Même si le Thunder reste une jeune franchise, elle a déjà connu un certain nombre de performances impressionnantes en seulement 12 années d’existence. Nous avons donc décidé de réunir ces performances et d’en faire un classement. Pendant 20 jours, découvrez ou redécouvrez une performance qui aura marqué l’histoire du Thunder voire l’histoire de la NBA pour certaines d’entre elles. Aujourd’hui, à la 17ème place, retour sur la mixtape de Kevin Durant lors du Game 4 des Playoffs 2016 face aux Spurs.
Les campagnes de Playoffs du Thunder auront toujours été infructueuses. En effet, depuis 2010 le Thunder a participé à 10 campagnes de Playoffs sur 11 possibles, en faisant très souvent partie des favoris. Ces campagnes auront souvent donné lieu à des déceptions : parfois à cause des blessures, on se souvient du Thunder de la saison 2012-2013, premier de l’Ouest qui perd Westbrook dès le premier tour, la faute à un coup de vice de Patrick Beverley. On se souvient aussi du Thunder de l’année suivante, qui chute en finale de conférence, la faute à une série mal gérée mais aussi à cause de la blessure de Serge Ibaka lors des 2 premiers matchs. Mais s’il y a bien une campagne de playoffs qui reste dans toutes les mémoires, c’est celle de 2016.
Après avoir terminé la saison régulière avec 55 victoires et une troisième place à l’Ouest, le Thunder arrive en playoffs déterminé. L’effectif est enfin au complet, les joueurs semblent motivés, tout est prêt pour un grand run de postseason, d’autant plus que la franchise de l’Oklahoma doit aller loin dans ces playoffs si elle veut espérer conserver Kevin Durant, agent libre à l’été prochain et dont l’éventuelle prolongation a été un sujet débattu tout au long de l’année par les médias. Mais pour l’instant, l’heure n’est pas encore à la free agency mais aux playoffs.
Au premier tour, le Thunder se débarrasse facilement des Mavericks 4-1 et retrouve les Spurs pour une demi-finale de conférence qui s’annonce explosive. En effet, les Spurs ont terminé la saison régulière avec 67 victoires, dont un 40-1 à domicile. De plus, ce n’est pas la première fois que les Spurs de Pop et du trio Duncan-Parker-Ginobili affrontent le duo Westbrook-Durant lors des playoffs. En 2012, déjà en finale de conférence, les joueurs de Scott Brooks avaient su remonter un déficit de 2-0 pour finalement gagner 4 matchs consécutifs pour affronter le Heat lors des Finales NBA. En 2014, encore une fois en finale de conférence, c’était les Spurs qui cette fois-ci avaient pris l’avantage, terminant la série à OKC en prolongation avec une fin de match extrêmement mal gérée par les deux superstars. Cette série de 2016 représente donc des retrouvailles entre deux franchises qui se connaissent très bien.

Dès le Game 1, les Spurs frappent un grand coup en faisant exploser le Thunder dès le premier quart-temps. L’écart sera de 23 points au bout de 12 minutes, de 33 au bout de 24 et augmentera jusqu’à 41 points en début de 4ème quart. Le score est sans appel et les critiques s’abattent déjà sur Billy Donovan et sur les joueurs après cette débâcle. Mais au Game 2, le Thunder va réagir de la plus belle des manières et remporter ce match dans une dernière action digne d’un match de départemental, entre pertes de balle, arbitres aveugles, fan qui agrippe le bras de Steven Adams, et finalement cette image de Serge Ibaka qui, à la manière d’un Mutombo en 1994, est allongé avec la balle dans ses deux mains. Le Thunder vient de survivre de manière miraculeuse mais vient surtout de prendre un match à San Antonio, une performance incroyable quand on sait que seul les Warriors sont parvenus à prendre un match au AT&T Center.
La série revient donc à OKC avec un score de 1 partout et un Thunder qui a clairement récupéré le momentum dans cette série. Mais les Spurs n’ont pas dit leur dernier mot. Au Game 3, les texans gèrent mieux la fin de match que le Thunder et profitent d’un Westbrook atroce (10/31, 5 TO) pour reprendre le lead dans cette série et récupérer l’avantage du terrain. Mené 2-1, le Thunder n’a donc plus le choix, il doit absolument remporter ce Game 4 à domicile pour rester en vie dans cette série, et c’est le moment que va choisir Kevin Durant pour briller.
L’aillier du Thunder ne fait pas pour l’instant ce qu’on pourrait considérer comme une grande série : 16 points au Game 1, 28 et 26 au Game 2 et 3. Rien de scandaleux mais rien d’extraordinaire non plus, surtout quand on connaît le talent de scoreur de Durant. Mais, à sa décharge, il est extrêmement bien défendu et les Spurs n’hésitent pas à lui mettre des joueurs comme Danny Green, David West, Tim Duncan ou encore Kawhi Leonard, double DPOY en titre. D’excellents défenseurs qui peuvent se relayer et donc grandement gêner le numéro 35 du Thunder. Pourtant, lors de ce Game 4, KD va livrer un de ses meilleurs matchs en playoffs, peut-être son meilleur sous le maillot du Thunder, en tout cas en postseason.

Lors de ce Game 4, KD va compiler 41 points à 14/25 au tir, 3/9 à 3 points et 10/13 aux lancers ainsi que 5 rebonds et 4 assists. Et sur ces 41 points, 29 seront inscrits en deuxième mi-temps, dont 17 dans le seul dernier quart. Mais ce qui est le plus important, c’est que le Thunder remporte le match 111 à 97 et recolle à 2-2 dans la série. Cette performance, même si elle n’est pas si folle statistiquement, est monstrueuse pour plusieurs raisons. Déjà, marquer 41 points contre le double défenseur de l’année n’est pas donné à tout le monde, et sur ce match Kawhi Leonard n’a absolument rien pu faire contre KD. D’ailleurs aucun défenseur n’a rien pu faire. Les Spurs auront pourtant essayé, en variant les défenseurs mais rien n’y fera, Durant était en feu ce soir-là et personne ne pouvait l’arrêter. Que ce soit au poste, à la provocation de lancers, à 3 points en pull-up, à mi-distance avec la faute, avec un crossover sur Kawhi, KD a absolument tout fait à ces Spurs, dévoilant alors tout son registre offensif.
Ensuite il faut évoquer le contexte de ce match. Ce 8 Mai 2016 est jour de fête des mères aux Etats-Unis. Celle de KD est présente à la Chesapeake Energy Arena et quand on connaît la forte relation qu’entretient Durant avec sa mère, on ne peut qu’être encore plus admiratif de cette performance. Et puis le dernier point qui fait que cette performance se retrouve dans ce classement : parce que sans ce coup de chaud de Durant il n’y a pas cette campagne mythique de 2016. Si KD ne marque pas ces 41 points pour faire gagner son équipe, le Thunder aurait été mené 3-1 et aurait probablement perdu la série au match suivant. Avec cette victoire, Durant a remis sur les rails le Thunder, lui permettant de s’imposer une deuxième fois dans la série à San Antonio et de conclure la série au Game 6 à OKC, avant d’aller mener 3-1 face aux Warriors puis de subir la loi de Klay Thompson au Game 6 et de choker une avance de 7 points à la mi-temps du Game 7.
Après cette défaite cruelle en finale de conférence, Kevin Durant ira rejoindre les Warriors lors de la free agency 2016, faisant alors un véritable doigt d’honneur à la franchise qui l’a drafté et qui l’aura fait devenir MVP. Néanmoins, le poids des années fait que, malgré son immonde trahison ainsi que sa com désastreuse, on commence à se rappeler des accomplissements qu’a réalisé KD à OKC. Et cette performance au Game 4, face à Kawhi, reste l’un de ses plus grands.
C’est tout pour aujourd’hui et pour cette 17ème place de notre top 20, on se retrouve demain pour une nouvelle performance. A demain !