Deuxième match de la saison et deuxième match à l’extérieur pour le Thunder. Dans un des plus gros matchs à enjeux de la saison, OKC retrouve un concurrent direct au first pick de la prochaine draft. D’ailleurs, l’enjeu est double ! Comme le mentionnait Joe Mussatto sur Twitter, les deux franchises sont à 23 victoires chacune dans l’histoire des faces à faces au sein de la grande ligue. En résumé, le gagnant passera devant l’autre en terme de victoires dans l’histoire pendant que le perdant prendra un avantage en vue de la draft. Quoi qu’il en soit, on sera heureux à la fin du match !
Au niveau des 5 majeurs, mini surprise côté Thunder. Mark Daigneault a aligné les mêmes joueurs que face au Jazz hormis Favors, remplacé par Roby. Giddey – Gilgeous-Alexander – Dort – Bazley – Favors ont donc débuté la rencontre. Côté Rockets, Green – Porter Jr – Tate – Wood – Theis étaient présents à l’entre-deux.
Fil du match
Le match débute par un 3 points de Jae’Sean Tate puis un raté de Roby sur une offrande de Giddey. A peine 30 secondes de jeu et les nerfs sont déjà tendus. Après un affreux 7-0 concédé par les visiteurs, le rookie du Thunder cesse de créer pour scorer à 3 points le temps d’un instant. L’Australien alterne entre le bon et le trop risqué. Mais comment lui en vouloir ? Les mouvements sans ballon de ses coéquipiers sont mauvais ou inexistants. Puisque l’adresse ne suit pas et que le mouvement de balle ne permet pas des accès faciles au cercle, il faudra se contenter de quelques points en contre-attaques, après des rebonds offensifs ou des rares exploits individuels pour scorer. Un SGA totalement à la rue et un Dort fantomatique n’aident pas…
Un peu d’adresse retrouvée dans le début de second QT par Maledon, JRE et Williams permet au Thunder de ne pas être largué. Malheureusement, cela ne durera pas puisque la défense ne suit pas. OKC ne performe ni en protection de cercle, ni en défense extérieure. Le manque de taille, de capacités athlétiques mais surtout d’envie se fait directement ressentir. Offensivement, rien ne changera jusqu’à la fin de la 1ère mi-temps. Les shoots extérieurs ne rentrent pas et on ne voit rien d’autre que des 1vs1. Les Rockets ont juste à venir en aide pour ne pas encaisser. Résultat ? Le match est déjà plié à la pause : 47-69 Rockets.
En sortie de vestiaires, les joueurs du Thunder repartent sur les mêmes bases. Aucune envie d’attaquer et de défendre ensemble. Personne ne fait les efforts pour les autres en défense ou du moins ils le font tous n’importe comment. Lorsqu’un joueur de Houston passe son vis-à-vis, les 5 joueurs du Thunder courent dans la raquette comme des U9 qui veulent attraper le ballon… Les Rockets n’ont plus qu’a sortir le ballon vers celui qui est le plus ouvert et ça donne 3 points. De l’autre côté du terrain, ils continuent d’abuser des 1vs1. Aucun système ou presque n’est mis en place. L’adresse de Muscala ne changera pas le visage de l’équipe.
Comme souvent la saison dernière, le 4ème QT aura servi à faire tourner le plus possible l’effectif. On aura dû se contenter de quelques flashs individuels sans penser au négatif. Pokusevski a été adroit en début de QT, Williams a été l’auteur d’un joli contre sur Tate, Mann a enflammé la fin de match comme il pouvait avec deux 3 points et c’est à peu près tout. Le Thunder s’incline aussi largement que logiquement sur le score de 124-91. A noter la présence de Krejci en fin de match, auteur d’une magnifique brique pour clore le spectacle.
MVP
Comme face à Utah, personne n’a mérité le trophée de MVP. Néanmoins, Kenrich Williams aura eu l’honneur d’être le moins mauvais. Avec 12 points, 4 rebonds, 3 passes, 1 contre, 5/10 au tir dont 2/3 de loin, l’homme au mulet a plutôt bien rempli sa ligne de stats. Contrairement au reste de l’équipe, il a été le seul à montrer un soupçon d’intelligence défensive. Souvent bien placé, il a su provoquer deux passages en force. Son envie et son agressivité ont aussi fait du bien à voir au sein de ce marasme. Bien qu’il ait produit du déchet dans le jeu offensif, c’est sûrement lui qui a été le plus propre de l’équipe dans ce secteur. Bref, un match complet pour Kenny hustle malgré la lourde défaite.
Débrief
La nuit dernière, le Thunder a entamé officiellement sa première série de défaites. Un match calamiteux dans tous les aspects du jeu et malheureusement, il n’y a rien eu de très positif à se mettre sous la dent.
Un manque flagrant de pivot
Comme pour le match à Salt Lake City, nous aurions pu parler du manque d’adresse ou encore du fait que le match a été plié dès les premières minutes. Seulement, les joueurs ont été mauvais dans tellement de domaines que nous n’avons pas la nécessité de se répéter.
On le savait déjà avant le début de la saison, le Thunder manque cruellement de came au poste 5. En terme de nombre de joueurs essayés par Daigneault au poste de pivot tout va bien. Roby, Bazley, Favors, Muscala et JRE ont eu des minutes à ce poste. Malheureusement, c’est au niveau de l’efficacité et du talent que ça ne va pas. Aucun d’entre eux a le niveau pour être titulaire en NBA au poste 5 et ça se remarque très vite sur le terrain.
En défense, le manque de taille ne permet pas d’intimider le moindre attaquant adverse. La raquette est sans arrêt accessible pour tous les joueurs des Rockets. Pour palier à ce problème, les joueurs n’ont trouvé qu’une seule solution, refermer l’accès au cercle. Malheureusement, en resserrant les espaces et en se regroupant dans la raquette, les jeunes d’OKC ont provoqué des failles énormes. Pendant tout le match, à chaque pénétrations, plusieurs joueurs de Houston se retrouvaient seuls à 3 points.
La mauvaise nouvelle, c’est qu’on ne voit pas comment Mark Daigneault pourra régler ce problème. Evidemment, les joueurs peuvent faire mieux en défendant plus intelligemment, en choisissant qui va aider et quand plutôt que d’y aller tous en même temps. En revanche, même comme ça, soit l’accès au cercle sera ouvert, soit au moins un joueur adverse sera libre.
En résumé, ce manque de pivot n’augure rien de bon pour la progression de l’effectif.
Un jeu offensif inexistant
Au vu de la prestation offensive de l’équipe, 91points c’est très bien payé. Sans même parler de l’adresse qui a encore une fois été catastrophique (37% au tir dont 33% de loin), le jeu collectif du Thunder a été aux abonnés absents.
Sachant que SGA n’a pas encore débuté sa saison, que Dort a été très discret, que Bazley n’est toujours pas à la hauteur des attentes et que Giddey n’est qu’a son deuxième match en NBA, il est difficile d’espérer une belle prestation offensive. Seulement, même s’il est important de ne pas être trop exigeant dès le deuxième match de la saison avec une équipe aussi jeune, on est en droit d’exiger mieux dans les intentions.
A la manière des Rockets en fin de période James Harden, OKC a joué en fer à cheval autour de SGA dans le rôle du barbu. Le problème, c’est que ce style de jeu avait déjà des limites à Houston. Alors avec des joueurs qui ne sont pas spécialistes du tir à 3 points et Shai – aussi talentueux soit il – qui est a des années lumières du niveau d’Harden en 1 contre 1, il est inenvisageable de gagner un match en NBA.
Hormis ces nombreuses phases en fer à cheval, le Thunder n’a proposé que des pick and roll pour SGA, des rares systèmes extrêmement mal exécutés – avec des joueurs mal placés, dans le mauvais tempo et en manque de rythme – ou des attaques vers le cercle désespérées. Encore une fois, on ne peut pas exiger un jeu bien léché dès le deuxième match de la saison, surtout au Thunder, mais on est en droit d’espérer un semblant de quelque chose.
En bref

Highlights
Que vous ayez vu le match ou non, vous l’aurez bien compris, le Thunder a produit un match catastrophique. Personne n’était dedans et on ne peut pas tirer grand chose de positif de cette rencontre. On espère que les joueurs sauront se relancer dans la nuit de dimanche à lundi à 1h face aux 76ers en plein feuilleton Ben Simmons.