Dernier match à la Chesapeake pour une équipe d’Oklahoma City ultra amoindrie par les absences d’un bon nombre de joueurs. Après 3 défaites consécutives, les hommes de Mark Daigneault affrontaient une autre équipe en difficulté en ce moment, les Raptors de Toronto. Peut être une occasion de retrouver le chemin de la victoire… ou pas…
On en parlait juste avant mais la liste des absents était déjà conséquente au dernier match (Horford, Muscala, G.Alexander, Bazley et Dort), elle est est encore plus longue pour ce match. En effet, Aleksej Pokusevski est lui aussi out (protocole sanitaire), tout comme Ty Jerome (touché à la cheville). C’est donc avec seulement 9 joueurs disponibles qu’OKC va jouer cette partie et avec un 5 de départ, encore une fois inédit : Maledon, Mykhailiuk, Williams, Roby et Brown. Coté Toronto, Kyle Lowry est absent et Nurse commence le match avec Van Vleet, Trent, Anunoby, Siakam et Baynes.
Fil du match
Le début de match est réussi, en attaque principalement. Du mouvement de balle qui crée des bonnes positions de tirs et de l’adresse, en particulier pour Svi et Williams. Cependant, en défense, on est vite en difficulté à l’image d’un Roby qui galère face à Siakam (2 fautes en 3 minutes). Mais tout ça ne dure que très peu de temps. Les Raptors se chauffent et placent un 19-3 en milieu de quart à coup de banderilles de loin (Trent, Siakam, Van Vleet et Anunoby) pendant que nous, on fait tout l’inverse (turnovers, shoots manqués). Mais les rentrées des joueurs du banc vont faire du bien à OKC … 15-3 pour le Thunder pour finir le quart grâce notamment à une belle adresse à 3pts de Jackson et l’écart n’est plus que 2 points à la fin des 12 premières minutes, 32 à 30 pour les Raptors.
Le début de 2e acte est serré. Si les Raptors sont efficaces dans la périphérie, le Thunder alterne bien le jeu intérieur (avec la provocation de faute) et le jeu extérieur. Cette constante va se poursuivre mais avec plus d’efficacité côté canadien. Van Vleet mais surtout Trent vont continuer de nous punir de loin et vont porter l’écart à près de 10 points à moins de 4 minutes de la mi-temps malgré les très bons passages de Miller (8 points) et de Jackson (10 points). L’écart reste quasiment le même jusqu’à la fin de la 1ère mi-temps malgré les bonnes minutes de Brown (offensivement) et de Mykhailiuk. Toronto, passé en small ball dans ces dernières minutes, fait payer les errements défensifs de Brown notamment et mène 67 à 59 à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, le collectif du Thunder va se montrer et réduire de façon significative l’écart. Les 5 joueurs présents sur le parquet durant ce début de quart vont scorer alors que les Raptors commencent à déjouer. (75-74 Toronto 7’). Isaiah Roby, très bon dans ce quart temps, va même permettre à OKC de passer devant pour la première fois de puis le premier quart, sur un énième rebond offensif. L’adresse des canadiens (longue distance surtout), qui était une force pour eux en première mi-temps, va complètement disparaître et va compliquer les choses dans leur efficacité offensive. Malgré énormément de tirs manqués, ils vont limiter la casse par quelques réussites proche du cercle et profiter des petites approximations d’Oklahoma City pour maintenir l’écart jusqu’à la fin du 3e acte. Ils vont même reprendre le lead sur une dernière action assez folle de Gary Trent Jr, qui d’autre. 89-87 pour Toronto à l’entame du dernier quart.
Les premières minutes de cette dernière période vont être à l’avantage du Thunder. Même si l’ancien Blazer nous fait toujours mal, OKC répond par le collectif et, que ce soit sur attaque rapide avec Mykhailiuk ou sur attaque placée avec Jackson ou Miller, on trouve des solutions. Pendant que Toronto ne va pas marquer de points pendant 4min30, Svi Mykhailiuk va prendre littéralement feu, scorant 10 points consécutifs dont 2 tirs à 3pts incroyables, permettant au Thunder de prendre 8 points d’avance. Quelques erreurs ensuite des joueurs d’OKC vont donner l’occasion aux visiteurs de resserrer l’écart (+4) avant le début du money time. Mais Théo Maledon (and one) et Roby de loin vont redonner 9 points d’avance à leur équipe, un écart qui ne sera jamais comblé par les Raptors qui enchaînent les mauvaises décisions dans cette fin de match. Le Thunder retrouve donc le succès après une belle prestation collective. Score final : 113 à 103 pour Oklahoma City !
MVP
Dans une vraie prestation collective, il est souvent compliqué de ressortir un joueur mais cette fois-ci, un joueur est apparu comme une évidence. Et ce joueur, c’est Svi Mykhailiuk ! Statistiquement, Moses Brown (20 points, 12 rebonds) aurait pu prétendre à un second « titre » de MVP en 3 matchs mais l’impact de l’ukrainien fut bien plus important. En effet, le récent arrivant du Michigan qui démarrait pour la 2e fois consécutive a pris feu au meilleur des moments, à l’approche du money time, en mettant 10 points consécutifs (dont 2 gros tirs à 3pts), ce qui a permis à son équipe de terminer le match plus tranquillement et de l’emporter. Au total, c’est 22 points à 9/14 aux tirs et 4/8 à 3pts accompagné de 9 rebonds. Plus globalement, Svi est très intéressant depuis son arrivée dans l’Oklahoma et valide petit à petit le choix de Presti de l’avoir récupéré au profit d’un Hamidou Diallo (aussi performant avec Detroit). Ce choix sera même peut être encore plus bénéfique dans les années à venir…
Débrief
Un effort collectif qui paye !
Comme je l’ai déjà évoqué dans le paragraphe « MVP », c’est avant tout une performance collective qui a permis de remporter ce match. Depuis l’accumulation des absences chez les joueurs phares de l’équipe, les autres hommes de Mark Daigneault, ceux qui sont disponibles, répondent exclusivement par le collectif et ils sont enfin récompensés par une victoire ! Encore une fois, sur 9 joueurs qui ont participé au match, 7 d’entre eux ont marqué minimum 10 points. Mais plus que les stats, l’impression visuelle est très plaisante. En effet, les joueurs sont parfaitement lucides sur leur niveau individuel et savent que, la plupart du temps, l’équipe adverse a plus de talents sur le papier qu’eux (ce fut encore le cas face aux Raptors cette nuit). Mais à l’image d’un Svi Mykhailiuk ou d’un Isaiah Roby (17 points 10 rebonds 3 passes), le collectif et le partage du ballon les mettent en valeur. A noter enfin, le très bonnes prestations de Justin Jackson (12 points, 4 rebonds, 3 assists) qui, a chaque fois qu’il a du temps de jeu, est bon dans la création comme dans la finition et de Darius Miller (11 points, 4/6 FG, 3/5 à 3pts) qui a été très efficace en bout de chaîne.
Une seconde mi-temps de haut niveau !
Après une première mi-temps bien compliquée, surtout défensivement, le Thunder a très bien réagi au retour des vestiaires, infligeant un 54-38 durant les 24 dernières minutes de la partie. Ce qui a véritablement changé, c’est notre efficacité défensive. En première mi-temps, on laissait trop de libertés aux shooteurs adverses (surtout durant le 1er quart) et nos maladresses défensives et notre trop grande agressivité ont permis aux Raptors de nous sanctionner sur la ligne (surtout durant le 2e quart). En seconde mi-temps, ces problèmes ont bien disparu. Des stats pour imager ça : 67 points encaissés en première mi-temps contre 38 en seconde ; 43% de réussite à 3pts en première mi-temps pour les visiteurs contre 26 en seconde. Si on a su régler quelques éléments comme nos rotations défensives ou nos habilités à défendre les 1 contre 1 passé la pause, on a aussi largement profité d’une mauvaise équipe des Raptors et de leur niveau assez alarmant dans le 4e quart temps. Contrairement à leurs adversaires du soir, les hommes de Daigneault ont su être réguliers dans leur performance offensive et adroits durant tout le match, sans avoir des pourcentages exceptionnels (45% FG – 42% à 3pts) mais c’est la qualité de notre 4e quart et du clutch qui a changé la donne par rapport aux derniers matchs. Si on montrait de belles choses ces derniers temps, on avait l’habitude de craquer dans le dernier acte (ce qui était bien mieux pour notre tanking, il faut le dire) mais hier, ce ne fut pas le cas. On peut remercier les 10 points consécutifs de Svi Mykhailiuk en milieu de quart et la maladresse incroyable des canadiens durant tout le quart, ce qui nous a permis de renouer avec la victoire.
Une raquette dominante
Depuis l’arrivée de Tony Bradley et le choix de faire jouer Moses Brown au profit de Mike Muscala ou d’Al Horford, le Thunder se retrouve toujours avec un poste 5 qui ne s’éloigne jamais trop du panier et avec une présence au rebond qui est au centre de nos préoccupations. Cette nuit, on en a eu la preuve formelle. 64 rebonds à 35 ! 19 rebonds offensifs à 7 !! Avec ce genre de statistiques, on peut difficilement perdre un match de basket. Aucun joueur du 5 de départ n’a pris moins de 7 rebonds sur la partie, le duo Brown-Roby (12 rebonds dont 7 offensifs pour le 1er ; 10 rebonds dont 4 offensifs pour le 2nd) a d’ailleurs largement dominé le duo Baynes-Siakam (9 rebonds à eux 2) qui ont fait preuve d’une passivité assez folle. Ce genre de performance aux rebonds et plus globalement dans la raquette (30 points marqués sur 2nde chance contre 9) est aussi le résultat d’une implication collective irréprochable et d’une envie de bien faire absolument indéniable. Et, c’est très plaisant à suivre, même si le tank n’est pas aussi efficace qu’on aurait pu l’imaginer ou même le souhaiter…
En bref

Highlights
Après trois défaites de suite, cette équipe expérimentale du Thunder retrouve la victoire et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est mérité ! Maintenant, il serait bien de se remettre à perdre car gagner des matchs de temps en temps n’est pas idéal pour notre objectif principal : la lottery ! Prochain RDV : en Arizona, face aux Suns, samedi à 4h, où on retrouvera 2 anciennes légendes du Thunder, Abdel Nader et Cameron Payne (et aussi Chris Paul).