Troisième match de la saison pour OKC et première rencontre devant son public au fraichement nommé Paycom Center pour affronter les Philadelphia 76ers. Le Thunder sortait de deux performances décevantes, que ce soit dans le jeu et dans le score et se devait de réagir face à une équipe ayant de hautes ambitions mais des problèmes en interne avec le cas Ben Simmons à gérer.
Dans le 5 majeur d’OKC, on note le retour de Derrick Favors qui remplace Isaiah Roby au poste de pivot, pour le reste c’est du classique avec le quatuor Giddey – SGA – Dort – Bazley pour l’accompagner. Du côté des 76ers, Embiid, incertain avant la rencontre, débute bien aux côtés de Maxey – Curry – Green – Harris. A noter que le roster du Thunder était au complet pour ce match, tandis que Doc Rivers devait composer avec les absences de Drummond et Milton (cheville) ainsi que de Simmons.
Fil du match
Le match débute sur un mid-range raté d’Embiid et les 76ers mettent les premiers points par l’intermédiaire de Tobias Harris. OKC rate beaucoup de choses et il faut un shoot à mi-distance de Favors pour enfin ouvrir le compteur après un 6-0 Philly. Giddey prend déjà les choses en main et tente de trouver ses coéquipiers mais cela reste compliqué face à une bonne défense adverse. On note aussi la bonne agressivité de Bazley, qui est certes maladroit au tir mais très bien rentré dans son match via son implication défensive et tente de mettre du rythme en attaque, en témoigne sa séquence durant laquelle il contre Maxey avant de tenter de postériser Joel Embiid en transition (au final, le contre est sale mais l’intention y est pour Darius). Cependant, c’est plus compliqué défensivement et le Thunder subit la loi de Seth Curry qui débute sur les chapeaux de roue. Au bout de 6 minutes, Daigneault prend un temps-mort alors que l’arrière de Philly est déjà à 11 points à 4/5 au tir et 2/2 à 3 points.
En sortie de ce temps-mort, l’attaque d’OKC va de mieux en mieux. Le ballon circule bien via les bons choix de Giddey notamment mais Curry continue d’envoyer des ogives à 3 points, tandis qu’Embiid profite de la sortie de Favors pour punir le Thunder qui a osé mettre Robinson-Earl sur lui en défense. JRE ressortira assez vite pour laisser le 5 Maledon – Mann – Williams – Pokusevski – Muscala finir le quart-temps face à un Embiid qui profite des trappes d’OKC pour servir son pote sniper dans les corners. Au final, les 76ers mènent 36-26 au bout de 12 minutes, avec 23 points à 8/10 (6/7 à 3 points) pour le frangin du Chef qui a dégainé avec la réussite dont on le sait capable.
Dans le second quart-temps, les débats s’ouvrent sur un spin move de Georges Niang (oui, vous avez bien lu). Kenny Hustle est fidèle à sa réputation en apportant du bon des deux côtés du terrain et la défense du Thunder profite de la présence d’Embiid et Curry sur le banc pour faire des stops. Malheureusement, l’attaque est en berne et deux banderilles à 3 points envoyées par Danny Green donneront 16 points d’avance aux visiteurs. A ce moment-là, le match aurait pu partir en blowout, malgré l’apport de Giddey dont le floater est soyeux en plus d’être efficace, mais Gilgeous-Alexander débute son show. Une interception qui mène à un dunk de Bazley, une pénétration qui donne 2 points et une autre qui offre des lancers, Shai leur fait la misère et conclut ce second quart-temps avec un step-side à 3 points qui montre qu’il a bossé ses skills offensifs loin du cercle cet été. Le Thunder rentre aux vestiaires avec 8 points de retard (51-59) et on tient peut-être à ce moment-là notre premier match à suspense d’OKC de la saison.
De retour en seconde mi-temps, SGA continue d’être agressif vers le cercle. On retrouve notre franchise player de calibre All-Star, avec ces performances qui justifient que la fan base du Thunder descende dans les rues pour demander à ce qu’il ait son étoile. Dans le même temps, Giddey fait toujours du bien, ce qui permet à OKC de redevenir à 6 points malgré une réussite catastrophique à 3 points, avant que les 76ers ne remettent des tirs de loin et reprennent leur dizaine de points d’avance qu’ils conservent depuis le coup de chaud de Curry en début de partie. Durant ce quart-temps, le Thunder continue de bien attaquer et profite d’un bon apport de Moose qui, malgré la présence d’Embiid en face, contribue à la bonne prestation collective.
Les 12 dernières minutes de la partie commencent malheureusement mal. La connexion Giddey-JRE marche bien en attaque mais OKC prend l’eau défensivement via les rafales à 3 points de Korkmaz, Niang et même Thybulle. Philly met un run de 11-0 qui fait mal et mène 98-80. Cependant, notre équipe a de la ressource et Dort nous réserve une séquence de hustle qui donne une envie irrépressible d’acheter son maillot. Du harcèlement et une interception sur le pauvre Korkmaz qui semblait ne pas être venu ici pour souffrir, un passage en force provoqué et une finition costaude près du cercle ; Luguentz Dort ne s’avoue pas vaincu et son fighting spirit emmène l’équipe avec lui. Giddey plante un and-one, Muscala met encore un 3 points et SGA, malgré des difficultés de loin, participe à la réaction d’orgueil de son équipe avec un floater compliqué et un mid-range. A 3 minutes de la fin, le match n’est pas fini et on apprécie la ténacité dont font preuve les joueurs de l’Oklahoma. Mark Daigneault met ses meilleurs joueurs du soir sur le terrain (un 5 SGA – Dort – Giddey – Bazley – Muscala) et veut jouer la gagne, une première cette saison pour le Thunder. Une défense ¾ terrain qui provoque une perte de balle et un 3 points de Giddey ramène OKC à 9 points, mais Curry tue le match, encore avec un tir à 3 points. A 36 secondes du terme de cette partie, les joueurs de banc rentrent et le Thunder abdique mais après un beau combat face à une grosse écurie de l’Est.
MVP
Malgré la superbe performance de Josh Giddey, qui a décidément une plus grande maturité dans sa manière de jouer que la plupart des joueurs de son âge, le MVP de la partie côté OKC est évidemment Shai Gilgeous-Alexander. Enfin une performance digne de son standing pour l’arrière du Thunder, avec 29 points, 6 rebonds et 8 passes (9/19 au tir, même si 1/6 de loin) mais aussi une belle agressivité vers le cercle (10/12 aux lancers) et des actions de grand talent, à l’image de son step-side à 3 points en fin de second quart-temps. Il a pris les choses en main lorsque son équipe en avait besoin et a permis aux supporters du Paycom Center d’y croire dans un match qui était pourtant mal embarqué.
Débrief
C’est donc une troisième défaite en autant de matchs pour le Thunder, mais une performance bien plus encourageante que les deux précédentes face, pourtant, aux 76ers de Joel Embiid et d’un Seth Curry incandescent.
Des manquements défensifs dans la raquette
Notre manque d’options au poste de pivot n’est pas un secret et cela s’est fait ressentir sur ce match aussi, d’autant plus que l’on jouait un des meilleurs intérieurs de la ligue. Pourtant, Embiid n’a pas performé au-dessus de ses standards individuels. 22 points et 9 rebonds pour le camerounais, beaucoup d’équipes subissent ce genre de performances dans la ligue, mais 6 passes décisives, dues aux prises à deux tentés par OKC sur le pivot de Philly qui a attiré la défense sur lui et servi ses coéquipiers ouverts (Curry en a bien profité notamment).
C’est surtout au rebond que le Thunder a souffert, en laissant de trop nombreuses secondes chances à leurs adversaires (12 rebonds offensifs pour les 76ers).
Le manque de taille dans la raquette sera un problème récurrent cette saison. Daigneault a essayé 3 joueurs, mais Favors et surtout JRE sont trop petits pour défendre contre des pivots dominants comme Embiid. Cela explique par ailleurs le temps de jeu de Muscala, au-delà de sa bonne performance offensive.
Des problèmes de spacing …
De ce point de vue-là, OKC a été dans la continuité de son début de saison. 8/31 à 3 points (25%), c’est trop peu en NBA aujourd’hui et lorsqu’on compare avec la réussite des 76ers sur le match (17/41 à 3 points, 41%), la différence est notable ; c’est un des arguments qui permet d’expliquer la défaite du Thunder la nuit dernière.
Pourtant, pas mal de tirs étaient plutôt ouverts, mais seul Muscala (encore lui) a rentré ses tirs de loin (3/4). Beaucoup de déchet donc de ce point de vue, avec Dort et SGA qui tournent à 1/6, tandis que Bazley est à 0/4 et Mann ou Maledon à 0/2. Ty Jerome n’a d’ailleurs pas joué sur cette partie, lui qui tournait à 42% à 3 points pour 5 tentatives la saison dernière et aurait pu espacer le terrain dans une équipe en maladresse dans le domaine.
… mais malgré tout une attaque intéressante et de l’envie
En effet, malgré le manque de spacing, OKC a bien attaqué et dépasse pour la première fois de la saison la barre des 100 points marqués. De ce côté du terrain, le Thunder a été intéressant, en alternant plutôt bien entre des séquences de jeu collectif et les possessions individuelles. Giddey a beaucoup cherché ses coéquipiers dès le début du match (le pick and roll Giddey – JRE marche bien), voulait impliquer tout le monde et a plutôt bien trouvé Muscala et Williams qui étaient en forme. Shai a aussi participé à la bonne circulation de balle du Thunder mais via des séquences en isolation de grande classe, qui lui permettaient de représenter une menace de plus en plus pressante et de lâcher la balle à des coéquipiers ouverts en attirant la défense à lui.
Du côté défensif, nous avons parlé des lacunes dans la raquette, mais le collectif du Thunder a aussi montré de l’envie. Dort a été un enfer pour les adversaires sur certaines possessions, tandis que Bazley est récompensé de bons efforts avec 2 contres.
Cela mis bout à bout, nous avons enfin eu un match disputé, après deux défaites violentes. Le Thunder est rarement revenu à moins de 10 points, c’est vrai, mais n’a jamais été réellement lâché non plus. Daigneault et ses joueurs ont joué la gagne jusqu’à la fin, en témoigne la présence de Muscala en fin de partie plutôt que d’un jeune à développer. Certains en ont d’ailleurs fait les frais avec des temps de jeu réduits (Poku 6 minutes, Mann 9 minutes, Maledon et JRE 13 minutes, Roby n’a même pas joué), tandis que d’autres ont beaucoup transpiré sur le parquet (Dort à 37 et SGA à 38 minutes).
En bref

Highlights
Encore une défaite pour le Thunder donc, qui pointe en bas de classement avec un bilan de 0-3. Mais on peut qualifier ce résultat de défaite encourageante au vu de la bonne implication collective et des performances de certains (SGA, Giddey), surtout face à un adversaire costaud comme les 76ers. Prochain match dans la nuit de mardi à mercredi, à 2h face aux Warriors de Stephen Curry.