Jalen Smith 2

Quels Bigs à la draft ?

Moment fort de l’intersaison, la draft arrive à grand pas. L’occasion pour nous de vous présenter des joueurs qui pourraient intéresser le Thunder avec le choix 25. Après les guards et les forwards, ce dernier article de notre trilogie cous propose notre scouting de plusieurs bigmen, ainsi que l’avis d’expert d’Alan du média Envergure.

Pourquoi un big ?

Comme cela a été développé dans les articles précédents et dans nos podcasts, la franchise d’OKC semble se diriger dès l’année prochaine vers une reconstruction profonde. De nombreux départs dans l’effectif devraient être enregistrés, et les postes intérieurs sont concernés. Danilo Gallinari, poste 4 titulaire la saison dernière et arme offensif majeur de l’équipe, ne sera probablement plus en Oklahoma. Son contrat arrive en effet à son terme, et il est peu probable de le voir prolonger à OKC. Au-delà de ce premier départ important, d’autres incertitudes sont présentes. D’abord, Nerlens Noel, back-up pivot de luxe depuis 2 ans, est agent libre cet intersaison et pourrait être intéressé par un contrat plus long et plus onéreux avec une autre franchise, qui a des prétentions plus hautes. Son profil de rim runner protecteur de cercle ainsi que ses bonnes performances ces dernières années en font un free agent plus qu’intéressant pour de nombreuses équipes. Ensuite, la place de Steven Adams dans la reconstruction peut interroger. Le Big Kiwi arrive dans la dernière année de son gros contrat et il n’est pas certain qu’il soit conservé à son issue. Adams, qui aura 28 ans en 2021, semble dans une timeline différente que celle de la franchise, bien qu’il pourrait être un vétéran important dans la reconstruction. Enfin, Mike Muscala, role player vétéran, a une player option l’année prochaine, et il n’y a pas vraiment d’informations sur son désir de rester ou non dans la franchise. Ces nombreux éléments peuvent pousser le front office du Thunder à drafter un jeune pivot qui sera une pièce de la future reconstruction. Au final, la seule certitude sur plusieurs saisons réside en Darius Bazley. Comme Shai Gilgeous-Alexander ou Lu Dort, le rookie a d’ores et déjà montré des qualités qui font de lui un prospect essentiel à un futur succès. Si le Thunder souhaite drafter un pivot, il peut être intéressant de réfléchir à son fit avec Bazley, poste 4 qui peut à terme driver, créer balle en main et peut-être tirer de loin. De même, le futur coach de Thunder peut avoir une préférence pour un pivot traditionnel, à la Steven Adams, ou plus moderne, qui servira aussi à apporter du spacing.

Les cibles potentielles

  • Aleksej Pokusevski (19 ans, 214cm, 94kg, 222cm d’envergure, Olympiakos B)

On commence ce scouting par l’un des prospects les plus intrigants et atypiques de la draft. Ces dernières années, un profil intéresse de nombreuses franchises : celui de « licorne ». Ce profil d’intérieur capable de tirer à 3pts, de créer, de protéger le cercle tout en étant grand et athlétique, s’il a parfois entrainé des erreurs à la draft, a aussi entrainé d’exceptionnelles réussites (Davis, Towns, Porzingis…).

Pokusevski, jeune joueur serbe de l’Olympiakos, a presque tout d’une « licorne ». Malgré sa taille (2m14), il est d’abord un joueur extrêmement mobile et dynamique. Quand on regarde les images du joueur, on est vite marqué par sa mobilité et sa capacité à courir. Il peut finir les contre-attaques ou remonter le terrain à la même vitesse que les guards ou forwards, poste qu’il a d’ailleurs occupé en compétition FIBA avec la Serbie.

Poku est ensuite l’un des meilleurs shooteurs à la draft au poste de pivot. Sa gestuelle, surtout pour un joueur aussi grand, est quasi parfaite. Il tire haut, vite et tout le temps en rythme. Son footwork lui permet en plus de tirer dans presque n’importe quelle position, et dans de nombreuses situations, que cela soit en spot-up, en trailer, sur Pick&Pop et en sortie d’écran. Ses capacités au shoot sont impressionnantes malgré des pourcentages moyens et pourront être une arme redoutable en NBA.

Une autre qualité du Serbe est sa vision de jeu et ses capacités de création. Balle en main, Poku est capable de faire des passes et de créer comme un meneur. Il arrive d’ailleurs à trouver des angles de passes que certains guards de cette draft ne voient pas. Son bon handle lui permet en plus de dribbler en levant la tête et de jouer des contre-attaques en tant que porteur de balle. Son QI basket offensif semble enfin être très développé. Son handle lui donne aussi de bonnes capacités sur les drives, complétés par un bon toucher prêt du cercle.

S’il a toutes les qualités d’un ailier voir d’un guard, Pokusevski n’a pas forcément les armes d’un intérieur plus classique. Il a été très peu utilisé en tant que poseur d’écran et dos au cercle en post-up, où il ne sait pas forcément montré très efficace.

J’ai été plutôt dithyrambique sur le Serbe depuis le début de ce scouting mais il a un très gros défaut actuellement : son manque de muscle et de poids. Il est très fin et léger, ce qui le pénalise dans de nombreuses situations. Près du cercle, il a tendance à subir le contact et à se faire bousculer, ce qui l’empêche d’être dominant. Cela lui porte aussi préjudice en défense, où il peut se faire enfoncer par l’intérieur adverse ou se laisser dominer. La problématique pourra s’étendre sur les drives ou les switchs, où il ne pourra pas s’imposer physiquement.

La défense n’est d’ailleurs pas son point fort, et ne le sera probablement jamais. S’il se montre bon contreur avec un bon timing (les 2m22 d’envergure aident bien) et qu’il pourra peut-être devenir un protecteur de cercle décent, il n’est pas encore à l’aise sur les 1vs1 et manque même parfois d’envie et d’intensité dans le domaine. Mais sa mobilité et sa vitesse pourront potentiellement devenir un atout dans le futur dans une défense plus agressive ou en switch s’il prend du poids.

Un autre point négatif est le manque de haut niveau de compétition. Il a pu jouer en compétition international jeune avec la Serbie, mais a presque seulement évolué en équipe B à l’Olympiakos, ce qui a compliqué son scouting pour les spécialistes.

Pokusevski est un gros pari, mais qui pourrait être fortement récompensé s’il arrive à se développer physiquement et à s’adapter aux athlètes NBA. Néanmoins, en fin de premier tour et en année 0 d’une reconstruction, cela serait un très bon choix pour OKC, qui n’a pas grand-chose à perdre. Son fit avec Bazley semble en plus idéal, puisqu’il apporterait le spacing qu’il manque au Thunder. La franchise aurait d’ailleurs promis à Poku de le drafter avec son choix 25 s’il était encore disponible…

  • Tyler Bey (22 ans, 204cm, 98kg, 213cm d’envergure, Colorado Buffaloes)

Ceux qui suivent la draft de près se demanderont peut-être pourquoi Tyler Bey fait partie de notre article sur les bigmen. Bey a effectivement des caractéristiques physiques et un rôle actuel qui le font de lui plutôt un grand forward. Mais cela pourrait très vite évoluer avec son arrivée en NBA.

En effet, le futur de Tyler Bey et sa réussite en NBA pourrait se faire dans un rôle de d’intérieur. Avec ses 2m04 et sa très grande envergure, Bey semble d’abord capable de contenir la plupart des intérieurs adverses. Si on ajoute à cela ses énormes capacités athlétiques, qui lui ont permises d’impressionner pas mal de scouts au combine, Bey s’affirme comme un gros potentiel défensif.

Pendant son long cursus à Colorado, Bey s’est montré capable de défendre sur presque toutes les positions, et sera parfait en NBA pour une défense en switch, tant il peut contenir les guards les plus rapides et est rarement sanctionné. Atout supplémentaire : il se montre très intelligent défensivement, et a une très forte compréhension du collectif défensif. Il est très souvent bien placé et décisif. Bey a pour devenir un défenseur élite, ce qui lui permettra de gagner des minutes dès l’année prochaine dans une rotation NBA.

S’il a prouvé en défense, Bey se montre beaucoup plus brut en attaque. Il ne semble d’abord pas vraiment en mesure de sanctionner les défenses adverses par du tir extérieur. Il a très peu tenté de tirs extérieurs lors de son cursus universitaire et sa gestuelle, qui reste correct, ne donne pas vraiment espoir quant à une grosse progression dans ce secteur. Son tir ne semble pas vraiment stable et optimal, et il a eu peu d’occasions de l’utiliser. Si on ajoute à cela un handle plutôt douteux et des pertes de balles, Bey n’a pas vraiment les qualités offensives d’un ailier.

Ce sont ces derniers éléments qui laissent penser que Bey a un futur rôle d’intérieur en NBA. En NCAA, il a été efficient lors de son utilisation en tant que poseur d’écran sur Pick&Roll. Sa verticalité, sa vitesse, sa grosse détente ainsi que son footwork en font un très gros finisseur près du cercle. Il a aussi montré une envie de prendre des tirs à mi-distance, où il semble plus à l’aise qu’à 3pts, mais aussi en post-up, où il a développé quelques moves. Il est alors logique de l’imaginer en tant que poste 4 ou 5 small ball, avec presque que des shooteurs autour de lui, qui lui laissent la raquette et des accès au cercle pour s’exprimer.

Bey a donc un profil de role player intéressant pour de nombreuses équipes, puisqu’il pourra dès sa première année être un véritable atout défensif. Son fit au Thunder n’est pas idéal ou évident, l’effectif étant déjà faible en shoot et en spacing. Mais sa venue permettrait à OKC d’avoir une assise défensive potentiellement élite. Alors, la franchise va-t-il encore une fois favoriser les qualités athlétiques et l’aspect défensif chez un prospect ?

  • Kilian Tillie (22 ans, 208cm, 99kg, 208cm d’envergure, Gonzaga Bulldogs)

Cocorico ! Après Théo Maledon chez les guards, Kilian Tillie est le deuxième français que l’on a scouté pour cette rubrique. Après un cursus universitaire complet à Gonzaga et plusieurs coups d’arrêt liés à de graves blessures, Tillie se présente à la draft et pourrait être une bonne pioche pour de nombreuses franchises.

Tillie arrive en NBA avec un principal atout : son tir. 44% au total sur ses 4 années, sur environ 240 tirs. Très efficace, Tillie est en plus capable de shooter dans de nombreuses situations : en Pick&Pop, qu’il a énormément joué à Gonzaga, en fin de transition, quand il arrive en trailer, en spot-up voire en sortie d’écran ou sur les handoffs. Sa gestuelle est de plus presque parfaite avec de très bonnes prises d’appuis et il tire étonnamment vite pour un joueur de sa taille. Enfin, il peut tirer de loin, voir très loin sans réellement changé sa gestuelle, ce qui montre son grand talent dans le domaine. Dès son entrée en NBA, le français apportera du spacing et une menace extérieure.

Mais au-delà d’être un potentiel stretch 5, Tillie a un champ de compétences offensif bien plus dense. Il a d’abord un excellent toucher près du cercle, et peut finir à pleine vitesse ou sur Pick&Roll avec un floater. Son toucher lui permet ensuite de jouer en post-up et de se créer des situations de fadeaways ou de tirs à mi-distance. Enfin, il a même montré par flashs des capacités à jouer les short-roll et à trouver le joueur seul à l’opposé, une qualité rare chez les jeunes pivots. Pour finir, son QI basket est très développé, comme il le montre par exemple sur les post-up où il trouve très bien les joueurs qui coupent au cercle.

Si on cherche les limites du jeu offensif de Tillie, deux éléments semblent se détacher. Dans un premier temps, avec un handle limité, il n’est pas capable de driver au cercle en partant de la ligne à 3pts pour aller finir au cercle ou fixer la défense. Il serait très intéressant pour son futur de développer cette capacité puisque les défenseurs feront un close-out agressif sur lui s’il est bien servi, et qu’il pourra alors être en mesure de les sanctionner par le dribble. Dans un deuxième temps, et c’est ce qu’il fait que Tillie n’est « que » annoncer en fin de premier tour, sa plus grosse limite est physique. Le français manque d’explosivité, de vitesse et n’est pas le joueur le plus aérien. Il n’est pas non plus très lourd ou très long. Ce déficit physique l’empêche de dominer sous le cercle et de s’imposer au rebond offensif. Il lui arrive aussi de subir le contact face aux intérieurs plus physiques.

Les limites physiques du Français sont d’ailleurs une problématique aussi en défense. Tillie ne sera probablement jamais un bon protecteur de cercle en NBA, et sera dominé physiquement par les pivots traditionnels. Il n’excelle pas non plus au rebond. Mais on peut pondérer cet aspect négatif car il est doté d’une grande intelligence de jeu et de placement pour compenser ces problèmes. Il a un bon timing de contre et se montre plutôt correct sur les mismatchs quand il se retrouve à défendre un guard. Tillie est aussi très combattif et intense, et est prêt à batailler dur pour aider son équipe. Ces éléments lui permettront peut-être de ne pas être négatif en défense.

Le dernier point à aborder lorsqu’on parle de Tillie, et le plus important, est son problème de blessure. Tout le cursus universitaire du français a connu de nombreux stops à cause de plusieurs graves blessures, qui font de lui un joueur fragile, et comme je l’ai indiqué auparavant, avec un certain déficit athlétique. Sans ces blessures, Tillie serait sûrement resté moins longtemps en NCAA, ou serait plus haut dans les mock draft. Mais, même s’il a potentiellement le talent et le shoot pour être un joueur visant la lottery, les pépins physiques, ainsi que son âge, effraient les franchises.

J’apprécie énormément le style de jeu de Tillie, et il me semble vraiment adapté aux besoins du Thunder et à une collaboration avec Shai Gilgeous-Alexander et Darius Bazley. Il pourrait être cette menace extérieure qui étire la défense adverse et créé des espaces pour les drives, tout en étant utile sur P&R. Presti passera-t-il au-dessus des doutes sur ses blessures pour sélectionner le frenchy ?

  • Isaiah Stewart (19 ans, 206cm, 107kg, 223cm d’envergure, Washington Huskies)

En début d’article, j’ai parlé de Pokusevski comme d’une potentielle licorne et comme l’archétype du pivot moderne, capable notamment de tirer à 3pts. Isaiah Stewart est lui aux antipodes de ce profil, et se rapproche du pivot traditionnel.

Stewart est un monstre physique, un vrai buffle sur le terrain. S’il n’est pas le plus grand pivot de la draft, il a une très grande envergure et est très tanké. Son morphotype n’est pas sans rappeler celui de Lu Dort, en plus grand. En plus de sa densité physique, il est rapide, capable de jouer les contre-attaques et d’offrir des solutions en trailer. Stewart n’est pas le pivot le plus technique, mais ses capacités physiques font de lui un prospect annoncé en fin de premier tour.

Une chose saute aux yeux quand on regarde les images de Stewart : son hustle et son envie de se dépasser chaque seconde passée sur le terrain. Le pivot met une intensité incroyable des deux côtés du terrain, ce qui lui permet de compenser de nombreuses lacunes techniques et un jeu encore très brut.

En effet, offensivement, Stewart n’est pas encore un joueur accompli. Il n’est pas capable de tirer à l’extérieur et se contente de tirs à 4 ou 5m que la défense lui laisse prendre. Avec ses qualités physiques, il a été bien entendu énormément utilisé sur P&R, où il a fait valoir ses qualités de vitesse et où il a montré un footwork intéressant et un bon toucher près du cercle. Il semble néanmoins manquer de verticalité sur ses situations, ce qui l’oblige à finir souvent les pieds au sol. Stewart n’a d’ailleurs pas un jeu très aérien, et est plus à l’aise près du parquet. Par contre, il sait se placer et bousculer les défenseurs pour s’imposer aux rebonds offensifs, où il sera une vraie menace.

A Washington, le pivot a aussi été utilisé en post-up, et il a montré qu’il a développé quelques moves pour trouver un accès au cercle ou se placer pour un hook. Par contre, chaque action semble difficile avec lui. Il semble devoir se battre et utiliser son hustle sur chaque situation pour pouvoir produire quelque chose de positif. Chaque action est une bataille, où il doit pousser le pivot adverse et résister au sol pour pouvoir obtenir ce qu’il désire. Si son envie est son principal atout, cela ne donne pas forcément une image positive des capacités techniques du joueur.

Un dernier point positif pour Stewart : il est plutôt à l’aise aux lancers francs. Si on ajoute à ça son tir à mi-distance, peut-il se développer comme une menace extérieure ? En tout cas, Stewart, qui n’a pas de capacité sur le dribble ou en création, sera exclusivement utilisé en fin de chaîne en attaque, pour finir près du cercle pour l’instant.

Défensivement, il est très dur d’analyser Stewart. Les Huskies sont en effet réputés pour utiliser à outrance la défense de zone, où Stewart avait une place centrale. Ce type de défense n’a pas permis de voir le pivot sur énormément de situations de P&R ou sur des switchs face à des guards. Mais Stewart, contrairement à Lu Dort à qui j’ai pu le comparer dans le morphotype, manque de mobilité latérale, capacité primordiale pour défendre en NBA aujourd’hui. Il ne semble pas prêt à défendre autrement qu’en drop, où il essayera de protéger le cercle.

Son côté accrocheur et son envie sont par contre aussi un atout en défense. Il est plutôt à l’aise pour les joueurs qui essayent de le poster et n’hésite pas à les bousculer. C’est un assez bon contreur, bien que ses stats ont été augmentées par la défense de zone, et il a un bon timing. Enfin, il a de bonnes qualités en box-out et aux rebonds défensifs, où il pourra apporter presque instantanément dans une rotation NBA.

Pivot à l’ancienne avec un skillset pas très développé, Stewart a un profil que beaucoup d’équipes NBA ne souhaitent pas avoir désormais. Mais, en sortie de banc, l’énergie du pivot pourra être un vrai atout. Son mental et son envie font aussi de lui un joueur avec une énorme marge de progression, et prêt à travailler pour gagner sa place. Je ne suis néanmoins pas fan du profil, et il ne semble pas être un bon fit avec Bazley et les autres prospects du Thunder.

  • Xavier Tillman (21ans, 203cm, 111kg, 213cm d’envergure, Michigan State Spartans)

Xavier Tillman n’est pas le prospect le plus marquant ou le plus excitant de cette draft ou même de cet article, mais il a tout d’un joueur intéressant et NBA ready.

Parmi toute la liste de bigmen de cet article, Tillman est le joueur avec la panoplie offensive la plus complète. D’abord, Tillman est le joueur le plus intelligent et collectif. Il sait se mettre au sacrifice pour le bien de son équipe, et sait aussi tirer la couverture à lui ou sanctionner les défenses quand c’est nécessaire. Il fait très peu d’erreurs et de mauvais choix.

L’exemple le plus concret de son intelligence de jeu est sa capacité à poser des écrans et à exploiter cette situation favorable. Il pose de bons écrans et lit ensuite très bien le jeu pour assurer un panier facile. Sur Pick&Roll, il est capable de finir près du cercle des deux mains avec un très bon toucher, d’utiliser des floaters ou de tirer à mi-distance. C’est aussi l’un des seuls à avoir montrer une aisance à jouer les short-roll et à trouver les shooteurs à l’opposé. Sa vision de jeu et sa qualité de passe font de lui un créateur intérieur très intéressant. Il pourrait avoir certaines responsabilités à la création en sortie de banc en NBA.

Tillman est très bon sur les P&R, mais est aussi en mesure de driver de la ligne des 3pts et de passer un intérieur plus lent que lui pour finir au cercle ou trouver une passe pour un tir à 3pts. Il ne semble pas déranger par le fait de dribbler et est plutôt à l’aise.

A la panoplie offensive de Tillman il ne manque que le tir à 3pts. S’il en a pris quelques-uns l’année dernière, il n’est pas encore efficient sur Pick&Pop et en spot-up pour être considéré comme une vraie menace. Sa gestuelle n’est pas élite mais reste correct, et il a une bonne marge de progression dans ce domaine. A voir s’il peut ajouter cette arme à son jeu une fois arrivé en NBA.

Au-delà de son âge, le principal défaut de Tillman est sûrement son physique et ses capacités athlétiques. Tillman est un intérieur de petite taille (2m03) et malgré une bonne musculature et une grande envergure, il sera en difficulté face aux gros pivots NBA. Pour un joueur de sa taille, il est au final assez lent et assez peu explosif, ce qui peut être un défaut pour s’imposer sous le cercle, et ce qui l’empêchera de jouer ailier dans la grande ligue.

Défensivement, son manque d’explosivité est aussi un handicap, mais Tillman le compense très bien grâce à son intelligence et sa dureté. Bon rebondeur, il est très efficace et précieux sur les box-out. S’il n’est pas élite aux contres, il est fort et résiste bien quand les pivots adverses l’attaquent au poste. Il peut avoir le rôle de général en défense puisqu’il a montré de vraies qualités de communication et de leader. Pour finir, lorsqu’il a eu à défendre au large face à des guards, il s’est révélé être plutôt mobile et pas aussi handicapant que d’autres prospects, ce qui l’aidera à gagner des minutes en NBA.

Tillman n’est pas le prospect avec le plus haut plafond. Il semble destiné à être un role player toute sa carrière. Mais il est déjà bon joueur, qui ne sera pas négatif et qui aura des minutes en sortie de banc. S’il arrive à développer un tir extérieur, il sera très intéressant offensivement. Ce n’est peut-être pas le prospect idéal pour le Thunder, puisqu’il n’a pas un potentiel monstre, mais Tillman, à l’image de Desmond Bane chez les guards, apportent de nombreuses certitudes.

  • Jalen Smith (20ans, 208cm, 102kg, 218cm d’envergure, Maryland Terrapins)

Deuxième coup de cœur de ce scouting de pivots : Jalen Smith. Le pivot de Maryland a en effet tout pour être un très bon joueur NBA, et s’inscrit en plus dans l’ère du temps, contrairement aux précédents profils abordés.

A l’image de Poku ou de Tillie, une chose valorise grandement la candidature de Smith à la draft : son tir. Entre ses deux années d’université, Smith a énormément progressé au shoot, et a peu à peu amélioré son range et son efficacité de loin. Il est en effet passé de 27% en 2 tentatives par match à 37% en presque 3 tentatives par match. Sa gestuelle est propre et régulière, et il est assez bon pour se resituer et placer ses pieds après une course pour prendre un tir en bonne condition. A Maryland, Smith a montré qu’il pouvait sanctionner les défenses en Pick&Pop en spot-up à 0° ou dans l’axe, mais aussi sur des handoff. Il a encore du travail à effectuer pour devenir un très bon shooteur, mais sa marge de progression et les bases acquises l’année dernière sont très intéressantes. Les défenses seront dans l’obligation de le respecter dans son entrée dans la NBA.

Au-delà du tir extérieur, Smith a montré une bonne palette offensive lors de ses sorties en NCAA. Après une pose d’écran, il sait se servir de sa bonne vitesse de course pour aller vite au cercle. Il a ensuite de bonnes qualités de finisseurs près du cercle, son toucher est plutôt bon et il sait bien utiliser les hook shots. S’il n’a pas vraiment été utilisé en post-up, Smith est à l’aise pour prendre des positions préférentielles près du cercle et sanctionner les défenses avec un dunk. Il est d’ailleurs un gros dunkeur et une menace certaine sur alley-oop, comme peut l’être Nerlens Noel par exemple.

2 choses encore plus intéressantes avec Smith : il a montré par flashs des capacités à prendre un ou deux dribbles pour driver et sanctionner la défense, et à créer pour les autres avec de bonnes passes. S’il arrive à développer ces armes, il deviendra un pivot très complet offensivement, capable de s’inscrire dans beaucoup de collectif offensif.

Globalement, Smith a de bonnes qualités athlétiques, étant capable de courir en contre-attaque et de monter haut pour dunker. Mais il semble avoir un petit problème de footwork : il est largement plus à l’aise pour finir avec une prise d’appel à 2 pieds plutôt qu’à 1. Il réceptionne la balle, notamment près de cercle, et se resitue toujours avec une prise d’appui simultanée, ce qui le fait perdre du temps et permet parfois au défenseur de revenir le défendre de plus près. Par contre, une fois qu’il a pris sa position, il s’est se protéger et se servir de ses épaules pour garder une bonne position et une finition facile, malgré la contestation d’un défenseur.

Défensivement, Smith n’est pas négatif et a un gros moteur, ce qui lui permet de se battre au rebond et de bien contester les pivots adverses ou les drives adverses. Il semble capable de défendre en drop en NBA, proche du cercle, mais la défense en switch et au large sera plus compliqué. Smith manque de mobilité latérale et est très droit sur ses appuis, ce qui rend le déplacement plus difficile. C’est d’ailleurs un problème qui peut aussi se retrouver en attaque.

Smith semble être un très bon compromis entre un pivot floor spacer et un pivot à l’ancienne, physique, protecteur de cercle avec des qualités physiques importantes. S’il est annoncé dans le top 20, les nombreuses incertitudes autour de cette draft et les nombreux trades qui peuvent avoir lieu n’excluent pas une possible chute de Smith jusqu’en 25, où il serait un très bon choix pour le Thunder. Son fit avec Bazley et même plus globalement avec les jeunes d’OKC est très prometteur, puisqu’il sera capable de tirer de loin en spot-up tout en étant un possible point d’ancrage intérieur des deux côtés du terrain. Enfin, avec SGA et Bazley, OKC est encore une des équipes les plus « swag » de la ligue. Avec ses lunettes de plongée, Smith serait un atout (ou un handicap) supplémentaire dans ce concours.

L’avis d’Alan d’Envergure

« Toujours intéressant de regarder les profils des intérieurs hors lottery, surtout du fait de leur diversité. Mon interrogation réside peut-être sur la valeur du poste intérieur en #25 dans cette Draft : même si la cuvée parait profonde à tous les postes, je pense que la différence de valeur entre un intérieur « pressenti » en fin de 1er tour et un projeté au 2ème tour est bien plus faible que pour les autres postes. Ainsi, si OKC veut prendre un intérieur, le choix 53 pourrait permettre de quand même acquérir un joueur de talent (comme les Bulls l’an passé avec un joueur comme Daniel Gafford notamment). Par contre, si Sam Presti cible un intérieur au 1er tour, deux noms me semblent plus intéressants que d’autre : Aleksej Pokusevski et Jalen Smith. Ce sont les deux plus jeunes de l’échantillon ci-dessus (avec Stewart), ils pourraient à la fois protéger le cercle et shooter à 3pts, deux choses qui sont essentielles chez les intérieurs en 2020. L’option Killian Tillie est aussi intéressante, avec un haut plancher si les blessures le laissent tranquille. Enfin, Tyler Bey est aussi un super joueur pour OKC, un joueur ultra athlétique qui pourra s’exprimer dans cette jeune équipe : il me fait un peu penser à Brandon Clarke, le joueur des Grizzlies. »

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