant, on retrouve un Luguentz Dort qui fait plaisir.
Débrief
Un banc toujours aussi précieux
Ce match marque un pallier symbolique franchi par le banc du Thunder. En effet, c’est le 200e match consécutif où le banc du Thunder marque 20 points ou plus, une performance que personne à l’heure actuelle en NBA n’a reproduit, et un total qui risque de monter pendant encore quelques temps tant Mark Daigneault se repose sur ces remplaçants. Encore une fois, ces derniers auront été cruciaux. On peut parler de la perf assez folle de Ty Jerome, qui termine avec 11 points et 8 passes (record en carrière), mais aussi de Kenrich Williams, ultra-complet (10/6/4/2) et ultra-important dans les moments chauds, notamment en début de quatrième quart, et enfin de Mike Muscala, véritable facteur X côté OKC et qui est venu montrer à Diakité que faire des stats c’est bien, faire gagner son équipe c’est mieux. Bref, avec ces 3 hommes à 10 points ou plus, OKC a une nouvelle fois remporté la bataille du banc et donc, le match. Malgré une rotation qui s’amoindrie à cause des blessures (seulement 9 joueurs utilisés cette nuit), on peut toujours compter sur la seconde unit pour venir aider offensivement les titulaires.
La défense, encore et toujours
Lors de la confrontation de début de semaine, le Thunder avait limité les Blazers à 42% au tir et 81 points. Cette nuit, le Thunder a limité les Blazers à 39,6 % au tir et seulement 93 points. On le sait, OKC est une bonne défense (border top 10) et c’est cette dernière qui est à l’origine de quasiment toutes les victoires d’OKC cette saison, ce fût encore le cas cette nuit. Hormis un second quart un peu plus compliqué défensivement, les hommes de Mark Daigneault ont su faire d’ébouter l’attaque de Portland, l’obligeant notamment à tenter des tirs beaucoup trop compliqués, sans réel espace pour l’attaquant. Seul Nurkic et Snell auront finalement des tirs ou des prises de position au poste relativement ouverts, mais pas suffisamment pour battre le Thunder. Et je crois qu’il faut souligner l’apport d’un Darius Bazley dans cette défense. S’il a été plus que maladroit offensivement (1/6), il apporte ce calme et cette présence qui fait beaucoup de bien. En plus de cela, il est de plus en plus souvent assigné en mission défensive sur des arrières (il a défendu Simons plus d’une possession), tout en étant capable de les tenir en face de lui. Si Dort est le pilier de la défense extérieure, Bazley est sans aucun doute le pilier de la défense intérieure. Et grâce à ces deux-là qui entraînent le reste de l’équipe avec eux (suffit de voir les efforts défensifs de Giddey récemment ou ceux de Mann toute la saison), OKC défend fort et gagne des matchs grâce à sa défense.
En bref

Highlights
Box-score


Troisième match sans Shai, troisième victoire consécutive pour les hommes de l’Oklahoma qui semblent confirmer leur regain de forme. Victoires qui font du bien à l’équipe et qui n’handicapent pas trop nos chances à la lotterie puisque les autres équipes derrière nous gagnent aussi. Dernier match de ce mini road-trip cette nuit, avec une visite du côté de Sacramento qui pourrait bien être synonyme de 4e victoire tant le niveau des Kangz est faible ces derniers temps. En tout cas profitons, parce que le calendrier redevient salé très rapidement.